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Pétition pour le parking de la place d’Armes
Gérard Galeuchet, Pierrette Roulet-Grin, Pierre-André Michoud et Gérard Roy. Photo: Michel Duperrex

Pétition pour le parking de la place d’Armes

24 mars 2022

Les auteurs demandent le respect de la décision prise par le Conseil communal.

«Nous ne demandons rien d’autre que le respect de la décision prise en mars 2019 par le Conseil communal, consistant à réaliser un parking souterrain de 1000 places, sur plusieurs étages, à l’endroit de l’actuel parking en surface de la place d’Armes», explique Pierrette Roulet-Grin, présidente de l’association Stop aux bouchons, qui avait obtenu, par un vote populaire organisé en novembre 2012, la réalisation de la route de contournement.

Accompagnée de Gérard Galeuchet, trésorier de l’association, de Gérard Roy (La Ferme) et de Pierre-André Michoud, tous deux membres du Groupe Commerce de la SIC (Société industrielle et commerciale Yverdon, Grandson et environs), la présidente a plaidé hier matin pour le strict respect d’une décision prise par l’organe délibérant, et qui est conforme par ailleurs en tout point au plan général d’affectation de 2017, ratifié par le Canton.

Le choix d’agir par voie de pétition n’est pas dû au hasard. «Yverdon-les-Bains est une ville centre. En plus de ses propres habitants, elle accueille une bonne partie des 63 000 autres du district. Ils se déplacent en ville non seulement pour aller dans les commerces, mais aussi pour toutes sortes de services – médecin, dentiste, banque, etc. – et ont besoin de se parquer», explique la présidente. «Penser que ces personnes pourraient stationner leur véhicule à Y-Parc ou En Chamard est une pure illusion. Dans ces zones, stationner un véhicule est déjà une galère», relève Gérard Galeuchet.

L’initiative prise par Stop aux bouchons survient en réaction à la convention signée par la nouvelle Municipalité avec l’Association transports et environnement (ATE). Un document qui impose, hors toute structure démocratique, une association privée comme un interlocuteur incontournable en matière de mobilité. Car cette convention, relève le comité des pétitionnaires, ne concerne pas que le parking d’Y-Parc, mais la mobilité en général. Les pétitionnaires rappellent ainsi que si le parking prévu pour la place d’Armes compte 1000 places, 800 autres disparaîtront immédiatement non seulement sur cette zone, mais dans le centre-ville.

«Il y a beaucoup de spécialistes qui se penchent sur le sujet, mais aucun n’a pris la peine de parler avec les commerçants, ni de savoir qui sont ces gens», explique pour sa part Pierre-André Michoud, hôtelier et membre du Groupe Commerce de la SIC. Et de rappeler que la ville est traversée par des axes importants. «Qu’il faille favoriser la mobilité douce est une évidence, mais on ne peut pas tout changer d’un coup de baguette magique. Il faut travailler sur des projets qui mobilisent tout le monde et qui ne montent pas les gens les uns contre les autres», ajoute-t-il.

Les pétitionnaires relèvent encore qu’un grand parking est favorable à la mobilité en général, car il évite que les gens ne tournent en rond à la recherche d’une place de stationnement.

«Si on veut imaginer une diminution, voire une suppression des places de stationnement à la rue de la Plaine, il faut aller de l’avant avec le parking souterrain. C’est-à-dire commencer par le construire. On ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs», relève pour sa part Gérard Roy, de La Ferme.

Domicilié à la rue de la Plaine, Pierre-André Michoud ajoute que cette artère accueille «une forte population résidente». Au gré de rénovations et de transformations, le nombre d’appartements a été augmenté. Ce qui répond par ailleurs à la volonté fédérale de densification.

Pierrette Roulet-Grin souligne encore que les employeurs de la ville offrent près de 16 500 postes de travail équivalents plein temps, occupés principalement par des personnes provenant de l’extérieur. Si on y ajoute les Yverdonnois qui pendulent pour des raisons professionnelles, on ne peut effacer le trafic individuel d’un coup d’éponge.

 

La Plaine n’est pas qu’une rue de services…

 

Commerçant très actif de la rue de la Plaine, Gérard Roy s’inscrit en faux contre les allégations qui font de cette artère un nid pour sociétés de services. «J’ai dénombré 48 commerces, dont 9 restaurants, 7 salons de coiffure et 8 commerces d’alimentation, sans tenir compte des gérances, compagnies d’assurance et banques. La Plaine, c’est un supermarché à ciel ouvert! Personnellement, je refuse que les commerçants soient utilisés comme des cobayes.»

Et pour démontrer que les études officielles, souvent basées sur des statistiques, sont parfois loin de refléter la réalité, le patron de La Ferme a interrogé 1097 clients durant la période du 15 au 17 avril 2021. 58% (635) sont domiciliés en ville et 42% (461) proviennent de l’extérieur.

Questionnés sur leur mode de déplacement, 44% de ces clients viennent à pied ou en vélo, 52% en voiture et 4% utilisent les transports publics. Alors que les autorités envisagent de fermer le goulet de la Maison d’Ailleurs, ce commerçant relève que sur les 18 000 voitures comptabilisées chaque jour à l’avenue des Remparts, 12 000 passent par l’avenue Haldimand et 6000 par ce fameux goulet. Il avertit qu’il ne suffit pas de le fermer sans examiner où ce trafic sera reporté.

Isidore Raposo