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Quand la passion moto se conjugue au féminin

24 décembre 2014

Motocyclisme – A 15 ans, Laura Rodriguez n’est pas une jeune fille ordinaire. La pilote hispano-suisse voue, depuis son enfance, un amour dévorant pour la course et les deux-roues. Rencontre à Yverdon, où elle passe ses week-ends chez son père et coach.

Une fois son casque sur la tête, il n’y a que ses longs cheveux qui trahissent le fait que c’est une fille qui pilote. Car Laura Rodriguez va aussi vite que les mecs. © Michel Duperrex

Une fois son casque sur la tête, il n’y a que ses longs cheveux qui trahissent le fait que c’est une fille qui pilote. Car Laura Rodriguez va aussi vite que les mecs.

Laura Rodriguez a presque 7 ans. Alors que la plupart des fillettes de son âge jouent à la poupée, elle décide de rouler pour la première fois sur un pocket-bike. Le début d’une histoire d’amour avec les motos. «Mon père a toujours été un féru et il m’a transmis sa passion», lance la jeune pilote de 15 ans, désormais.

Elle n’a pas trop de mal à trouver sa place dans un milieu composé en majorité d’hommes: «J’ai toujours été la seule fille, ça ne me dérange pas. Les garçons n’aiment pas trop se faire dépasser par une fille, ça me donne encore plus envie de me battre.» Elle estime, d’ailleurs, que les demoiselles peuvent être bien plus compétitrices que les garçons. «Il y a beaucoup de jalousie entre elles, je trouve ça dommage. C’est chacune pour soi.»

Pendant cinq ans, elle participe au championnat suisse de pocket-bike. Lors de la dernière saison, elle finit en apothéose avec un titre de vice-championne suisse et glane une sixième place sur le circuit européen. En 2013, la jeune fille a bien grandi. Elle laisse alors le pocket-bike au garage et fait ses premiers tours de roues avec une Honda 250. «Quand je suis montée sur la 250 la première fois, ça a beaucoup changé», affirme Laura Rodriguez. Malgré la différence, elle réussira à obtenir le titre de championne féminine de Catalogne et de Méditerranée de la Coupe Honda.

Le droit de rêver

Une consécration qui laisse la place au rêve. «J’ai envie de faire une carrière dans la moto, mais il faut travailler fort et, surtout, cela requiert beaucoup d’argent», note la pilote hispano-suisse. Ce qu’elle aimerait plus que tout, c’est imiter son idole, le pilote italien Valentino Rossi. «Il roule extrêmement bien et il a un bon esprit», trouve-t-elle.

Actuellement en dernière année de scolarité obligatoire à La Tour-de-Peilz, l’adolescente passe néanmoins la majorité de ses week-ends à Yverdon, chez son père David, qui est aussi son coach. Faute de circuit en Suisse, Laura Rodriguez part s’entraîner en France ou en Espagne avec lui. La situation de son sport est compliquée ici: «On n’en parle pas beaucoup, il n’y a pas vraiment de soutien.»

Elle a déjà reçu des propositions pour rouler en Moto3, ce qui est autorisé dès l’âge de 16 ans. Mais, en temps voulu, le budget nécessaire pour entrer dans la catégorie représentera un problème.

En ce qui concerne ses objectifs pour 2015, Laura Rodriguez va passer à la vitesse supérieure en changeant de moto. Elle participera à l’European Junior Cup, également appelée la Coupe Honda 650, qui débutera en avril. «Ce sera encore une année d’apprentissage, avec une plus grosse moto. J’espère que ça va aller le mieux possible. Je vais essayer de marquer des points. Je veux toujours repousser mes propres limites», conclut-elle.

Gianluca Agosta