Réaménagement complet

L’établissement médico-social de Montchoisi à Orbe a dévoilé vendredi le réaménagement complet de son premier étage dédié à la psychiatrie de l’âge avancé.

«Réactivité» et «adaptation» ont été les maîtres-mots de ces derniers mois à l’EMS Montchoisi à Orbe. Fonctionnel depuis 2021, le 1er étage a dû être entièrement réexaminé et réaménagé pour répondre à la demande grandissante d’une mission de psychiatrie de l’âge avancé. Alors que l’édifice n’avait pas été pensé pour cet usage, la Fondation Saphir et l’équipe de l’EMS a dû repenser entièrement l’espace pour répondre au mieux aux besoins des résidents.

Si les travaux d’aménagement ont eu lieu en juillet 2024, l’inauguration officielle s’est tenue mardi passé. Cela s’explique par la volonté d’avoir suffisamment de recul sur les aménagements et leurs effets concrets sur la santé des résidents avant de les révéler au yeux de tous.

Au fil des saisons

Il a fallu réfléchir à des aménagements qui atténuent les risque de causer des SCPD aux résidents. Cet acronyme désigne les «symptômes comportementaux et psychologiques de la démence», qui se manifestent notamment par de l’agitation, de l’agressivité, de l’anxiété et des idées délirantes chez les patients. «Le but n’est pas de supprimer ces symptômes qui sont un moyen d’expression, explique Aurélie Chopard-dit-Jean, psychologue et docteur en psychologie. Ce serait museler les patients. L’idée est plutôt de les atténuer pour leur confort».

Premièrement, l’espace plutôt austère s’est doté d’éléments permettant aux résidents de se repérer dans le temps et l’espace. C’est ainsi que l’étage a été séparé en quatre secteurs avec chacun une thématique: la forêt verdoyante, la campagne et ses champs de blé, la montagne et ses pics enneigés et, enfin, le village avec ses murs de pierres et ses fenêtres qui ramènent l’extérieur à l’intérieur. Au fur et à mesure, des autocollants d’animaux ou d’objets sont ajoutés au mur pour rendre l’espace vivant et pour réactiver l’attention des résidents.

Des peluches pas que pour les enfants

Un certain nombre de peluches sensorielles, mais aussi de sacs d’Augustine avec des tissus de textures différentes sont mis à disposition à cette étage. Ces dispositifs permettent de stimuler les résidents, tout en maintenant leur concentration occupée, ce qui les détourne de leur problématique.

Adaptation pratique

L’équipe de l’EMS de Montchoisi a également dû adapter les espaces pour qu’ils répondent au normes de l’établissement cantonal d’assurance (ECA). «Nous avons mis en place un véritable collaboration, explique David Favre, directeur développement et innovation pour la Fondation Saphir. Et en discutant, même les mesures qui paraissaient inatteignables ont pu être remplies».

Une réflexion qui porte ses fruits

Depuis juillet 2024, des études ont été effectuées tous les trois mois environ pour observer le développement des patients dans ce nouvel espace. Et les résultats sont très encourageants. De manière générale, les interactions sociales entre les  28 résidents, les professionnels et les intervenants externes se sont améliorées. Les SCPD ont bien diminués, entraînant une atmosphère plus sereine  pour  tout le monde. Ces différentes études ont également permis de mieux comprendre la cause des SCPD, démontrant qu’une approche globale et l’environnement physique sont des éléments essentiels pour les bon fonctionnement d’une unité de soin comme celle-ci.