Pelote de passionnés

La deuxième édition du festival laineux a rencontré un nouveau franc succès, à l’instar de la première mouture. De nombreux passionnés et curieux se sont ainsi réunis au Casino pour découvrir et partager leur amour de la laine et les techniques pour la façonner.

La laine a ses adeptes dans la région. Et ils sont plus nombreux qu’on pourrait le croire! Il suffisait de faire un tour au Casino d’Orbe le week-end dernier pour s’en rendre compte. Plusieurs centaines de personnes ont en effet fait le déplacement pour assister à la deuxième édition du festival laineux et venir découvrir les produits proposés par les quelque 32 exposants. Un succès qui n’étonne qu’à moitié Corinne Robert, membre fondateur du projet: «La pandémie a permis à toute une génération de personnes de s’intéresser au tricot. Malgré tout, quand on a lancé l’idée il y a un an, on ne pensait pas que ça allait marcher aussi bien!»

Une passion valorisée

Les allées entre les différents stands, proposant une myriade de pelotes, écheveaux et vêtements chatoyants, étaient bondées de monde – moins que lors de la première édition toutefois –, des hommes comme des femmes, jeunes et moins jeunes, venus également pour échanger à propos de leur passion. «Je suis impressionnée de voir autant de produits de qualités différentes, témoigne une visiteuse. Mais ce qui m’étonne le plus, c’est de voir autant de gens parler de lainage et échanger différentes techniques. Cela donne beaucoup d’idées pour se lancer dans de nouveaux projets. C’est vraiment valorisant.»

Différents ateliers dédiés au crochet, au filage ou encore à la broderie étaient proposés. Ils ont, eux aussi, rencontré un franc succès. «On va devoir augmenter la capacité pour la prochaine fois», estime Corinne Robert, très heureuse de constater un tel succès: «Notre objectif est de dépoussiérer les idées reçues sur le tricot et la laine. Quitter le cliché du passe-temps de grand-maman et faire prendre conscience que c’est tout un monde qui existe autour de cette passion.»

Laines d’ici et d’ailleurs

Les visiteurs ont pu découvrir, sur les quelque 500 mètres carrés du festival, toute une gamme de produits venant de divers horizons, et majoritairement proposés par des exposants helvétiques, à l’image de l’Association Laines d’ici, qui promeut les toisons produites dans l’Arc jurassien, et qui proposait, lors du festival, des démonstrations de filage à la main, au bâton ou au rouet. «C’est une opération qui prend du temps, explique Alexandra De Pretto (photo en bas à droite), sans quitter des yeux le fil qui se forme à mesure que le rouet tord et enroule les fibres de laine. C’est important pour nous de faire en sorte que les gens se rendent compte que c’est un long processus. C’est un gros travail souvent insoupçonné pour arriver à la fin à un produit tricoté fait à la main.»

A côté des pulls et chaussettes en laine, il était également possible de trouver des produits plus exotiques, comme des pelotes de cachemire, proposées par l’entreprise Pamir Fine Fibers, basée à Zurich. «Nous importons notre cachemire du Kirghizistan, indique Fabian Baer, copropriétaire de la petite firme qui ne compte que trois employés. Notre objectif est d’acheter la fibre animale à un prix juste auprès des producteurs, qui vivent souvent de manière encore traditionnelle et semi-nomade.» Il en résulte des pelotes relativement onéreuses (40 francs pour 50 grammes de fil), mais résistantes. «Cela permet de tricoter des vêtements qui peuvent durer toute une vie. C’est intéressant pour nous de venir dans ce genre de festival pour présenter ce type de produit alternatif au public», poursuit Fabian Baer.

A la suite de ce deuxième succès consécutif du festival laineux, les organisateurs pensent déjà à la suite. La troisième édition devrait se tenir au même endroit, au Casino d’Orbe, en octobre 2025. Un futur rendez-vous à ne pas manquer pour les amoureux du tricot, de la laine et du «fait main».