Plus d’hydrocarbures que d’incendies
9 janvier 2025 | Textes: J.-Ph. Pressl-Wenger | Photos: SDIS Nord VaudoisEdition N°3866
Les pompiers du SDIS Nord vaudois font face à une recrudescence des cas de pollution sur les routes. Une tendance qui continue de se renforcer.
Lorsque l’on parle des sapeurs-pompiers, on associe volontiers et assez logiquement la profession à la lutte contre le feu ou les inondations. Le tableau demeure bien sûr plus complexe, car les hommes des différents SDIS du canton sont confrontés à bien plus de scénarios que ces deux-là, et sont formés en conséquence.
Aujourd’hui, le SDIS Nord vaudois intervient plus souvent pour des cas de pollution aux hydrocarbures sur les routes du district que pour éteindre des incendies, preuve que le cœur du métier est en mutation constante et doit s’adapter aux réalités d’un monde qui change.
Pollution de l’eau
L’effet concret de cette tendance se manifeste par exemple par deux interventions dans la journée de mardi, d’abord à la rue des Tuileries, puis à la rue de l’Arsenal en fin de journée. «On n’a pas vraiment d’explication pour le moment, regrette le major instructeur Eric Stauffer, mais la tendance est bien là. Nous intervenons sur ce genre de pollution pour deux raisons principales, la protection de l’environnement et la sécurité sur la route.» Les hydrocarbures peuvent éventuellement souiller des nappes phréatiques, des canalisations des eaux claires communales ou encore le lac. Dans certains cas, le SDIS Nord vaudois doit même installer des barrages pour empêcher que les produits polluants ne s’étendent.
La pluie:alliée ou ennemie
Les conditions météorologiques peuvent soit compliquer, soit faciliter la tâche des pompiers. «En effet, confirme le commandant du SDIS Nord vaudois Eric Stauffer, si la pollution a lieu après une grosse pluie, et qu’il n’y a plus de ruissellement, les hydrocarbures restent en surface et on peut intervenir relativement facilement. Par contre, poursuit-il, si une forte pluie s’abat sur un site de pollution, on risque de voir les mêmes hydrocarbures complètement lavés de la route et dans ce cas toute l’intervention se complique.»
A noter qu’une récente intervention sur un tronçon de 6 à 7 km entre l’Abergement et Rances a coûté plusieurs milliers de francs au pollueur.
Que faire en cas de pollution et qui paie?
Si vous remarquez que votre véhicule perd de l’huile ou du carburant, arrêtez-vous et appelez le 118. C’est le geste citoyen idéal et l’assurance RC de votre véhicule entre généralement en matière. Dans le cas où l’auteur n’est pas identifié, l’intervention est réglée par la Direction générale de l’environnement. Celle-ci se tourne ensuite vers le Fonds national de garantie, qui prendra en charge une partie des frais.