L’exposition FINGS, installée depuis le mois de mai au Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY), entame son finissage ce week-end d’une manière très particulière.
Texte: Robin Badoux | Photos: Gabriel Lado
Depuis le mois de mai, quelque 600 objets, bibelots insolites ou artefacts plus artistiques peuplent les espaces du CACY. Ces trouvailles, réunies et mises en scène par l’artiste suisse Camille Lichtenstern arrivent cette semaine à la fin de leur séjour à Yverdon, et s’apprêtent à commencer une nouvelle vie. En effet, la quasi-totalité sera mise en vente dès vendredi et jusqu’à dimanche dans une sorte de grand marché aux puces, version art contemporain.
« Cette exposition, FINGS, parle de nos contacts avec les objets, de la vie des objets, et surtout de leurs différentes vies. C’est pourquoi la vente de ce week-end fait sens. Ainsi, les bibelots ont une chance de partir pour un nouveau cycle, une nouvelle vie » , s’enthousiasme Rolando Bassetti, directeur du CACY.
La vente est d’ailleurs prévue depuis le début du projet, et fait entièrement partie de la démarche artistique de Camille Lichtenstern. «Les objets seront vendus entre 5 et 100 francs, explique le directeur. L’argent récolté permettra à l’artiste d’en chiner d’autres dans les brocantes et marchés aux puces, et ainsi le cycle continuera. Ce qui est présenté aujourd’hui n’est en fait qu’un instantané d’un projet plus vaste. »
Un fourbi…
Les objets, faits de bois, de métal ou de verre, artisanaux ou industrialisés, partiront pour des sommes, au final, très modiques. « Ils restent des bibelots, remarque Camille Lichtenstern. Mais la démarche reste assez inédite et vient vraiment questionner leur statut. » Le geste, la manière dont les objets sont présentés dans le CACY ont en effet pour but de troubler la frontière entre œuvres d’art et objets usuels, précise encore l’artiste. Les artefacts sont donc soigneusement étiquetés au moyen d’autocollants dont la couleur annonce la valeur. « Je décide du prix au feeling. Je regarde aussi la matière, le poids et si l’objet a une histoire à raconter » , indique Camille Lichtenstern. Pour illustrer ses propos, elle montre une sorte de vide-poches en bronze représentant une tête de cheval et qui aurait appartenu au batteur des Rolling Stones. « Je ne sais pas si cette histoire est vraie, mais c’est quelque chose qui fait malgré tout partie de la vie de cet objet et qui le rend unique. »
… et des hommes
Les visiteurs pourront ainsi déambuler dans le CACY et faire leur petit marché au gré de leurs coups de cœur et envies. Le public était d’ailleurs venu nombreux durant l’exposition, qui a démarré en mai 2024. « Les gens étaient assez conquis et touchés » , décrit l’artiste. Et Rolando Bassetti d’ajouter : « Cela a beaucoup fait parler les visiteurs entre eux. Ils parlent de souvenirs ou d’anecdotes que ces objets suscitent en eux. C’est aussi ça le but de l’exposition. »
Les bibelots seront mis en vente par rotation. «Un visiteur qui viendrait vendredi et samedi ne verra pas les mêmes objets et les mêmes narrations, car Camille Lichtenstern va à chaque fois repenser les mises en scène à mesure que des objets partiront » , explique encore le directeur du CACY, qui avoue qu’il a lui-même quelques objets en vue : « C’est vrai que ça fait deux mois et demi que nous vivons avec eux. Il y en a un que j’aime particulièrement bien. On verra à la fin de la vente si nos vies se rejoignent ! »
INFOS PRATIQUES
Marché extraordinaire au CACY, vente des objets faisant partie de l’installation FINGS.
Vendredi 9 août, 16h30 :
lancement de la vente, visite et apéritif en compagnie de Camille Lichtenstern.
Samedi 10 août, 11h30 :
Visite et apéritif en compagnie de l’artiste.
Horaires du CACY adaptés pendant le Castrum :
Jeudi 8 et vendredi 9 : 12h à 20h. Samedi 10 : 10h à 20h. Dimanche 11 août : 10h à 18h.