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Prêts à faire feu!

30 septembre 2022

Après avoir sorti les chiens de l’enfer avec son 8e album, le plus célèbre des groupes locaux de rock, Sideburn, est prêt à les lâcher le 8 octobre à L’Amalgame, pour fêter ses 25 ans et vernir son nouvel opus.

Il fête son quart de siècle et ne prend pas une seule ride. Mais il s’offre de nouveaux visages! Le groupe de rock yverdonnois Sideburn est prêt à remonter sur scène après quelques années de creux en raison de deux départs (le guitariste Lawrence Lina et le bassiste Nick Thornton, en place durant dix ans) et du Covid. Aujourd’hui, la nouvelle formation est prête à faire feu, comme l’indique le titre de son 9e album, Fired up, produit par Dennis Ward, pointure du domaine.

Ce nouvel opus, qui sera présenté le 8 octobre à L’Amalgame, a permis à l’équipe de travailler ensemble sur un projet inédit, qui renoue avec les origines du groupe tout en s’inspirant d’AC/DC notamment. «On voulait revenir à quelque chose de brut, de sauvage, donc on a tenu à enregistrer d’une traite chaque morceau en live avec tout le monde dans la même salle, ce qui ne se fait presque plus aujourd’hui», annonce Roland Pierrehumbert, chanteur et fondateur de Sideburn. Désormais seul rescapé d’Yverdon dans l’équipe, il reconnaît que ce pari osé en valait la peine, car il reflète mieux l’énergie des rockeurs. «Thierry Nydegger et Sickyy Lyo, les deux nouveaux arrivés, apportent une couleur différente (ndlr: un rock inspiré des seventies), poursuit-il. En plus les morceaux sont courts, ultra-énergiques, simples et efficaces.» Et Lionel Blanc, 23 ans de fidélité derrière sa batterie, d’ajouter: «Le sang neuf apporte de la niaque!»

La flamme brûle toujours ardemment, même si le compteur affiche désormais 25 années d’expérience. Les souvenirs des avant-premières de Kiss, Motörhead, Krokus ou encore Gotthard animent toujours le cœur de ces rockeurs! Sans parler de leur contribution dans plusieurs productions hollywoodiennes, telles que Wolverine ou 24 Heures Chrono.

Des heures de gloire, qui sont pourtant loin derrière et qui, au vu de la tendance et du public de rockeurs vieillissant, pourraient ne pas se reproduire, au grand dam des musiciens. «Il n’y a aucune nostalgie du temps qui passe. C’est aussi bien de regarder dans le rétro, car je remarque que chaque tranche de ma vie correspond à une tranche de vie avec Sideburn, et il y a eu des moments incroyables, confie Roland Pierrehumbert. Ce qui me rend fier et heureux, c’est qu’on ait su garder notre style et notre identité sans céder à une mode éphémère.» Pour le chef des percussions, le cœur de Sideburn réside dans sa créativité: «Tu as beau jouer dans le meilleur groupe de reprises, cela ne procure pas la même sensation que lorsque tu composes tes propres morceaux. Et lorsque tu vois des gens parcourir des centaines de kilomètres pour te voir et acheter un t-shirt, ou même qui tatouent ton nom sur leur bras, là, ça fait quelque chose. Ce plaisir-là, c’est ce qui fait toute la différence, car c’est ce à quoi le public réagira.»

Et pour les derniers arrivés qui n’ont pas vécu les moments forts de Sideburn, que reste-t-il? La liberté, selon le bassiste Thierry Nydegger, qui en avait marre de jouer avec les mêmes musiciens depuis vingt ans, de refaire les mêmes reprises, de brader ses concerts et de devenir «le bouffon du roi qui joue devant un public qui mange et qui n’en a rien à foutre». Alors, tel un vrai rockeur, il a tout balancé pour rejoindre le groupe yverdonnois.

«A nos âges, on n’a pas envie de la gloire ou de la célébrité, on joue pour faire plaisir aux gens et pour se faire plaisir, témoigne le bassiste de 61 ans. Si on peut faire une grande scène, c’est toujours bonnard, car on en a déjà tous fait et on y prend goût (ndlr: il a joué avec des pointures comme Bernie Constantin, le groupe Wooloomooloo et rempli l’Olympia avec Henri Dès). La possibilité existe, car les gens sortent encore pour écouter ce qui leur fait du bien. Je vois de l’avenir pour nous, malgré nos âges!»

Sideburn, à L’Amalgame, à Yverdon, le 8 octobre, 20h.

 

40 000

 

Comme le nombre d’albums vendus par le groupe yverdonnois en 25 ans.

 

A l’état brut

Projet solo L’âme de Sideburn, Roland Pierrehumbert, se dévoile à travers son premier album solo, en mode country, signé Rawland. Vernissage le 7 octobre à L’Amalgame.

Un harmonica, un rythme venu du Midwest et des textes laissant transparaître l’esprit sensible et le cœur, parfois meurtri, de Roland Pierrehumbert. Voici le nouveau projet Snakes et repents (serpents et repentirs) du chanteur yverdonnois de Sideburn. Pour ce nouveau concept, le Nord-Vaudois lâche son blouson en cuir et enfile la chemise à carreaux de Rawland, son nom de scène inspiré de la prononciation par les artistes américains avec qui il a travaillé. Car cet album, qui sera verni à L’Amalgame le 7 octobre, traduit son envie de voler de ses propres ailes. Mais il prend un risque, car derrière chacun de ses textes, qu’il a écrits sous forme de poésie, se cache une facette méconnue de ce professeur de travaux manuels. «Le cheminement a été tout autre ici. Mais oui, je me mets en danger.»

Le Nord-Vaudois a littéralement pris son envol pour Nashville, berceau de la country aux USA, pour enregistrer son projet avec des experts. Dans ses bagages, des idées précises, un carnet de chansons, sa plume fétiche, sa guitare et l’envie de partir à l’aventure. Outre sa valise perdue et un avion raté, il a eu droit à son rêve américain qu’il partagera à Yverdon.

Christelle Maillard