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Pour progresser, encore et toujours
Chloé Vaucher en mode escrime. Mais elle est aussi cavalière, nageuse, coureuse et tireuse. © Carole Parodi

Pour progresser, encore et toujours

4 février 2021

Planifier, s’entraîner, s’améliorer, se reposer et recommencer. Comme sa discipline, l’Yverdonnoise Chloé Vaucher est multifonctions. Le prix à payer pour avoir droit de rêver aux Jeux olympiques de 2024.

Médaillée d’argent des Championnats de Suisse 2019, seulement une année après ses débuts en pentathlon moderne, Chloé Vaucher poursuit sa route. Celle qui doit la mener aux Jeux olympiques de Paris 2024. À 25 ans, l’Yverdonnoise met les bouchées doubles afin de combler son retard sur les meilleures pentathloniennes, qui ont fait leurs gammes durant l’enfance. Le contexte sanitaire n’a pas aidé, avec son lot d’annulations. De quoi considérer 2020 comme une année de perdue dans sa quête? «Non, tranche-t-elle, car j’ai progressé dans toutes les disciplines. Je n’ai simplement pas pu mesurer cela en compétition.»

Car ce n’est pas encore en matière de classements obtenus que Chloé Vaucher réfléchit et analyse son parcours, mais bien en amélioration de ses chronos et de sa technique, ainsi qu’en gain de puissance, d’assurance et d’expérience. Et à l’entraînement, les résultats sont probants: elle court plus vite, nage plus vite, tire mieux, monte mieux et maîtrise mieux ses assauts une épée à la main.

La progression se trouve au cœur de ses préoccupations et de ses décisions. En tant que sportive d’élite, elle a le privilège de pouvoir s’entraîner dans toutes les disciplines du pentathlon moderne, et notamment d’avoir accès à la piscine d’Yverdon. Car c’est dans l’eau qu’elle doit le plus progresser encore. «J’ai douze secondes à gagner sur 200 mètres, afin de nager en 2’30. Un chrono qui serait alors compensable, estime celle qui ne sera jamais la meilleure nageuse du circuit et qui enfile son maillot de bain quatre fois par semaine pour apprendre, encore et toujours. Je pense d’ailleurs me réinscrire au Cercle des Nageurs d’Yverdon, afin de pouvoir prendre part à des compétitions de natation. L’an passé, lors d’une des rares épreuves à mon programme, j’ai manqué de repères. Deux jours plus tard, à l’entraînement, je nageais une seconde et demie plus vite.»

Habituée à jongler entre ses différentes disciplines et structures, l’étudiante à la Haute école de pédagogie est toujours à l’affût d’améliorations. Ainsi, depuis la mi-décembre, elle est suivie par Stéphane Heiniger, au sein de l’USY Athlétisme. «Il propose des entraînements de course à pied adaptés à ce dont j’ai besoin. En plus, je peux placer mes trois sorties hebdomadaires quand je veux. Cela m’aide beaucoup», glisse la cavalière et triathlète de formation, ravie des bienfaits que cette flexibilité confère à son quotidien fourni.

D’ailleurs, Chloé Vaucher le répète avec lucidité: «Ce dont j’ai le plus besoin, c’est de temps.» Du temps pour franchir les paliers, pour s’entraîner, mais aussi pour se régénérer. «Mon corps ne peut pas supporter 25 heures de sport par semaine, poursuit celle qui a souffert d’une fracture de fatigue l’an dernier. Je privilégie la qualité à la quantité.» Car oui, la sixième épreuve du pentathlon moderne reste, comme elle le martelait déjà à ses débuts dans la discipline, l’organisation.

 

Du lourd à venir

Après une saison 2020 pauvre en compétitions, Chloé Vaucher espère vivre une année sportive plus riche en réjouissances. «Afin de gagner en expérience, pouvoir me situer et voir comment les grandes compétitions se déroulent avant de faire tout le circuit de Coupe du monde en 2022», lance-t-elle.

L’Yverdonnoise souhaite ainsi pouvoir se rendre à une manche de Coupe du monde prévue en Bulgarie en avril, puis peut-être enchaîner avec les Championnats du monde de laser run (l’une des discipline du pentathlon moderne, qui mêle le tir et la course à pied; les autres sont l’escrime, la natation et le saut d’obstacles à cheval) qui auront lieu en juin en Égypte, décrocher une médaille aux Championnats de Suisse à Berne quelques semaines plus tard et, enfin, participer aux Championnats d’Europe prévus en Russie début juillet. Ça, ce serait dans un monde parfait. Reste à savoir ce que 2021 réservera.

Manuel Gremion