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«Pestalozzi, ce n’est pas Taylor Swift!»
Beaucoup de cheveux grisonnants parmi les membres de l’Association des Amis du Centre Pestalozzi. Mais des jeunes rejoignent toujours l’aventure, à l’image de Christophe Chaillet, ici tout sourire en rouge à l’arrière.

«Pestalozzi, ce n’est pas Taylor Swift!»

14 février 2025 | Textes: Robin Badoux | Photos: Michel Duperrex
Edition N°3892

L’Association des Amis du Centre Pestalozzi se porte bien. Malgré le vieillissement de ses membres, des jeunes continuent de s’investir en faveur de la mémoire du grand pédagogue.

«A la fin de la séance vous recevrez tous un petit questionnaire pour voir si vous avez été sages», blague Jean-Louis Vial, employant son meilleur ton de maître d’école. Pourtant les «élèves» devant lui ont, pour la grande majorité, quitté les bancs de l’école depuis bien des années, eux qui forment les rangs de l’Association des Amis du Centre Pestalozzi.

C’est dans cette ambiance bon enfant – qui aurait donc plu au pédagogue yverdonnois – que s’est déroulée l’assemblée générale de la société présidée par Jean-Louis Vial. Une association qui se porte bien avec près de 160 membres individuels et collectifs, dont environ 120 cotisants. Surtout, les membres se sont réjouis de voir arriver dix-sept nouveaux camarades en 2024, «un record qui permet de compenser et même de surpasser les décès et démissions – cinq décès et cinq démissions. Ces dernières sont essentiellement dues à l’âge des démissionnaires», indique le président.

Pestalozzi, star des jeunes?

Parmi les nouvelles recrues, on trouve Christophe Chaillet, 33 ans, grand admirateur de Pestalozzi, qui a rejoint le comité de l’association l’année dernière. «Ayant eu un parcours scolaire atypique et étant particulièrement sensible au bien commun et à la formation des jeunes, c’est très naturellement que je me suis engagé auprès du Centre Pestalozzi, à la suite de l’aimable proposition de son charismatique président», explique le jeune homme, serveur et sommelier, mais aussi poète à ses heures perdues.

Très actif, il est parvenu à attirer plusieurs camarades dans l’association, pour le plus grand plaisir de Jean-Louis Vial. «Heureusement qu’on a des membres qui nous rajeunissent, sourit-il. Nous sommes tous bénévoles à 100%, et comme nous avons beaucoup de retraités, il faut faire en sorte de ne pas s’épuiser.»

De quoi apporter de l’énergie pour les projets futurs, notamment ceux en lien avec le 200e anniversaire du décès du pédagogue (encadré de gauche).

Une effervescence et une ferveur qui favoriseront peut-être l’engagement de nouveaux groupies pour Pestalozzi. «Il faut dire que le Centre de documentation et de recherche Pestalozzi c’est pas très glamour pour les jeunes. Ils ont d’autres centres d’intérêt, ce qui est normal, et Pestalozzi, ce n’est pas Taylor Swift!»  remarque Jean-Louis Vial avec espièglerie.


Un livre et une comédie musicale pour Pestalozzi

Le Centre Pestalozzi continue d’honorer la mémoire de son personnage principal, notamment, via des commémorations ou autres activités, comme les soirées organisées traditionnellement le 12 janvier, jour de l’anniversaire du pédagogue, dans l’Aula Magna du château d’Yverdon.

Bientôt, en 2027, il s’agira de fêter un double jubilé d’importance: les 200 ans de la mort de l’éducateur, et les 50 ans de la fondation du Centre Pestalozzi à Yverdon. Déjà, toujours dans l’idée de maintenir vivante la présence du héros yverdonnois, plusieurs projets ont été lancés. D’un côté, un livre est prévu. Celui-ci contiendra un ensemble de chroniques dédiées à Pestalozzi. Des chroniques qui sont déjà écrites: il s’agit en effet de celles qui paraissent chaque jeudi dans La Région. «Il y a beaucoup de gens qui attendent chaque semaine ces chroniques dans leur journal, affirme Jean-Louis Vial. C’est un peu leur feuilleton de la semaine.» De quoi présager du succès de la future publication.

Parallèlement, une comédie musicale est en préparation. Les détails restent secrets pour l’instant, mais le spectacle devrait être présenté par les Fabricants de joie, qui ont déjà une petite expérience dans les comédies musicales. De quoi attirer «un public large et jeune, et c’est très bien», estime Jean-Louis Vial.


Jeunes à haut potentiel

Lorsqu’ils se réunissent, les membres de l’Association des Amis du Centre Pestalozzi ont coutume de s’instruire grâce à des conférences sur des sujets souvent en lien avec la pédagogie. C’est donc dans cet état d’esprit tout pestalozzien que Murielle Daenzer Fernandez est venue parler de son expérience de responsable des enfants à haut potentiel à l’Etablissement secondaire De Felice lors de l’assemblée de lundi. L’occasion de pouvoir parler de ces enfants, dont la (trop) vive intelligence peut provoquer des peurs et un sentiment d’exclusion. L’experte a ensuite présenté les solutions explorées pour accompagner ces jeunes dans leur parcours scolaire.