Il est obligatoire d’enregistrer son chien auprès de sa commune, même si l’on n’en connaît pas toujours la raison. Alors qu’Amicus a lancé une campagne d’information sur le puçage des animaux, c’est l’occasion de faire le point.
Depuis la crise du Covid-19, nombreux sont celles et ceux qui ont choisi d’accueillir un compagnon à quatre pattes dans leur vie. Ainsi, le nombre de chiens enregistrés sur le territoire suisse a grandement augmenté. 486 236 en 2016, ils sont aujourd’hui près de 553 452, selon Identitas, l’entreprise suisse de statistiques animales.
Si nous disposons de chiffres aussi précis, c’est parce qu’il est obligatoire d’enregistrer certains animaux, et notamment les chiens ou les animaux à onglons et équidés, auprès de sa commune. Ils seront ensuite enregistrés dans la base de données d’Identitas nommée Amicus.
Pourquoi devoir enregistrer son animal domestique? Cette mesure facilite les enquêtes menées consécutivement à des accidents par morsure, à des cas d’épizooties ou lorsque des animaux se sont échappés, ont été maltraités ou ont été abandonnés», indique l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Identitas indique également que cela «garantit ainsi la traçabilité sans faille des chiens et permet ainsi de détecter et d’empêcher les importations illégales de chiots».
Stéphane Crausaz, responsable de la communication à la Société vaudoise de protection des animaux (SVPA), ajoute que c’est également un moyen de faciliter l’imposition, puisque que posséder un chien est soumis à un impôt annuel entre 100 et 200 francs.
Pucer son animal
L’OSAV exige également que les chiens soient dotés d’une puce électronique. L’avantage, c’est que «la puce permet aux spécialistes d’identifier sans ambiguïté un animal. Cela peut être avantageux pour la traçabilité (par exemple, les propriétaires précédents) ou pour les questions de propriété. Le lieu où se trouve un animal disparu peut être rapidement communiqué aux détenteurs. La puce est utilisée par un vétérinaire qui vérifie l’état général de l’animal. Cela permet de mieux contrôler les anomalies (importations illégales, élevages cruels, etc.)», indique Identitas.
Le système de puçage permet également de contrôler les importations illégales et que les animaux soient bien vaccinés contre la rage.
Le problème des importations illégales
«Que les gens choisissent de faire venir un animal de l’étranger, ce n’est pas un problème en soi, tant que les conditions d’élevage sont conformes», explique Stéphane Crausaz. En effet, en moyenne, un chien sur deux est adopté à l’étranger. Un système meilleur marché, mais sans garantie de qualité des élevages. «Il est très important, quand on choisit d’adopter un animal, de se rendre sur place pour vérifier les conditions d’élevage. Il arrive de plus en plus que les particuliers passent par internet, en consultant uniquement des photos. Le risque que l’élevage soit frauduleux et que les animaux soient élevés dans de mauvaises conditions, leur faisant risquer des problèmes de santé ou de comportement, est plus élevé. Il est donc impératif de visiter le lieu d’élevage et de rencontrer l’animal avant achat.»
Il faut aussi vérifier que l’animal soit bien vacciné contre la rage avant son entrée sur le territoire helvétique. Dans le cas contraire, il sera mis sous séquestre pour plusieurs mois afin de s’assurer qu’il ne développe pas la maladie. Une procédure qui peut coûter jusqu’à 5000 francs au propriétaire.
Enfin, les animaux sont parfois déjà dotés de puces, mais celles-ci ne sont pas toujours adaptées aux systèmes informatiques helvétiques posant alors des problèmes de suivi.
Et pour les chats?
«Il n’existe pas de base légale pour l’enregistrement des chats», explique Identitas. Le puçage n’est également pas obligatoire, bien que recommandé pour les mêmes raisons que les chiens, avec l’avantage de pouvoir retrouver plus facilement un chat perdu, ces animaux étant plus prompts à s’égarer ou à abandonner leur habitat que les chiens. L’enregistrement non obligatoire des chats se fait sur la plateforme Anis.ch. De plus, «en ce qui concerne les chats, il faut ajouter que certains capteurs (par exemple les chatières) peuvent être programmés sur la puce», indique Identitas.