La plus haute distinction de leur canton pour trois apprentis
11 août 2017Edition N°2057
Yverdon-les-Bains – Ils sont coiffeur, carrossier ou encore chef cuisinier et ont achevé leur formation en devenant les meilleurs élèves dans leur discipline. Rencontre.
Maëlle Forestier, Samy Henny et Lydia Bachmann ont fait leur apprentissage à Yverdon-les-Bains. Autres points communs : leur volonté, leur passion et le fait qu’ils sont d’éternels insatisfaits. Et, sur ce trait de caractère, c’est peut-être Maëlle Forestier qui décroche la palme d’or. Car même si elle a obtenu les meilleurs résultats pratiques et les meilleures notes globales du canton de Vaud, ce n’est toujours pas assez pour cette coiffeuse de Bioley-Magnoux. «C’est super, mais c’est un passage. Maintenant, je dois aller encore plus loin», confie-t-elle. «Dès que je l’ai rencontrée, j’ai toute de suite senti qu’elle avait du potentiel», lance sa formatrice, Maria Di Martino, qui est aussi la patronne du salon Hair Design.
La jeune femme de 18 ans a également excellé dans différents concours. «Les forces de Maëlle, ce sont son aplomb, sa persévérance et sa facilité d’expression. Je ne lui ai pas trouvé de défaut. Ah si ! Elle prend mes affaires dans son chariot », lance-t-elle avec amusement.
Même si Maëlle Forestier préfère les coupes courtes pour les dames, elle apprécie participer à des concours, car elle peut laisser aller sa créativité. «J’aime les coiffures contrastées, avec un côté lisse classique, mêlé à du volume pour apporté un style décalé mais travaillé.» Sa passion, elle l’a découverte en jouant aux poupées quand elle était petite et elle la partage, aujourd’hui, avec les membres de sa famille, qui son aussi ses principaux modèles.
Prochaines étapes pour la coiffeuse : une année à Vancouver pour perfectionner son anglais et tenter sa chance aux prochaines sélections des Olympiades des Métiers, compétition mondiale où seul le meilleur coiffeur du pays participant peut concourir.
Un savoir-faire qui se perpétue au fil du temps
Si Maëlle Forestier a pu se démarquer des autres apprentis vaudois, c’est aussi parce qu’elle est allée à bonne école. Sa formatrice, Maria Di Martino (photo ci-contre), a aussi connu un parcours impressionnant. A son palmarès, notons par exemple la première place décrochée lors du concours romand de coiffure, intitulé Les Boucles du Léman. Elle a également été sélectionnée pour représenter la Suisse entière, dans le domaine de la coiffure, aux Olympiades des Métiers, à Atlanta (USA) en 1981, alors qu’elle n’avait que 20 ans.
L’expérience de cette dernière a été bénéfique pour Maëlle Forestier, qui ne savait pas exactement à quoi s’attendre lors de sa première compétition. «Je me disais : c’est bon je vais juste participer à un petit concours, mais grâce à Maria et ses conseils, mes coiffures ressortaient tout le temps du lot.» Mais une fois encore, le savoirfaire que Maria Di Martino a transmis à Maëlle Forestier n’est pas né de nulle part. La patronne de Hair Design a, elle aussi, appris des meilleurs, puisqu’elle a été formée par le grand nom de la coiffure Polce Luciano, à Lausanne. «Lui aussi avait été sélectionné pour participer aux Olympiades», précise Maria Di Martino, qui continue de se former régulièrement.
Apprentis triés sur le volet
Perfectionniste, la patronne yverdonnoise ne prend pas n’importe qui en apprentissage. «Je fonctionne au coup de coeur et, par exemple cette année, je n’ai trouvé personne, confie-t-elle. C’est vrai qu’ici les apprentis apprennent un petit plus qu’ailleurs et mon but c’est vraiment de les mener le plus haut possible.»
L’ambition d’être le meilleur peintre en carrosserie
«Depuis le début de mon apprentissage, j’étais dans les meilleurs lors des exercices, alors je me suis donné à fond pour que mon travail soit reconnu. C’était mon but de finir premier aux examens pratiques », confie Samy Henny (photo ci-contre), qui a décroché son CFC de peintre en carrosserie en juillet dernier. Cet habitant de Montagny-près-Yverdon a passé ses quatre ans de formation à la Carrosserie Maisto et Associés S.à.r.l., à Yverdon-les-Bains. Et ce n’est pas son chef d’atelier et formateur, Victor Bugel, qui va s’en plaindre. «C’est un bon garçon et il est très consciencieux», confie-t-il. Je suis très fier de lui et cela montre qu’on lui a bien appris le métier.»
Le jeune homme de 21 ans compte poursuivre sur sa voie chez Express Carrosserie des Bains, située en face de son lieu d’apprentissage, car l’entreprise appartient à un membre de sa famille.
Elle s’impose en tant que femme en cuisine
A Yverdon-les-Bains, l’heure est au regret : «Cela a fait un grand vide quand elle est partie», relève Gaël Flochlay, sous-chef au Restaurant La Prairie. Car l’établissement a perdu, fin juin, une cuisinière hors pair, Lydia Bachmann (photo ci-contre), partie travailler à Sierre, à l’Hôtel-Restaurant Terminus doublement étoilé au Guide Michelin. Cette habitante d’Estavayer- le-Lac a été récompensée pour avoir réalisé le meilleur examen pratique et les meilleures notes du canton de Fribourg.
«C’était très prévisible, parce que c’est une fille très consciencieuse et jamais satisfaite, poursuit le sous-chef. Elle a un fort caractère, ce qui peut être une qualité dans ce milieu, mais aussi un défaut pour ses collègues.»
«Le plus difficile, c’est de faire sa place, surtout quand on est la seule femme dans la cuisine, et je pense que mon apprentissage s’est bien déroulé parce que j’ai un tempérament très fort», avoue Lydia Bachmann, qui rêve d’ouvrir son restaurant gastronomique.