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Plus de vingt ans au service des Urbigènes

28 mai 2015

Orbe – A la tête du greffe municipal depuis 1994, Paul Gremion prend sa retraite à la fin de la semaine. Rencontre avec celui qui a voulu être un intermédiaire entre la population et ses autorités.

Paul Gremion ne réalise pas encore tout à fait que, lundi, il ne viendra pas, comme à son habitude, à l’Hôtel de Ville pour s’occuper des dossiers de la Commune. © Michel Duperrex

Paul Gremion ne réalise pas encore tout à fait que, lundi, il ne viendra pas, comme à son habitude, à l’Hôtel de Ville pour s’occuper des dossiers de la Commune.

Il a donné rendez-vous dans un des cafés de la Grand-Rue. Il ne souhaitait pas être interviewé à son bureau de l’Hôtel de Ville. Par souci de discrétion, par retenue, ne comprenant pas trop, au début, l’intérêt de focaliser un article sur lui. Pourtant, Paul Gremion a marqué la vie d’Orbe, commune dont il a été le secrétaire municipal durant vingt-et-un ans. Un poste qu’il quittera demain, à 61 ans, ayant pris une retraite anticipée, et dans lequel il a pris un plaisir énorme.

«Le secrétaire municipal est un intermédiaire entre l’Exécutif et la population, une plaque-tournante, un médiateur, souligne Paul Gremion. Il a une vue d’ensemble du fonctionnement des affaires communales.» C’est la diversité du travail qui l’a le plus séduit: «Vous vous occupez de grands dossiers, comme celui du quartier de Gruvatiez et son potentiel de 1200 habitants, jusqu’aux problèmes de poubelles.»

Avant sa nomination, en 1994, Paul Gremion ne s’était jamais imaginé devenir un jour le secrétaire municipal de sa ville d’Orbe, là où il vit depuis toujours, malgré un patronyme qui fleure bon les pâturages de la Berra et la meringue double crème. «Jeune, je me cherchais, raconte l’Urbigène. Sur les conseils d’un ami, j’ai fait un CFC d’employé de commerce.»

A 20 ans, il est, un temps, chauffeur de taxi, jusqu’au jour où il voit une annonce pour une place dans l’administration des Etablissements pénitenciaires de la plaine de l’Orbe (EPO). C’est le point de départ d’une première carrière, dans le milieu carcéral vaudois, qui le conduira à la direction de la détention préventive du Canton, dont le siège se situait au Bois-Mermet, à Lausanne. Un poste passionnant, mais lourd. «Quand le téléphone de perm’ sonnait à 2 heures du matin, ce n’était jamais une bonne nouvelle, mais pour vous signaler une évasion ou, pire, un suicide», se souvient Paul Gremion.

Arrivent la quarantaine et les remises en question. La place de secrétaire municipal se libère. Il postule, sans trop savoir en quoi consiste le job. Le syndic, déjà Claude Recordon, l’engage. «Je n’ai pas réussi à l’épuiser, sourit aujourd’hui le fonctionnaire. On forme un peu un vieux couple… mais il y a aussi des avantages à être un vieux couple.» Un syndic qui quittera aussi ces fonctions l’année prochaine. «Il y aura une nouvelle équipe, relève Paul Gremion. Ils feront autrement, mieux, parfois moins bien. Ce sera tout aussi bien.» Il n’a encore rien prévu pour sa retraite. «Je ressortirai mon vélo… si je le retrouve», plaisante l’Urbigène.

Amateur de sport, il profitera de suivre ses équipes fétiches, le LHC et Lausanne-Sport. Par contre, fortement sollicité, il a dit «non» à toutes les propositions d’intégrer des comités d’association et de fondation. Hors de question, également, comme certains l’y ont encouragé, à se lancer en politique. Il ne repassera pas, non plus, sans arrêt, à l’Hôtel de Ville, ayant fait sienne la fameuse devise «servir et disparaître. »

 

Yan Pauchard