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Pas de nocturne les samedis à Yverdon

17 octobre 2014

Suite au recours déposé par Unia au Tribunal cantonal, les nocturnes n’auront pas lieu les samedis soirs, comme proposé par les commerçants d’Yverdon-les-Bains.

Les magasins d’Yverdon-les-Bains ne pourront pas ouvrir les samedis soirs, même lors des nocturnes. © Duperrex -a

Les magasins d’Yverdon-les-Bains ne pourront pas ouvrir les samedis soirs, même lors des nocturnes.

Unia a gagné la partie face aux commerçants yverdonnois. Cette année, les nocturnes ne se feront finalement pas les samedis soirs. Alors que la Municipalité avait, dans un premier temps, accordé aux commerçants la possibilité d’ouvrir jusqu’à 19h, au lieu de 17h, les samedis 13 et 20 décembre, ceci en plus d’une autre soirée de nocturne, jusqu’à 22h, le 22 décembre, le syndicat a déposé, au début du mois, un recours devant le Tribunal cantonal avec effet suspensif (voir La Région Nord vaudois du 7 octobre). Suite à cette menace d’une interminable procédure juridique, et pour sortir de l’impasse, une réunion tripartite a eu lieu, mercredi, entre des membres de la Société industrielle et commerciale Yverdon, Grandson et environs (SIC), et d’Unia, ainsi que quatre représentants des autorités: le syndic Daniel von Siebenthal, les municipaux Jean-Daniel Carrard et Nathalie Saugy, ainsi que Sylvie Lacoste, la secrétaire générale de la Ville.

«La voix de la sagesse»

«Lors de cette rencontre, les parties ont présenté leur position, expliquait, hier, le syndic Daniel von Siebenthal. Les commerçants ont choisi la voix de la sagesse en renonçant aux samedis.»

«C’était trop compliqué d’aller devant la justice avec un délai si court, rétorque Laurent Gabella, président de la SIC d’Yverdon, Grandson et environs. Nous ne pouvions pas prendre le risque de nous retrouver avec une seule nocturne, ce qui aurait prétérité tout le commerce yverdonnois, ainsi que les habitants de la ville. Nous avons fait au mieux, mais le goût de toute cette affaire demeure amer.»

Nouvelles dates à définir

Reste à savoir quand auront lieu les nocturnes. Les commerçants ont accepté la date proposée initialement par Unia, à savoir le 19 décembre, mais ils demandent à la Municipalité de revenir sur sa décision concernant l’ouverture prolongée du lundi 22 décembre, afin de leur accorder, à la place, la nocturne du mardi 23 décembre, une date très favorable pour tout le commerce d’alimentation, mais que le syndicat trouve trop proche des Fêtes de Noël.

«Nous nous réunirons à la fin du mois pour en discuter, indique le syndic, sans pouvoir anticiper de ce qui sera décidé. Le Règlement communal est clair, deux nocturnes peuvent être organisées par année et certaines, les années précédentes, ont déjà eu lieu un 23 décembre.»

«Pour autant que cette nouvelle décision soit en tout point conforme au Règlement communal sur les heures d’ouverture, Unia retirera son recours devenu sans objet », indique le syndicat dans un communiqué de presse.

«Avec ces deux samedis, nous voulions proposer quelque chose de différent, plus adapté aux changements des habitudes de consommation des gens, qui aiment de plus en plus flâner le samedi, regrette Laurent Gabella. Cela n’a pas été possible pour cette année. Il faudra néanmoins réfléchir à comment redynamiser les centres-villes.»

Ce point de vue semble difficilement conciliable avec Unia qui rappelle que le Règlement communal n’autorise que deux ouvertures prolongées pendant la semaine. De plus, aucune grande ville du canton de Vaud, respectant le partenariat social, n’a jamais autorisé de nocturnes de Noël le samedi. La volonté de retarder l’horaire de fermeture le week-end, de surcroît sans aucune contrepartie, même lorsqu’il s’agit d’un événement ponctuel, est une problématique épineuse pour le syndicat, puisqu’il s’agit d’un sacrifice particulièrement important demandé au personnel de vente.

 

«Des solutions seront trouvées»

«La hache de guerre est enterrée, a indiqué le syndic Daniel von Siebenthal. Unia est prête à ouvrir la discussion au sujet des samedis soirs, tant que des contreparties sont proposées et que le dialogue reste établi. Je suis sûr que des solutions seront trouvées autant pour les extensions d’horaires des nocturnes, que pour celles des fermetures quotidiennes.» Pour les nocturnes 2015, les commerçants ne demanderont plus à la Municipalité d’accepter leur proposition de date par écrit, comme cette année. «Nous organiserons une rencontre entre les différentes parties avant que la Municipalité ne prenne sa décision», explique le syndic.

Muriel Aubert