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Quand les zèbres se racontent…
Le président Patrick Staeger dans un décor vallorbier. Jean-François reymond

Quand les zèbres se racontent…

21 mars 2025 | Texte: Jean-François Reymond
Edition N°3914

Les personnes douées d’une intelligence atypique ont de la peine à se faire reconnaître dans la société. Depuis 2019, une association d’origine vallorbière a été créée à leur intention.

HPI, ce n’est pas seulement la célèbre série de télévision avec la belle rousse Audrey Fleurot. Ces trois lettres signifient Haut Potentiel Intellectuel. Il peut être intellectuel mais aussi émotionnel et c’est devenu une réalité croissante pour une partie de la population, enfants ou adultes confondus. Alors… Super-intelligent? Super-doué? Super-émotif? Mais aussi super-isolé? Super-hyperactif? Ce sont ces réalités qui génèrent des questions prépondérantes dans l’existence de tous les jours qui ont conduit à la création d’une association en 2019 pour initier une plateforme de réflexion sur les enjeux professionnels ou courants pour ces personnes dotées d’une intelligence atypique.

L’Association Z est donc née… Le Z rappelle subtilement le surnom donné à ces personnes HPI, «les Zèbres» qui se reconnaissent par leur fonctionnement unique et affranchi mais qui se dissimulent comme cet animal sous ses rayures tout en restant unique. Et l’actualité du moment, c’est que l’association vient d’organiser son 2e Symposium, intitulé «Quand les Zèbres rencontrent le monde du travail», qui a eu lieu samedi 15 mars à la Maison de la Communication à Lausanne et qui a réuni une centaine de participants durant toute la journée, autour de conférences, tables rondes, et six ateliers de discussion l’après-midi. Les animateurs et conférenciers, psychologues, docteurs et professeurs venaient de Suisse et de France.

Un président vallorbier

Il faut signaler aussi que cette association est vallorbière d’origine. Du moins par l’adresse de son président Patrick Staeger. Cet homme aux multiples facettes est lui-même HPI. Il est né à Montreux en 1952. Ville privilégiée sur la Riviera vaudoise avec un panorama grandiose sur le Léman, il le dit lui-même: «J’ai eu une enfance heureuse!» Avec un seul petit bémol: à l’école, on détecte chez lui du bégaiement… «J’ai eu comme une révolte intérieure et ça m’a fait rebondir. Ce fut même le vrai tremplin de ma vie… Trouver la voie pour m’en sortir!» C’est ainsi qu’il effectue une scolarité brillante axée sur l’électronique alors en plein développement. «J’aurais pu rentrer à l’EPFL à l’âge de 14 ans. Mais j’ai viré dans l’enseignement et suivi l’école Normale.»

Il devient donc enseignant à tous les niveaux, primaire, secondaire, enseignement dans des écoles professionnelles à Aigle, Lausanne et même Genève. Avec une coupure pour devenir chef d’une entreprise qu’il avait créée dans l’informatique avec programmation d’ordinateurs et cours de formation. Patrick Staeger prend sa retraite à l’âge de 63 ans mais continue à accompagner des élèves à domicile, enfants et adultes. Il est arrivé à Vallorbe en 2018. «J’ai quitté le Léman et le côté nature a pris le dessus. J’avais besoin de me ressourcer au calme et je ne regrette pas mon choix!» a-t-il expliqué.

La musique a pris une part importante de sa vie. Au piano dès l’âge de 5 ans, coaché par sa sœur aînée, il chante aussi dans différentes chorales. à l’âge de 14 ans, il dirige son premier ensemble. Puis suivront les pupitres de huit autres chorales. Et comme si cela ne suffisait encore pas, il a aussi été correspondant dans la presse régionale.

«Avec cette présidence de l’Association Z, à 60%, j’ai ainsi trouvé mon truc pour une retraite bien active», souffle-t-il en conclusion.