Planche après planche
26 mai 2025 | Texte: Maude Benoit | Photos: Michel DuperrexEdition N°3949
Au bas du village de Giez se trouve le Potager de la Planche, une microferme maraîchère qui propose des produits bios, locaux et livrés à domicile.
Sous le soleil de Giez, on s’affaire tôt en ce mercredi matin. C’est que le lendemain, c’est jour de livraison. Salades, carottes, radis, poireaux, choux, pivoines, tulipes ou encore plantons divers et variés. Disposés dans des cageots, selon la sélection faite par le client au préalable sur le site internet, ceux-ci seront livrés directement chez les habitants des villages environnants (Bonvillars, Champagne, Fiez, Fontaines-sur-Grandson, Giez, Grandson, Montagny-près-Yverdon, Orges, Tuileries-sur-Grandson, Tévenon, Vugelles-La Mothe, Vuiteboeuf et Yverdon-les-Bains). Elles livrent également pour des fleuristes et des restaurants du coin.
Un self sur place permet de s’approvisionner en légumes bios et frais toute la journée. Mais pas que. En fleurs (pivoines, tulipes et dahlias) récoltées sur place et en fruits, œufs ou autres produits de partenaires locaux. Et à terme, pourquoi pas des produits réalisés sur place, comme du sirop ou de la confiture.

La spécialité de ce potager? Il s’organise en planches, donc en unités de culture.
Sur la planche
Pour préparer tout ceci, quatre bras. Ceux d’Ann Eriksson, maraîchère passionnée et fondatrice de la microferme, ainsi que ceux de Lisa Gindroz, ingénieure agronome dans l’aventure depuis janvier 2025. Il n’en faut pas moins pour s’occuper des cinq lignes de quarante planches réparties sur un hectare. Ces unités de culture alignées et utilisées dans le maraîchage biologique permettent d’obtenir un meilleur rendement. C’est d’ailleurs ce terme qui a inspiré le nom «Potager de la Planche».
La disposition des planches est réfléchie. En associant certains légumes entre eux, il est possible de lutter efficacement contre certains nuisibles. Par exemple, «on met les oignons à côté de la carotte, pour empêcher la mouche mineuse de la carotte de venir, car l’odeur des oignons la dérange», explique Lisa Gindroz. «On utilise du mulch, ajoute Ann Eriksson. C’est l’herbe fraîche coupée de chemins que l’on met sur les planches pour garder l’humidité de la terre, lui donner de l’azote et réduire le besoin de désherbage.»
Au goutte-à-goutte
Créé en 2017 à Villars-Burquin et descendu à Giez en 2020, le Potager de la Planche a subi quelques changements. Grâce au crowdfunding (financement participatif) réussi, la petite équipe va pouvoir installer un système d’irrigation au goutte-à-goutte permettant d’économiser l’eau et de pouvoir arroser les cultures de manière plus efficiente.
À terme, les deux maraîchères souhaitent mettre en place des événements, comme réitérer le repas à la ferme organisé l’année passée en collaboration avec le Restaurant des Quais de Grandson. Elles imaginent également des portes ouvertes et éventuellement des formations.
Une conviction
Quand on lui demande sa motivation, Ann Eriksson répond: «J’ai la conviction qu’il est important de contribuer à la communauté en produisant de bons produits sains.» Lisa Gindroz, quant à elle, parle de vocation. «J’ai toujours voulu être jardinière, alors que je n’ai pas du tout grandi dans un milieu agricole. J’ai un lien fort avec la terre depuis toujours. Je réalise mon rêve.»

Le choix est fait sur internet, puis Lisa Gindroz réalise le panier ou cageot.
Infos pratiques
Instagram: @potagerdelaplanche
Site: www.potagerdelaplanche.ch