Raphaël Mettler: « Fier d’avoir réussi à s’imposer à l’international »
9 septembre 2020Coup de tonnerre ce mercredi! La très réputée Brasserie des Trois Dames, fondée en 2003 par Raphaël Mettler, va fermer ses portes le 31 décembre prochain. L’entrepreneur a décroché son téléphone en fin d’après-midi pour évoquer l’information du jour.
Patron, on a vu les nouvelles aujourd’hui…
Et vous les avez trouvées un peu choquantes?
Un peu, oui… Vu de l’extérieur, on a l’impression que tout allait bien, non?
Oui, je comprends ce que vous voulez dire. J’admets que cette décision peut paraître surprenante, mais je vous assure qu’elle est très réfléchie. Ce n’est pas un coup de tête, ce n’est pas le Covid, ce n’est pas la crise. C’est quelque chose que j’ai en moi depuis deux ou trois ans maintenant. C’est une fin de cycle, c’est comme ça. Je crois que j’ai tout simplement besoin de vivre autre chose.
De quel ordre?
Ca, ce n’est pas aujourd’hui que je vais le dire (sourire).
Pourquoi?
Je n’ai pas envie de me mettre de pression aujourd’hui déjà. C’est un beau projet, dans un tout autre domaine. Mais je veux aller à mon rythme, je pense que je pourrai en dire plus au printemps ou à l’été prochain. Je l’annoncerai à ce moment-là.
Vous allez maîtriser votre communication jusqu’au bout, donc?
Oui, c’est exactement ça (rires).
La Brasserie avait cinq employés. Que vont-ils devenir?
Bon, déjà, sur les cinq, deux sont mon épouse et moi. Pour les trois autres, ils seront libres de tout engagement à la fin de l’année. On verra, c’est évidemment dommage, mais ils ont plusieurs mois pour se retourner.
Les Trois Dames, c’est plus qu’une entreprise, c’est l’oeuvre de votre vie ces 17 dernières années. L’émotion est différente que si vous quittiez une entreprise normale, non?
Oui, bien sûr. C’est indéniable. Mais plutôt que me lamenter, je préfère être positif et me dire que je suis très fier de ce qui a été fait depuis 17 ans, justement.
Une chose en particulier?
Partir de rien et s’imposer sur le marché international, c’est forcément spécial. Et oui, ça me rend fier.
Votre entreprise, outre le savoir-faire, dispose d’un énorme capital-sympathie. N’y avait-il pas possibilité de la vendre?
La question s’est posée, je ne vous le cache pas. Mais nous avons créé cette marque, elle est liée à la famille, elle nous appartient. On ne sait jamais, on va la garder, si un jour une de nos filles veut la faire revivre. Mais les Trois-Dames, c’est nous.
Rassurez-nous, vous allez rester un amateur de bières?
Oui, bien sûr. Mais vous savez, j’aime bien le vin aussi…
C’est un indice pour votre future orientation?
Ah non, non (rires). C’était juste pour parler. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas!