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Rayan Ramadani, des records qui valent de l’or
Yverdon, 19 novembre 2019. Rayan Ramadani. © Michel Duperrex

Rayan Ramadani, des records qui valent de l’or

21 novembre 2019 | Edition N°2629

Le nageur du club yverdonnois est revenu des Championnats romands d’hiver open avec trois médailles autour du cou, dont deux dorées. À 18 ans, le Thierranais ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

C’est en lisant le journal (voir La Région du 15 novembre) que Rayan Ramadani a appris qu’il détenait les meilleurs chronos du 50m et du 100m papillon, parmi les nageurs inscrits pour les Championnats romands d’hiver open – toutes catégories d’âge confondues – qui se sont déroulés à Couvet, le week-end dernier. «Ça m’a un peu mis la pression», admet-il. Un sentiment qui ne l’a toutefois pas empêché de tenir son rang, puisque l’athlète du Cercle des nageurs Yverdon est monté sur la plus haute marche du podium à deux reprises, dans sa discipline de prédilection. En plus de s’offrir, au passage, une médaille de bronze sur 50m dos, alors qu’il ne possédait jusque-là que le sixième temps parmi les participants.

«C’est un résultat magnifique, lâche Loïc Zbinden, président du CNY. De mémoire, il me semble que Rayan est le premier nageur du club à revenir des Championnats romands avec trois médailles autour du cou.» Et avec la manière, puisque le Thierranais a battu le record du club (en petit bassin) tant sur le 50m dos (30’’19) – l’ancienne marque avait été établie par Jared Walmsley, l’entraîneur actuel de Rayan Ramadani, en 2012 – que sur le 100m papillon (1’00’’46), dont il était déjà le détenteur, en plus de signer son meilleur chrono personnel sur le 50m papillon (27’’31).

Un nouvel entraîneur qui le stimule

Après avoir réalisé de gros progrès, il y a deux ans, et participé à ses premiers Championnats romands alors qu’il ne s’agissait que de sa deuxième année de compétition, Rayan Ramadani a connu une saison 2018-2019 plus compliquée, devant redoubler d’efforts pour franchir un palier supplémentaire. L’arrivée de Jared Walmsley, ancien athlète du club, au poste d’entraîneur, a fait un bien fou au nageur de 18 ans.

«Depuis qu’il a repris le groupe, en août dernier, Jared a su me motiver. Il a aussi trouvé les mots pour me booster et me libérer, le week-end dernier. Il nous apporte beaucoup, tant par son expérience que par ses connaissances sur le plan sportif», relève Rayan Ramadani. Un point de vue que partage Loïc Zbinden: «Jared a aussi eu une période plus difficile lorsqu’il était nageur. Avec son vécu, il peut apporter une aide précieuse à des jeunes comme Rayan. De plus, il établit un plan de travail avec les nageurs, ce qui leur permet de savoir quand se situent les périodes les plus chargées.»

Des ambitions au niveau national

Si les Championnats vaudois, qui auront lieu les 7 et 8 décembre prochain à Montreux, constituent la prochaine échéance de Rayan Ramadani, celui-ci voit déjà plus loin: il espère participer aux Championnats de Suisse grand bassin, en avril à Genève, puis visera une place en finale B lors des Championnats nationaux d’été, dont le niveau est moins relevé.

Pour cela, il s’entraîne une dizaine d’heures par semaine, parallèlement à sa formation de médiamaticien avec maturité intégrée. Élève de 3e année au Centre professionnel du Nord vaudois, à Sainte-Croix, il réalise actuellement un stage d’un an dans une entreprise à Penthalaz, et se rend en cours un jour par semaine. Avec cinq entraînements hebdomadaires, ses journées sont bien remplies: «Je me lève généralement vers 5h30, je travaille de 7h45 à 17h, puis je me rends à la piscine. Je ne rentre pas chez moi avant 20h30-21h, mais j’essaie de me coucher vers 22h pour éviter d’accumuler la fatigue», détaille le jeune homme. qui passe chaque jour un temps conséquent dans les transports publics. À cela s’ajoutent entre 20 et 25 compétitions par année dans toute la Suisse romande et, plus occasionnellement, outre-Sarine.

Si le chemin est encore long, Rayan Ramadani espère avoir l’occasion, un jour, de participer à un grand rendez-vous international: «C’est un rêve, bien sûr. Pour y parvenir, le volume d’entraînement est un facteur déterminant.» Le Joratois souhaiterait pouvoir nager au petit matin avant de se rendre au travail. Jusqu’à présent, aucune solution n’a cependant pu être trouvée pour bénéficier des infrastructures yverdonnoises avant l’ouverture de la piscine couverte, à 9h. «Mais pour le moment, je ne me vois pas quitter le club.»

 

Un club qui vise la semi-professionnalisation

Outre Rayan Ramadani, sept autres nageurs du CNY avaient atteint les minima synonymes de qualification pour les Championnats romands d’hiver open et ont fait le déplacement à Couvet (NE), le week-end dernier. «C’était la première fois que nous avions autant d’athlètes sélectionnés», se réjouit Loïc Zbinden. Le club est passé de 100 à 500 membres depuis l’ouverture de la piscine couverte, en 2007. Son président souhaite cependant voir plus loin et proposer, à terme, une structure semi-professionnelle.

«Notre développement est limité par le nombre d’heures d’eau que nous avons à disposition, souligne-t-il. Nous n’avons pas les infrastructures pour rivaliser avec les grands clubs. Mais j’espère que nos bons résultats vont nous permettre de gagner en visibilité et de trouver des solutions.» Les périodes de fermeture annuelle de la piscine couverte posent notamment problème. «En été, nous allons nous entraîner dans le bassin extérieur en dehors des heures d’ouverture au public, ce qui signifie que nous devons attendre 20h15 avant de disposer des lignes pendant les vacances scolaires», précise Loïc Zbinden.

Muriel Ambühl