«Pour que naître fille soit une chance pour toutes»
26 novembre 2024 | Textes: Lena Vulliamy | Photos: Gabriel LadoEdition N°3839
A l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, le Zonta Club d’Yverdon-les-Bains a mis sur pied une soirée caritative.
Élan de solidarité, samedi soir à Orges. Dans la salle du Battoir, plus de 130 personnes s’étaient inscrites à la soirée caritative du Zonta Club d’Yverdon-les-Bains, qui proposait un spectacle multimédia de la danseuse Manon Leresche et un «repas du monde». Chapeauté par le club service, l’événement s’inscrivait dans le cadre de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes (25 novembre).
Une soirée signée Zonta
«Nous sommes ensemble ce soir pour une cause qui ne devrait même pas exister», a déclaré Anne-Louise Gillièron, la présidente du Zonta Club d’Yverdon-les-Bains. Actif depuis 35 ans, le club se bat pour l’amélioration du statut juridique, politique et professionnel de la femme. Les bénéfices de cette soirée visaient notamment à mettre fin au mariage des enfants – relevons que près de 650 millions de femmes encore vivantes aujourd’hui ont été mariées avant leurs 18 ans. Le Zonta compte 23 clubs régionaux en Suisse et au Liechtenstein. Fondé en 1919 aux Etats-Unis, le club est aujourd’hui présent dans 64 pays.
Une invitée d’honneur
La quinzaine de membres du Zonta Club d’Yverdon a frappé fort en recevant Sofia Calltorp, directrice du bureau des femmes de l’ONU à Genève. La Suédoise, en poste depuis cette année, s’est adressée au public. «C’était très important pour moi d’être là ce soir, parce que pour vaincre la violence faite aux femmes, nous devons nous unir. Je suis reconnaissante envers le club et la commune pour leur engagement en faveur des femmes.» Elle a déclaré que la violence envers les femmes et les filles était la violation des droits humains la plus répandue dans le monde. «Près d’une femme sur trois subit des violences au cours de sa vie.» Sofia Calltorp a également présenté la nouvelle campagne de l’ONU, qui part du constat que dans le monde, une femme ou une fille est tuée toutes les 10 minutes par son partenaire intime ou un autre membre de sa famille.
Des mesures à Yverdon
Le municipal yverdonnois Christian Weiler était également présent. Lors de son discours, il a souligné que l’amélioration du statut de la femme faisait partie des préoccupations de la Ville, mentionnant la mise à jour du règlement du personnel et la création du Bureau de l’égalité: «Un pas dans la bonne direction, mais il y a encore beaucoup à faire», a déclaré l’élu, faisant notamment allusion au fait que les centres d’accueil pour femmes et enfants sont pleins. Si l’ouverture d’un centre dans la Cité thermale n’est pas programmée avant 2032, des appartements de secours pourraient être aménagés avant.
Christian Weiler n’a pas manqué de rappeler qu’on dénombrait en Suisse 20 000 cas de violence domestique en 2023, et 25 féminicides, ce qui représente la moitié de tous les meurtres commis en Suisse. Dans 40% des cas (c’est 60% au niveau mondial, ndlr), l’auteur est le conjoint de la victime. Dans le Nord vaudois, il est désormais possible de faire une dénonciation extra-judiciaire, avec le processus «Stop au silence». Il y a une ligne téléphonique directe, une adresse mail et un formulaire, ainsi qu’un espace de rencontre partagé avec le centre LAVI d’aide aux victimes.
Émotions au rendez-vous
Buffet soigneusement élaboré par le Pont du Savoir, le repas a ravi les papilles. Puis, aux alentours de 21h, l’heure était au spectacle avec la danseuse Manon Leresche, qui s’était déjà produite l’an dernier pour le Zonta et qui a dansé pour ONU femmes et ONU Sida, recommandée par le club service yverdonnois. «C’est une extrêmement belle personne», témoigne Marinette Kellenberger, l’une des membres fondatrices du Zonta d’Yverdon et chargée de la coordination avec l’ONU. Sympathie partagée puisque Manon Leresche déclare: «Le Zonta est une organisation qui me parle, j’aime ce que font ces femmes, elles sont incroyables, pleines d’énergie. Elles me font en plus régulièrement confiance.» Intitulé Je te promets demain, le spectacle de Manon Leresche a fait couler des larmes, entre ses chorégraphies tout en grâce, ses textes poignants, la projection de montages vidéo prenants et les interventions dansantes de ses toutes jeunes élèves, mignonnes et appliquées.
En conclusion, les danseuses en herbe ont levé des pancartes formant la phrase «Pour que naître fille soit une chance pour toutes». Un mot de la fin tout trouvé.