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Pas prêt à sabrer sa carrière de tireur

14 octobre 2009

Wolfgang Frank, un vaillant sexagénaire allemand établi à Yverdon, a terminé neuvième aux récents Championnats du monde vétérans à Moscou. Portrait.

Wolfgang Frank, sur le balcon de son domicile yverdonnois.

Wolfgang Frank, sur le balcon de son domicile yverdonnois.

«J’étais très fâché!», lance Wolfgang Frank, sans pourtant se départir du large sourire qui ne quitte jamais son visage, lorsqu’il évoque son élimination, en huitième de finale, des Championnats du monde vétérans d’escrime qui ont eu lieu à Moscou il y a peu. L’Australien Alex Scherbakoff a eu raison de lui. «J’aurais pu m’imposer, mais j’ai manqué d’un peu de concentration, de sang froid», estime-t-il. Avant cela, il avait remporté cinq succès, sur six confrontations, en phase de groupe. Un joli parcours, même si l’intéressé aurait naturellement aimé faire mieux.

La soixantaine entamée (il aura 63 ans demain!), le tireur yverdonnois a encore toute l’énergie nécessaire pour chercher à épancher sa soif de victoires en compétition. «Quand j’entre sur la piste, c’est toujours pour gagner», lance-t-il, avec un accent qui trahit son origine berlinoise. Yverdonnois depuis son arrivée en Suisse, en 1995, il a longtemps tiré pour le Cercle d’escrime de Lausanne, avant de rejoindre, en 2006, celui d’Yverdon. Du côté de l’avenue de Grandson, il s’entraîne deux fois par semaine, surtout avec des jeunes. «Même si, forcément, avec l’âge, on perd un peu de vitesse, les temps de réaction se font plus longs», note Wolfgang Frank, qui avoue volontiers que «les bons jeunes sont aujourd’hui meilleurs que lui».

Pour sa part, il a commencé l’escrime en 1964, un peu sur le tard. «J’avais déjà 17 ans, se souvient-il. Pour arriver à un niveau olympique, par exemple, il faut avoir débuté bien plus tôt.» Pas de Jeux pour l’Allemand de la Cité thermale, donc, mais les plus jolies lignes de son palmarès n’en sont pas moins impressionnantes. A quelques reprises ces dernières années, il s’est distingué aux Mondiaux vétérans, signant son meilleur résultat en 2001, avec une cinquième place. Remporter la compétition? L’escrimeur ne balaie pas l’idée. «Dans un système d’élimination direct, sur une confrontation, tout est possible», lâche-t-il. Qui sait? En 2010 sonnera peut-être l’heure de Wolfgang Frank, qui fera tout pour se qualifier pour les prochains Championnat du monde vétérans, qui auront lieu en Croatie.

Avant cela, il participera encore à des étapes du Circuit national seniors, en Suisse, ainsi qu’à des tournois vétérans, en Allemagne. Qu’est-ce qui pousse le sexagénaire à continuer à courir ainsi les compétitions? «J’y trouve toujours autant de plaisir. Et on peut pratiquer l’escrime jusqu’à plus de 70 ans. Chaque année, de plus en plus de tireurs le prouvent», souligne Wolfgang Frank. Qui n’est donc pas prêt de prendre sa retraite sportive.

Lionel Pittet