Yvonand – La dernière année n’a pas été facile pour les entrepreneurs. Philippe Moser, syndic du village, en est conscient, mais il se réjouit de la reprise actuelle.
Philippe Moser, comment décrire la situation économique actuelle d’Yvonand ?
Je crois qu’elle est bonne. Il est clair qu’on a vécu une période très compliquée et que tout n’est pas encore revenu à la normale. Mais nous avons contacté les entreprises du village lors de la pandémie et nous leur avons indiqué qu’elles pouvaient nous contacter en cas de besoin. À notre connaissance, il n’y a pas de grosse casse.
Qu’avez-vous mis en place pour soutenir vos commerçants lors de la crise ?
Le principal soutien qui a été mis sur pied par la Commune, ce sont les bons d’achat valables dans les commerces du village. Ce n’est pas une solution miracle et on ne peut pas toucher toutes les entreprises locales avec cette action. Mais je crois que ça a quand même aidé de nombreux entrepreneurs tapa-sabllias. Il s’agit tout de même d’une aide de 140 000 francs.
Quels sont les atouts d’Yvonand pour accueillir des entrepreneurs ?
Et bien il y a déjà un élément tout simple: la plupart des patrons de PME à Yvonand habitent dans le village. Du point de vue de la mobilité et du confort de vie, c’est clairement un plus. En plus de cela, la commune est très bien desservie. Tant au niveau des trains que de l’automobile, l’autoroute n’étant pas si loin. Et nous avons beaucoup d’entreprises qui sont basées à Yvonand mais qui ne cherchent pas particulièrement à amener leurs clients au village, comme une entreprise de construction par exemple, qui va plutôt se rendre chez son partenaire. Là, la position centrale d’Yvonand au sein de la Romandie est idéale. Enfin, il y a aussi une problématique de place en zone industrielle, tout simplement. Tout le monde ne peut pas tenir uniquement à Yverdon! Il y a aussi de moins en moins de place à Yvonand, mais des discussions sont en cours et certaines zones pourraient s’agrandir.
Qu’apporte ce Forum économique à votre commune ?
C’est l’occasion de mettre Yvonand en avant et de faire connaître le village au-delà de la Grève (rires)! Ce qui est évidemment déjà le cas, d’ailleurs c’est le Forum qui est venu à nous pour organiser son édition à Yvonand. Pour nous, le but est aussi de participer à la vie économique de la région, tout en mettant en avant certaines de nos entreprises qui pourront se présenter.
«Au centre de la Romandie, au centre de tout»
La porte est toujours ouverte chez Margot Technics, et ça tombe bien parce que les portes, ce sont justement la spécialité de l’entreprise tapa-sabllia. «On a commencé en 2015, dans notre garage, relève Céline Margot. L’entreprise a vite grandi et on est arrivés à la Petite Amérique en 2016.» Le point fort de la société? Elle est toujours à l’écoute du client. «On est une petite PME familiale, ajoute Céline Margot. On travaille avec les entreprises régionales et on aime les défis. Il nous arrive souvent de prendre les travaux compliqués que les autres ne veulent pas faire. Ça a fait notre réputation.»
Mais pourquoi avoir choisi d’installer sa société à Yvonand? «J’ai la chance de pouvoir vivre à deux minutes du siège de mon entreprise, répond Julien Margot. Cela me permet de m’occuper de mes enfants, notamment. Et puis la position d’Yvonand est idéale, au centre de la Romandie, au centre de tout.»
Autre point très apprécié du couple à la tête de la société qui compte sept employés, le comptoir régulièrement organisé par l’Association des intérêts d’Yvonand. «Cela permet de mettre en avant les entreprises locales», appuie Julien Margot.
Ambiance de village et collaboration
C’est pour allier sa passion de l’automobile et son métier de réalisateur publicitaire que Amaury Perrin a lancé Emotif Publicité en 2012. L’entreprise aide ses clients à réaliser des projets de décoration ou de publicité sur tous supports, mais principalement sur véhicules.
Après un passage par un street-box, l’indépendant à décidé de revenir dans la maison familiale à Yvonand. «Je me suis rendu compte que le box était trop grand, j’arrivais à tout caser chez moi, dans mon atelier! L’avantage de cette commune, c’est qu’il y a une vraie ambiance de village ici. Tout le monde se connaît et les commerçants collaborent entre eux quand c’est possible.»
Une collaboration qui a aussi lieu avec les autorités du village. «Ça se passe aussi très bien avec la Commune, relève Amaury Perrin. Dès qu’il y a un besoin, les autorités essaient de nous impliquer dedans, de passer en premier par des entreprises locales.»
Yvonand reste toutefois un petit marché pour le publicitaire: «Mes clients sont pour la moitié des sociétés ou des privés de la région nord-vaudoise. L’autre moitié est de la sous-traitance pour des grosses entreprises.»
Le voilier du mérite jette l’ancre
C’est une tradition qui dure depuis 13 ans et qui fait l’unanimité au village. Le Prix du mérite tapa-sabllia récompense chaque année un villageois qui a particulièrement marqué la vie d’Yvonand ou fait briller la commune hors de son territoire. Néanmoins, il manquait encore un petit quelque chose pour honorer dignement les méritants du village: un lieu où mettre en avant leur récompense.
C’est désormais chose faite, grâce au voilier du mérite qui a jeté l’ancre sur le pré de l’Hôtel de Ville la semaine dernière. L’œuvre de l’atelier Züri-Breizh comprend ainsi
plusieurs plaquettes sur lesquelles sont inscrits les noms des différents lauréats du Prix. Les prochains méritants verront eux aussi leur plaquette fixée au bateau.
«L’idée de trouver une façon d’honorer ces lauréats traînait depuis un petit moment au sein de la commission du mérite, a relevé lors de l’inauguration Pascale Dalla Piazza, présidente du Conseil communal. Mon prédécesseur à la présidence du Conseil, Hubert Vermot, a fait de cette idée une réalité.» Une volonté qui aura sûrement plus aux nombreux lauréats présents lors de l’inauguration de la statue (photo).