Pieds Bleus, le bateau canadien qui file plus vite que son ombre

Voile – Le génial constructeur yverdonnois Jean-François «Bouboule» Burkhalter a remporté de nombreuses courses avec son voilier ultrarapide qu’il a entièrement façonné.

Le bateau de Jean-François Burkhalter est extrêmement efficace sur les plans d’eau calmes…

«Là-bas, dans le Middle West au pays des Indiens Pieds Bleus, il se chuchote qu’il existe encore des descendants des monstres qui foncent à vingt noeuds…»

Avec sa carène planante bleue au ras des flots, surmontée d’une grand-voile à corne, le bateau de Jean-François «Bouboule» Burkhalter est facilement reconnaissable sur le lac de Neuchâtel. Entièrement construit par son propriétaire, avec des options furtives et téméraires, dont une structure sphérique qui devait permettre, par tous les temps, au gréement de rester vertical, il fait parler de lui dans le petit monde des navigateurs lacustres. Modifié à maintes reprises et surtout rallongé pour lui donner plus de longueur à la flottaison et lui permettre d’augmenter sa vitesse critique, le bateau et son propriétaire ne passent pas inaperçus sur les lignes de départ des régates.

Le Scow

… mais Pieds Bleus se retrouve souvent en mauvaise posture, aussi!

Connaissant le génial constructeur naval yverdonnois, on pourrait penser que ce bateau est tout droit sorti de son imagination débordante. Eh bien non! Les spécialistes de l’architecture navale semblent s’entendre pour désigner le Canadien George Herrick Duggan (1862-1946), designer innovant, régatier talentueux, comme étant l’inventeur du Scow. Construit à la fin du XIXe siècle pour naviguer sur des plans d’eau fermés avec peu de vagues formées, le Scow, avec sa carène aux formes tendues, s’est résolument éloigné des dessins à fort déplacement et a contribué à jeter les bases des carènes de course. Léger, sans lest, mais avec des dérives latérales, le Scow Pieds Bleus de Bouboule, est d’une redoutable rapidité sur les plans d’eau calme. Tout devient plus délicat dès que les vagues se creusent et que le vent monte en puissance.

Si le propriétaire ne compte plus les victoires dans la catégorie Open de la Fédération des lacs jurassiens, il ne compte plus non plus les chavirages, d’où le surnom «petit baigneur» de l’équipage…

Rêver et vivre ses rêves: alors, p’tit Indien, borde tes écoutes, surfe sur la vague, trace ton sillage sur les eaux de notre lac, fais-nous rêver de grands lacs canadiens!