Certains bâtiments du bourg médiéval de Romainmôtier-Envy vont être réévalués par le Canton de Vaud. Le but: leur redonner leur unité historique.
Dans le cadre de la loi sur la protection du patrimoine culturel immobilier du 30 novembre 2021, le Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine(DEIEP) réévalue régulièrement les bâtiments qui se trouvent sur son sol. À Romainmôtier-Envy, le DEIEP se penche actuellement sur l’extension des mesures de classement à l’ensemble de la Maison du Prieur et la Maison Reymond, ainsi que des parcelles attenantes.
Restituer l’ensemble primaire
À Romainmôtier-Envy, la cour du Cloître est réputée pour ses édifices historiques de très belle facture. Parmi eux, figure la Maison du Prieur érigée entre le XIIIe et le XIVe siècle. Elle était la résidence du prieur du couvent clunisien de Romainmôtier. En 1398, un bâtiment est édifié à l’angle nord-est de l’édifice clérical pour servir de dépendance: la Maison Reymond. Ces deux bâtiments constituaient donc un ensemble, qui a été divisé en parties indépendantes et vendues séparément en 1803 par le Canton.
Dès lors, le DEIEP propose d’étendre la mesure de classement de l’ancien «château», comprenant la Maison du Prieur et désormais la Maison Reymond et ses parcelles attenantes, pour restituer l’unité originelle. Ainsi, une réévaluation de la note de l’ensemble est nécessaire.
Consentement surpris
«Il ne s’agit pas ici d’une demande de la Commune ou des propriétaires, explique Yves Mouquin, municipal à Romainmôtier-Envy. Toutefois, la Municipalité n’y a vu aucune contre-indication, mais plutôt une logique dans le traitement des bâtiments et des espaces environnants.» La Municipalité n’a donc pas fait opposition à l’avis d’enquête.
Contacté à ce sujet, Jean-Marie Surer, président de la Fondation de Romainmôtier qui possède la Maison du Prieur et d’autres bâtiments de la cour du Cloître, indique tout de même avoir été très surpris de cette nouvelle et notamment de l’association entre la Maison du Prieur et la Maison Reymond qui appartiennent à deux propriétaires privés et différents. «Après étude et demande de conseils, nous avons finalement choisi de ne pas faire opposition, car, en ce qui nous concerne, cela ne change pas grand-chose» conclut-il.
Cette révision pourrait s’étendre aux autres parcelles entourant le cloître, selon l’hypothèse de la Municipalité. «Peut-être cela viendra-t-il dans un second temps, ce type de classement demandant apparemment une étude historique détaillée. En tous les cas, cela est en accord avec notre PACom tout frais, ce qui est une bonne chose», conclut Yves Mouquin.