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Plongée dans l’univers des Grèves de Cheseaux
La tour d’observation, bien que placée à quelques mètres de la route cantonale, se fond dans le paysage et donne un point de vue exceptionnel sur la réserve naturelle.

Plongée dans l’univers des Grèves de Cheseaux

30 juin 2016 | Edition N°1775

Cheseaux-Noréaz – L’Association de la Grande Cariçaie a inauguré une nouvelle plateforme d’observation paysagère, hier.

Michel Baudraz, directeur de l’Association de la Grande Cariçaie. © Simon Gabioud

Michel Baudraz, directeur de l’Association de la Grande Cariçaie.

Se laisser bercer par le chant mélodieux de la rousserolle effarvatte, observer le ballet incessant des mouettes et autres goélands ou, tout simplement, s’imprégner du paysage naturel de la Grande Cariçaie avec, en toile de fond, le Jura. Que les amoureux de la nature se réjouissent: une plateforme d’observation paysagère a été inaugurée, hier, aux abords de la piste cyclable reliant Yverdon-les-Bains à Yvonand.

L’accès à l’aire d’observation se fait à la force des mollets, à pied ou à vélo. «C’est une réalisation dédiée avant tout aux promeneurs et aux cyclistes désireux de faire une pause et de s’émerveiller, l’espace d’un instant, du joyau naturel qui les entoure», souligne Catherine Strehler Perrin, cheffe de la division Biodiversité et paysage du Canton de Vaud.

«Le plus bel endroit»

Située à quelques pas de la route cantonale, la tour d’observation, libre d’accès, culminant à sept mètres de haut, n’en demeure pas moins un véritable havre de paix pour l’observation des mille et unes beautés de la réserve des Grèves de Cheseaux. «C’est incontestablement le plus beau lieu de la réserve, relève Michel Baudraz, directeur de l’Association de la Grande Cariçaie, mandataire du projet. A cheval entre la forêt riveraine et la prairie humide, offrant un panorama sur la ceinture marécageuse du refuge lacustre, la plateforme est idéalement placée.»

Hormis un socle en béton enterré, la structure de l’observatoire a entièrement été conçue en bois: «Nous avons opté pour du mélèze, poursuit l’ingénieur en environnement. Cette essence indigène a la particularité de changer de couleur, devenant grise avec le temps. L’intégration dans le paysage sera alors d’autant plus saisissante.»

L’île aux oiseaux, ce véritable sanctuaire

A proximité de la roseraie, faisant face à la plateforme, trône «l’île aux oiseaux» de la réserve, où bon nombre d’espèces nicheuses ont élu domicile, ce printemps encore. Un haut-lieu ornithologique dont profitent également les nombreux oiseaux migrateurs de passage par nos latitudes. Mais la richesse de cette merveille de la nature ne se limite pas aux oiseaux. Nombre de batraciens et d’insectes papillonnent à proximité de la plateforme et participent à la singularité du lieu. «Regardez la-bas, juste sous l’observatoire, c’est un petit mars changeant, s’enthousiaste Michel Baudraz. C’est un papillon extrêmement rare en Suisse.» La preuve, s’il en fallait une, du caractère exceptionnel de l’endroit.

Multitude d’espèces

Site d’une richesse biologique exceptionnelle, notamment ornithologique, la réserve naturelle des Grèves de Cheseaux est un véritable joyau naturel. Si le goéland leucophée est présent en nombre (230 couples) sur l’île aux oiseaux qui fait face à la plateforme, la nette rousse (40 pontes observées cette année) et l’oie cendrée (deux couples) peuvent également être observés. Sans oublier les rousserolles effarvatte et turdoïde, et la «star» de la Grande Cariçaie, l’élégante et rarissime panure à moustaches.

Simon Gabioud