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Président du Téléthon, pompier, chef d’entreprise: les trois vies de l’infatigable David Fasola

4 décembre 2020

Comment fait-il? Voilà la question que se posent les proches de David Fasola, heureux mari et père de deux filles. À l’approche d’un Téléthon spécial, le président livre ses secrets.

Le rythme est fou, l’homme ne s’arrête jamais. Lorsque le chef d’entreprise quitte son bureau de Chavornay, où il gère depuis vingt-sept ans une société de douze personnes active dans le domaine des chiens et chats, David Fasola devient, au choix, président du Téléthon Suisse (une activité bénévole qu’il occupe depuis sept ans), pompier au SDIS Nord vaudois (environ 200 heures par année) ou, de temps en temps, père de famille. «Allez, j’arrive à sauver un soir par semaine pour moi!», rigole-t-il. L’homme de 48 ans est très fier de ses deux filles, âgées de 18 et 16 ans, mais il avoue avoir eu peu de temps pour les voir durant la fin de leur enfance et le début de leur adolescence, mis à part les plages de repos qu’il arrivait à s’octroyer le week-end, quand un bâtiment ne prenait pas feu à Mutrux ou dans la région. Car ce qu’il fait, il le fait à fond.

«En fait, les pompiers, pour moi, ça a été un moyen de m’intégrer à ma nouvelle région en arrivant de Neuchâtel», explique David Fasola, qui a vite monté en grade pour devenir fourrier. «Mais je vais aussi en intervention, attention!», précise-t-il. Dans le cadre de ses fonctions de combattant du feu, il s’est intéressé à la question de savoir où allait l’argent remis au Téléthon. «Je voulais être sûr que les fonds que l’on récoltait étaient bien utilisés. Alors, je me suis approché des membres et ils m’ont proposé de venir au Conseil de fondation. J’ai dit oui. C’était il y a onze ans.» Et comme il va au fond des choses, David Fasola est devenu il y a sept ans président du Téléthon Suisse, un beau projet qui récolte chaque année environ deux millions de francs pour les personnes atteintes de maladies génétiques rares. «Mais cette année, la récolte s’annonce plus compliquée. J’ai même peur qu’on ne dépasse pas le million, pour tout dire… Et ça me désole, parce que ce n’est évidemment pas pour nous qu’on le fait.»

Le Téléthon œuvre en effet pour améliorer le quotidien des enfants en difficulté et de leurs familles. «J’ai eu le privilège de participer à un camp pendant une semaine. Même si on m’avait prévenu, je n’aurais jamais pensé que ce serait aussi fatigant! Passer une semaine en immersion permet de se rendre compte de la réalité des choses et de ce que vivent les parents au quotidien le reste de l’année. Cette semaine où on s’occupe de leur enfant, c’est une respiration pour eux. On ne se rend pas compte, mais toutes les heures et demie, il faut aller retourner l’enfant dans son lit, à cause des escarres. La surveillance est sans fin, sans pause. Quand j’ai raconté ça à mes collègues pompiers en rentrant, ils étaient étonnés, mais c’est la réalité. Et c’est pour ça que je me bats pour le Téléthon.»

Trilingue français, allemand, italien, le chef d’entreprise met ainsi ses compétences au service des autres, sans compter ses heures. «C’est vrai, je ne regarde pas combien j’en fais. Mais je suis tout de même heureux quand j’arrive à en sauver une ou deux», sourit-il.

Tim Guillemin