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Une prime aux sortants, vraiment ?
©Jacquet-a

Une prime aux sortants, vraiment ?

11 avril 2017 | Edition N°1974

Nord vaudois – Souvent, on peut entendre que les députés en place, qui se représentent pour une législature, possèdent une longueur d’avance sur les outsiders. Tour d’horizon avec trois candidats au Grand Conseil.

Hugues Gander, député PS sortant et candidat, Sainte-Croix

©DR Enseignant à la retraite, Hugues Gander est entré en 2012 au Grand Conseil, après plus de 17 ans à la Municipalité de Sainte-Croix. Son avis est assez clair : «Les derniers résultats des votations ont tendance à prouver que la prime au sortant n’est pas un mythe. Les gens semblent faire confiance à l’expérience.» Le socialiste estime que cela dépend aussi beaucoup de la visibilité dont les députés peuvent jouir au Grand Conseil. «Nous ne sommes pas très égaux devant la notoriété : Rémy Jaquier, par exemple, prendra la présidence du Grand Conseil dans un an et trois mois. Personnellement, je n’ai pas l’occasion d’être visible en plénum. Je fais partie de la commission de gestion, et nos interpellations ou nos postulats sont intégrés dans le rapport de la commission. C’est un travail en profondeur qui implique de la discrétion.» Sur la question de l’importance du rang occupé sur la liste du parti, Hugues Gander ne se montre pas 100% affirmatif. «Le citoyen lambda veut avant tout faire avancer les choses, sans vraiment s’arrêter sur la problématique partisane», conclut-il.

 

Rémy Jaquier, député PLR sortant et candidat, Yverdon-les-Bains

©DRDéputé depuis 2007, l’ancien syndic d’Yverdon-les-Bains connaît la musique. Pour lui, il n’y a pas de doute : le sortant a un avantage. «Si le député n’a pas de casseroles, très souvent, on lui refait confiance, explique-t-il. Parfois, dans les plus petits groupes, le quorum n’est pas atteint et, du coup, le député n’est pas réélu, mais c’est assez rare. Mais cet état de fait ne dispense personne de réaliser une bonne campagne.» Selon le politicien PLR, l’expérience accumulée demeure un atout précieux, car elle permet de connaître les procédures et offre aussi les compétences nécessaires pour prendre la présidence de commissions plus compliquées. Mais si les sortants se représentent tous, comment motiver la relève ? «Si Pascal Broulis est réélu au Conseil d’Etat, sa place sera prise par le sixième de la liste, ce qui doit représenter une motivation supplémentaire.» Par ailleurs, dans le fonctionnement des arrondissements, si un député quitte le Grand Conseil, il est remplacé six ou douze mois avant les élections. C’est ce qui avait permis, l’été dernier, à Pierre-Alain Urfer, de Champvent, d’intégrer le Législatif cantonal à la place de la municipale yverdonnoise Gloria Capt, démissionnaire.

 

Pascal Gafner, nouveau candidat UDC, Yverdon-les-Bains

©DRCelui qui prendra les rênes du Conseil communal d’Yverdon-les-Bains le 1er juillet prochain s’est déjà retrouvé dans le rôle du sortant après une législature dans la Cité thermale. «Si on travaille pendant cinq ans, sur toute la législature, la prime au sortant, en fait, c’est d’être en tête de liste pour l’élection suivante. Ensuite, vis-à-vis des électeurs, c’est à vous de travailler pour obtenir leurs voix. Si vous n’êtes pas réélu cinq ans plus tard, c’est que les gens estiment que vous n’avez plus votre place.» Pour le politicien UDC, être en tête de liste reste un grand avantage, notamment en regard des électeurs qui votent la liste en bloc, poursuit-il. Pour ceux qui ne sont pas sortants, il s’agit de se faire connaître différemment.» Actif dans les milieux associatifs et sportifs de la ville, Pascal Gafner joint volontiers les actes à la parole. A l’UDC, les quatre députés sortants (Pierre Gignard, José Durussel, Yvan Pahud, et Julien Cuérel) sont placés en tête de liste ; ensuite, les candidats sont classés par ordre alphabétique. Cette façon de faire ne dérange pas fondamentalement l’Yverdonnois. «Dans une ville, on arrive à se faire connaître, mais ceux qui sont plus pénalisés sont ceux qui font de la politique dans les petites communes. Comme certains syndics qui se trouvent sur notre liste.»

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Jean-Philippe Pressl-Wenger