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Philippe Guignard en mode dérive

1 juillet 2020 | Edition N°2750

Renens – Le pâtissier est un véritable élément perturbateur.

Subitement en crise peu avant la pause de midi, lundi, secouru par une victime qui a laissé parler son élan de soignante, Philippe Guignard est véritablement réapparu transformé quelques minutes plus tard, lorsque, déjà dispensé d’audience pour l’après-midi, il s’exprimait devant les caméras de la RTS. Un détail que plaignants et procureur ont demandé au président de protocoler.

Le pâtissier déchu est-il victime de crises inhérentes à son état dépressif, qui «surviennent sans prévenir», a-t-il justifié devant la Cour, ou se livre-t-il à une comédie tel un enfant qui, placé devant ses responsabilités, fait une crise pour éviter la réprimande? La question mérite, à tout le moins, d’être posée. Peut-être l’expertise  psychiatrique figurant au dossier – son auteur ne sera pas entendu – permettra-t-elle à la Cour de se faire une opinion.

De retour et en retard

Car hier matin, il a fallu que son conseil, Me Marianne Fabarez-Vogt, multiplie les téléphones pour confirmer le retour de son client, arrivé sur le coup de 9h30. Mais à nouveau, l’accusé principal n’a pas paru à son affaire, débordant son avocate pour réagir et questionner, puis se désintéressant des débats pour aller charger son téléphone portable.

Le président Olivier Peissard, jusqu’ici excellent dans la modération, devra gérer durant huit jours un accusé vedette très indiscipliné. Et lorsque son véritable interrogatoire débutera, ce matin, il lui faudra bien circonscrire les écarts de l’accusé. Un prévenu qui n’a cessé d’affirmer qu’il n’avait «jamais eu l’occasion, ni le temps, de s’exprimer». ça promet!

Car les accusés, autrefois amis, défendus par une belle brochette de ténors du barreau vaudois, ne vont pas se faire de cadeau. Les quelques escarmouches échangées jusqu’ici promettent des débats animés.

Et comme chacun veut sauver sa peau, et son honneur, ce sera du chacun pour soi face au principal créancier, soutenu par un pugnace Me Philippe Reymond, qui tient à faire d’une pierre deux coups: régler les aspects pénaux et civils. Il a déjà obtenu plus d’un demi-million de francs par convention passée avec l’un de ses accusés et une société immobilière. Il n’a pas de raison d’en rester là. D’autant qu’Anton Rüsch, procureur du pôle économique, ne laisse rien passer. Il est vrai que la déconfiture était annoncée depuis l’exercice 2011 avec, déjà, des millions de pertes cumulées.

Isidore Raposo