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Qui sauvera les chorales de nos villages?

27 septembre 2024
Edition N°3797

Celles et ceux qui ont dû se résoudre un jour à trier les affaires de leurs proches disparus ont connu le vertige de ce voyage dans le temps. J’ai ainsi ouvert des cartons remplis de partitions et me sont revenus en mémoire les innombrables répétitions, soirées, girons et autres  événements liés aux activités d’un père directeur de plusieurs chorales. Et j’ai repensé aux heures de voiture durant lesquelles notre maman enseignait à ses quatre enfants toutes les voix de Gentille batelière ou du Vigneron monte à sa vigne pour arriver à destination en chœur. Évidemment, vingt-cinq ans plus tard, il y avait deux fois moins d’enfants dans la voiture et chacun avec ses écouteurs pour se plonger dans le répertoire de son choix, qui n’avait plus grand-chose en commun avec les airs populaires romands. Que s’était-il donc passé? Le monde avait bien changé, ai-je conclu avec fatalisme.

Dans la région, d’autres ont par contre relevé leurs manches et se mobilisent pour tenter d’enrayer une tendance apparemment irréversible: l’érosion progressive des chorales de village. Tout a commencé en 2022, au Giron choral de la Plaine de l’Orbe, avec un Forum organisé à Yverdon sur le thème «Quel avenir pour nos chorales?» Une cinquantaine de participants ont inventorié les causes du déclin: la difficulté à rajeunir les effectifs, l’individualisation croissante, une forme de consumérisme lié à une offre pléthorique, le désintérêt consécutif pour les structures associatives en général et faîtières en particulier; last but not least, la professionnalisation des chefs de chœur a certes permis une amélioration de la qualité technique mais elle a mis leur rôle social au second plan et entraîné de nouvelles contraintes financières pour les chœurs.

Fallait-il donc se résigner à reléguer ces chœurs d’amateurs aux archives? Un non-sens pour ceux qui en connaissent leurs bienfaits: «Les chorales rassemblent tous les âges, les couches sociales et les cultures, gomment les différences, améliorent le vivre ensemble, la solidarité et le partage. Outre ce rôle de ciment social, elles attirent et révèlent de nouveaux talents. Et chanter, c’est bon pour la santé, autant physique que mentale», soulignent en substance Jacques Bally et Jean-Marc Poulin.

Ces deux chanteurs de la région ont intégré un groupe de travail créé à l’issue du Forum de 2022 pour répondre à la question: «Que faire?» Ils évoquent plusieurs pistes: par exemple remettre l’accent sur l’enseignement du chant à l’école, former les chefs de chœurs également à leur rôle social, développer la communication pour améliorer la visibilité, augmenter le soutien des associations faîtières à la gestion des chorales.

Après deux ans de réflexion, le groupe de travail espère avoir contribué à créer une dynamique positive et pouvoir passer le témoin pour la mise en œuvre. A bon entendeur…

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