Pollution moins grave que prévu

Daillens – Après les mesures d’urgence, l’heure est à l’assainissement sur le site de l’accident de train.

Les trains peuvent à nouveau circuler sur la ligne Yverdon-Lausanne, depuis lundi matin à 4 heures.

Une petite pluie fine mais têtue tombe à Daillens, sur le site de l’accident du train de marchandises, qui offre un décor totalement différent du mercredi 29 avril. L’énorme grue a disparu. Les wagons sur le flanc contenant des produits dangereux ont déserté les lieux. L’effervescence et la sensation de chaos ne sont plus d’actualité.

Du pont enjambant la ligne ferroviaire, on assiste au passage d’un convoi. Le rétablissement d’une voie permet la circulation des ICN et d’une partie des trains régionaux. L’heure est à l’assainissement, comme le rappelle l’action de véhicules de terrassement en contrebas. D’un point de vue environnemental, le bilan est moins négatif qu’envisagé. L’acide sulfurique, dont 25 tonnes se sont répandues, a pénétré à une profondeur de 40 à 50 centimètres dans le sol, contre 1 mètre pour la soude caustique, dont 3 tonnes se sont échappées. Au total, environ 800 m3 de terrain ont été contaminés, alors que les premières estimations faisaient état de 3000 m3. Une petite partie de cette surface a pu être valorisée pour la production de ciment chez Holcim. La majorité corrosive de la masse polluée est cependant acheminée dans un centre de traitement près de Zurich.

La conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro a constaté l’avancée du chantier.

Les nouvelles sont aussi réjouissantes en ce qui concerne la nappe phréatique, comme le signale Eric Raetz, l’inspecteur cantonal des eaux. Les premiers échantillons tirés du puits de forage n’ont pas révélé de trace d’acide. Une seconde installation en cours de mise en place permettra de déterminer si la situation est similaire à une plus grande profondeur.

Le déraillement du train de marchandises a aussi eu un impact sur l’approvisionnement en eau de la commune de Daillens, dont le puits a d’emblée été mis hors service. La population est alimentée par une source située sur les hauts du village et exploitée en partenariat avec d’autres communes.

Changement de loi souhaité

Ce second puits de forage renseignera sur une éventuelle pollution.

La conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro a, pour sa part, salué la bonne collaboration entre les différents acteurs et fait part de son souhait de voir se dessiner un nouveau cadre légal qui conférerait plus de pouvoir au Conseil fédéral dans le domaine du transport de matières dangereuses. Pour rappel, le déraillement serait dû à la chute de pièces d’un wagon appartenant à une entreprise autre que les CFF.

Le coût de l’accident n’a toujours pas pu être évalué avec précision pour le moment. Marco Werren, coordinateur régional pour la Suisse romande chez l’ex-régie fédérale l’estime à plusieurs millions.