Santé – L’antenne médicale d’Orbe s’est mise en arrêt deux jours après son ouverture, faute de matériel de protection, mais surtout de patients à contrôler.
Après des semaines de confinement, on commence à entrevoir une porte de sortie. Mais pour ne pas relancer un pic de contamination, il faut s’y préparer. «Pour endiguer une éventuelle reprise du virus, il y a une certaine volonté de connaître qui, dans la population, est atteint ou pas», avance prudemment le syndic d’Orbe, Henri Germond. En d’autres termes: on pense à réaliser des tests de dépistage à grande échelle. Pour ce faire, il faudra suffisamment de matériel et des centres bien équipés, à l’instar de celui d’Orbe.
En effet, à l’initiative des médecins de la ville et avec l’aide du Réseau Santé Nord Broye, la Municipalité a lancé, le 24 mars dernier, une antenne médicale à la salle omnisports. Une belle idée qui a pourtant été de courte durée, puisqu’elle a pris fin deux jours plus tard.
La raison? Un manque de patients à tester. Le renforcement du centre de dépistage de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains, qui peut recevoir jusqu’à 120 personnes par jour, s’est avéré suffisant. L’infrastructure urbigène a néanmoins été maintenue au cas où davantage de contrôles devraient être instaurés.
Dispositif en stand-by
«Nous avons lancé cette permanence à la suite d’un constat fait par les médecins de la place. Ils trouvaient que ce n’était pas l’idéal de mélanger les patients suspectés de Covid-19 et les autres. Certains ne voulaient plus se rendre dans leurs cabinets», explique Henri Germond. C’est pourquoi l’antenne a été créée en une semaine.
«Tout fonctionnait très bien, même si on a remarqué un manque de matériel de protection pour le personnel soignant. Le Réseau Santé Nord Broye aurait pu nous fournir, mais nous avons décidé de mettre l’antenne en stand-by avant qu’il nous en trouve», ajoute-t-il.
Malgré le peu d’affluence sur le site – cinq personnes par jour au maximum –, l’élu socialiste ne regrette rien: «Pour nous, l’idée était de montrer qu’on était prêts à intervenir et qu’on était capables de monter rapidement une structure qui pouvait fonctionner à grande échelle.» Et d’assurer: «On n’a pas fait ça pour qu’on parle de nous. Selon moi, on n’a rien fait de plus que tenir nos promesses de début de législature, à savoir écouter et être plus en contact avec la population.»
Chaîne téléphonique
Depuis le début du confinement, Orbe a été plutôt proactive. Une hotline pour les Urbigènes a été mise en place ainsi qu’une ligne directe aux municipaux, chaque mercredi, et un système de livraison à domicile. Comme la plupart des localités, la Commune a envoyé des tracts avec les informations essentielles sur le Covid-19 à tous les plus de 65 ans. Mais elle ne s’est pas arrêtée là. «Comme on n’arrivait pas à avoir des nouvelles de tout le monde, on leur a tous réécrit. Ensuite, on a refait un tour, par téléphone, aux plus de 75 ans qui ne répondaient toujours pas», confie le syndic Henri Germond. «Il y avait plus de 400 personnes à contacter et on les a presque toutes appelées», confirme la Cheffe du Service à la population, Mary-Claude Chevalier.
En effectuant ces coups de fil, celle-ci s’est rendu compte que certains avaient besoin de parler. «Je ne l’ai jamais caché, je suis très proche des personnes du troisième âge. Leur situation me touche beaucoup.» Elle a souhaité aider davantage et a donc proposé de téléphoner une fois par semaine à tous les Urbigènes isolés de plus de 75 ans. «Cela faisait 285 personnes, c’était un peu trop. Du coup, on s’est recentrés sur les plus de 80 ans.» Et sur les 185 personnes cibles, 103 ont accepté. Ainsi, depuis trois semaines, deux municipales et deux secrétaires réconfortent leurs aînés. «On discute entre cinq minutes et une heure avec chacun pour prendre de leurs nouvelles et répondre à leurs questions. Cela demande beaucoup de temps et d’écoute, mais c’est génial car ils sont très reconnaissants», témoigne Mary-Claude Chevalier.