Orbe – Publiée par l’Urbigène Bernard Campiche, la Genevoise Silvia Härri, lauréate du Prix des lecteurs de la Ville de Lausanne et du Prix du public RTS pour son premier roman, sera au Salon du livre et de la presse de Genève, demain.
L’auteure genevoise Silvia Härri ne s’attendait pas à recevoir deux prix pour son premier roman, «Je suis mort un soir d’été», publié chez l’éditeur urbigène Bernard Campiche. «Je n’en espérais pas tant. Pour le coup, c’est une sacrée surprise, confie Silvia Härri, qui partage son temps entre l’enseignement et l’écriture. Elle a publié plusieurs recueils de poésie, des nouvelles et un album pour la jeunesse. Après «Loin de soi» (2013) et «Nouaison» (2015), «Je suis mort un soir d’été» est son troisième ouvrage chez Bernard Campiche Editeur. «Il m’a fallu du temps avant de me confronter au roman», reconnaît-elle. Au fond, c’est l’aboutissement d’une démarche qui s’est élaborée de manière progressive.»
Entre passé et présent
La première phrase du récit sonne comme un refrain qui hante le narrateur. En effet, celui qui dit «je» est mort un soir d’été. C’était le 26 juillet 1957. Il avait six ans et demi. Devenu adulte, Pietro Cerretani n’est pas celui qu’on croit. Cet architecte, à qui tout semble réussir, mène une existence tranquille à Genève. Mais le mensonge sur lequel il a édifié son confort s’effrite, le jour où il est contraint de revenir à Florence pour veiller sa sœur en fin de vie. Le retour dans sa ville natale signe les prémices d’une confrontation avec un passé qu’il a préféré enfouir au fond de lui-même. Ainsi, le récit alterne entre deux temps, celui du passé et celui du présent.
Le passé où, un soir d’été de canicule, le jeune Pietro cesse d’être «celui à qui l’on demande de raconter des histoires dans la pénombre d’un chambre ou d’embrasser un lapin en peluche tout mité, soir d’été qui signe la frontière entre l’insouciance et le chagrin, entre la vie d’avant et celle d’après». En effet, «la pieuvre» , une maladie que l’on découvrira à la fin du roman, emprisonne de manière très sournoise sa petite sœur dans le mutisme et la folie, et plonge toute la famille dans la souffrance.
Le présent est sa vie avec Mathilde, une jeune femme à qui il refuse, pendant longtemps, de donner un enfant, de peur que la tragédie de son enfance se répète. Marqué par la vie, le narrateur devra choisir entre la fuite et la parole.
Une écriture poétique
«Je me suis inspirée de l’histoire d’un ami», confie celle qui, avec ce roman, a été la lauréate du Prix du public RTS. A partir de là, j’ai romancé le récit. Il y a une large part de fiction.»
Ce qui touche profondément dans ce récit, qui se lit d’une traite, c’est le caractère poétique de chaque mot. «Je joue beaucoup sur la mélodie des mots, affirme Silvia Härri. Très souvent, il m’arrive de lire à haute voix ce que j’écris, car je suis très attachée à la teneur poétique de mes textes.» C’est d’ailleurs ce qui a interpellé l’éditeur Bernard Campiche. «Elle a un sens de la narration poétique et une manière de raconter la maladie qui émeut les lecteurs.»
La remise du Prix du public RTS aura lieu demain, à 11h30, sur la scène médias du Salon international du livre et de la presse de Genève. Elle sera suivie d’une émission spéciale diffusée en direct du salon, de 12h à 12h30, sur La Première.
Une présence accrue d’éditeurs français au Salon
Fidèle au Salon du livre et de la presse de Genève depuis de nombreuses années, l’éditeur nord-vaudois Bernard Campiche publie six livres qu’il présente en ce moment au stand C368 : «Les Fables de la joie» de Stéphane Block, «Nains de jardin» de Jacques-Etienne Bovard, «Festival d’Ateliers-Théâtre» de Jacques Probst, «Un jour en ville» de Daniel Tschumy, «Les externalités négatives» d’Yves Rosset et «Laisse tomber les anges» de Nadine Richon.
Mais, comme chaque année, la présence accrue des éditeurs français agace l’éditeur de la Grand- Rue 26, à Orbe. «C’est fou, s’emporte Bernard Campiche, en quelques années, il y a eu un véritable raz-de-marée. C’est regrettable que certains jeunes écrivains ne se donnent pas la peine d’envoyer un seul de leur manuscrit dans les petites maisons d’éditions. On ne peut malheureusement pas lutter contre la concurrence des grands éditeurs.»
Les éditions Bernard Campiche seront présentes demain, à 14h, sur la scène suisse du Salon du livre et de la presse de Genève, avec un dialogue féministe sur la cause des femmes avec Janine Massard et Nadine Richon. «Blok et Revey, des notes aux mots», un dialogue entre Laurence Revey et Stéphane Block, deux musiciens et poètes de Suisse romande, amoureux des mots, aura lieu au même endroit, dès 16h.
La trilogie imaginaire d’une jeune écrivaine
Mélissa Pollien, de Villars-le- Terroir, âgée de 19 ans, est également présente au Salon du livre et de la presse de Genève, afin de présenter le dernier tome de sa trilogie de roman fantasy, «Les Royaumes de Narthamarda», aux éditions Slatkine. «Je viens au Salon depuis 2013, et c’est à chaque fois un plaisir de rencontrer mes lecteurs», confie, enthousiaste, la jeune femme.
Avec ce dernier volume, Mélissa Pollien boucle la boucle de cette trilogie qui narre les aventures de Marion, Chloé et Léa dans des univers peuplés d’elfes et de rois maléfiques. «Je voulais écrire une trilogie et, globalement, je suis restée assez fidèle à la trame narrative que j’avais développée à l’âge de 10 ans, lorsque j’ai commencé à rédiger le premier roman», affirme la jeune écrivaine qui entrera à l’Université à la rentrée prochaine. Et de poursuivre qu’elle a été influencée par la saga Harry Potter et les livres de fantasy pour adolescents.
Mélissa Pollien sera présente au Salon du livre de Genève demain au stand de l’Îlot Jeunesse de Payot, de 10h à 12h, et au stand E567 des éditions Slatkine, de 14h30 à 16h. Dimanche, la jeune femme participera à un débat à l’Espace Young Adult, dès 11h, en compagnie de l’auteure Rachel Zufferey. Îlot Jeunesse de Payot, de 13h30 à 15h30.