Ponts culturels
5 septembre 2024 | Texte: Robin Badoux | Photo: Michel DuperrexEdition N°3782
Le Festival Yelen entame aujourd’hui sa 8e édition. De nombreuses activités festives sont au programme pour faire le lien entre la culture locale et les cultures africaines.
Une fois de plus, l’Afrique vient à la rencontre de la Suisse lors du Festival Yelen, littéralement «lumière» en bambara, la langue la plus importante du Mali. L’enjeu de cet événement consiste en effet à mettre en lumière la richesse de la culture africaine grâce à la venue de nombreux artistes issus de tout le continent africain.
«L’idée consiste à changer le regard sur l’Afrique, positivement, car il y a aussi de belles choses et la culture est tellement dense et variée là-bas», explique Mireille Keita, organisatrice et présidente de Solidarité Afrique Farafina, association dont le but est de financer des soins pour les enfants du Mali et d’aider au développement socio-économique de la région de Sanankoroba.
Le festival permettra donc de montrer au public comment l’argent, récolté notamment sur place lors de l’événement, vient concrètement en aide aux communautés africaines du Mali. Par exemple, un dispensaire, une maternité et un centre de formation ont été bâtis grâce aux efforts de l’association et des travailleurs locaux. «L’objectif est de leur apporter de la dignité et de l’autonomie, car ce sont eux qui savent le mieux ce dont ils ont besoin», précise Mireille Keita.
Mamadou Zan Traoré, maire de Sanankoroba depuis maintenant seize ans, a d’ailleurs fait le déplacement pour la première fois en Suisse, et sera présent pour répondre aux questions des visiteurs. «Nous pourrons dire comment nous avons fait réussir nos projets. Parce qu’il y a beaucoup d’idées pour venir en aide à l’Afrique, mais elles sont nombreuses à ne pas aboutir», remarque-t-il.
D’un continent à un autre
Le Festival Yelen permettra de s’imprégner de la culture africaine, mais l’enjeu est aussi de former des ponts entre deux mondes culturels très éloignés. «C’est aussi la force de notre association. Elle fonctionne dans les deux sens et apporte de l’aide aux gens d’ici, qui ont besoin de belles rencontres, de partage et de découvertes, et aide en Afrique, où on a besoin d’infrastructures et de moyens d’atteindre l’autonomie», décrit Mireille Keita.
Ainsi, la culture locale sera aussi représentée, avec des artistes d’ici, et même des cors des Alpes. A noter qu’un festival similaire, le Yelen Kura, «nouvelle lumière», se tient tous les ans au Mali pour faire découvrir la culture occidentale, et réduire la distance entre l’Europe et l’Afrique. «Nous vivons vraiment dans des systèmes très différents», remarque Mamadou Zan Traoré qui, pour son premier voyage à Baulmes, ne peut s’empêcher de remarquer le choc des cultures: «Chez nous, la famille et le groupe sont très importants. Nous sommes près de trente personnes à vivre dans la même cour. En Suisse, dans les maisons, il y a beaucoup d’espace, mais très peu de monde.»
Toutes les saveurs du monde
Le programme du festival reste à peu près le même que les années précédentes – on ne change pas une recette qui marche! –, avec des danses, concerts et spectacles d’artistes – sans oublier des artisans et des animaux, comme des chameaux – venus de très nombreux pays. A noter la présence de Seydouba, de Guinée, tous les jours du festival. «C’est un équilibriste incroyable qui fait des choses étonnantes avec des verres et autres objets», s’enthousiasme Mireille Keita. Il y aura aussi le faux lion Ndongo Beye du Sénégal qui proposera des danses traditionnelles ou les marionnettes géantes d’Eric Zongo, qui mélange différentes techniques du Burkina Faso. Dotcha Adotey Akueson proposera également au public de le suivre dans ses rythmes et chorégraphies togolaises.
Des groupes occidentaux seront aussi de la fête, avec notamment la présence des oies savantes de la famille Déprés, de France. LeZartiCirque de Sainte-Croix viendra également faire quelques acrobaties.
Bref, c’est à nouveau un programme consistant qui est proposé. De quoi bâtir des ponts solides vers d’autres cultures et d’autres mondes.
Infos pratiques
Quoi: Festival Yelen, 8e édition.
Quand: jeudi 5 septembre dès 19h, vendredi 6 dès 17h30, samedi 7 et dimanche 8 dès 10h30.
Où: Baulmes, au Prés-doux.
Au bout du chemin Les Vignettes.
Parking sur place, navettes disponibles toutes les 60 minutes depuis la gare de Baulmes vendredi, samedi et dimanche.
Tarifs: jeudi – entrée libre.
Billetterie du vendredi au dimanche:
Adultes, 35 francs.
Enfants jusqu’à 18 ans: gratuit.
Passe 3 jours: 55 francs.
Plus d’infos:
Restauration sur place, plan, programme complet et pré-location:
yelen.zarafina.ch