Football – A l’honneur lors de la Nuit du football vaudois, Nicolas Bersier a reçu le Vaud d’Or du meilleur arbitre de la saison. Une récompense saluant le dévouement total du Vaulieni au sifflet depuis vingt ans.
Lorsqu’on l’a rencontré, Nicolas Bersier sortait d’un repas avec le prédisent d’un club régional. Un de plus. Autant dire que le milieu du football vaudois, il connaît plutôt bien. Les vingt ans d’arbitrage qu’il traîne derrière lui ont permis au Vaulieni de découvrir les moindre recoins du canton, avec les personnalités -avec qui il apprécie partager une bière à la fin du match ou qu’il préfère éviter- qui font son charme. Ainsi, le Nord-Vaudois n’avait pas forcément fait de la Nuit du football vaudois, qui s’est déroulée samedi 24 juin dernier, une priorité absolue. Le natif de Vinzel passant une bonne partie de son temps libre au bord des terrains, il n’a pas vraiment besoin d’un tel événement pour côtoyer le «gratin» du foot cantonal. Et puis Aigle, tout de même, ça fait loin.
«Réserve ta soirée !», lui a, un jour de mars, lâché Alain Klaus. Pas franchement sûr de comprendre, l’homme, qui a monté son entreprise en parallèle de l’arbitrage il y a treize ans, a saisi le message une poignée de secondes plus tard, lorsque le secrétaire général de l’ACVF lui a répété, avec insistance, le même ordre. A cet instant, plus de doute : trois mois plus tard, Nicolas Bersier allait recevoir le Vaud d’Or du meilleur arbitre vaudois de l’année.
L’homme a donc parcouru les quelque 80 km qui séparent son village d’Aigle, le sourire d’une reconnaissance pour ses deux décennies de bons et loyaux services à sa passion en coin. «Ça a, évidemment, été un immense honneur de recevoir ce prix, lâche, encore quelques étoiles dans les yeux, Nicolas Bersier, nommé à l’unanimité parmi plus de 700 prétendants. Mais la vraie fierté vient surtout du fait que des gens qui comptent pour moi m’ont élu.»
Les talus à l’honneur
Ces gens, ce sont ceux qui composent la commission des arbitres de l’ACVF, dont font partie, notamment, Jérôme Laperrière -qui avait reçu la distinction lors de la première édition, en 2009- et Michel Despland, respectivement actuel et ancien président de la commission. «Si j’ai appris à les connaître au fur et à mesure et qu’on est devenus assez proches avec le temps, cela reste des personnes au parcours bien plus impressionnant que le mien. D’ailleurs, depuis le début de l’événement, le trophée est quasi systématiquement revenu à des (ex-) arbitres de Ligue nationale. Cela rend cette récompense encore plus particulière», se réjouit celui dont la personnalité et les attaches avec le canton, en plus de ses performances au sifflet, ont été louées.
Car, s’il a gravi les échelons du milieu quand il était plus jeune, jusqu’à diriger des rencontres de 1re ligue, c’est bien dans le canton, où il connaît tout le monde, que Nicolas Bersier s’est fermement établi au sifflet il y a treize ans. La 2e ligue vaudoise, c’est son champ de bataille favori, celui où il a tout vu, tout connu, et dont il ne pourrait se passer pour rien au monde. «Bon, j’ai une femme à qui le foot ne dit pas grand-chose, donc on fait des compromis. Mais, sitôt que j’ai une heure devant moi, il faut que j’aille voir un match, même si ce n’est que pour une mi-temps », révèle celui qui ne quitte jamais un terrain sans faire découvrir la buvette aux deux assistants qui l’ont épaulé. Et le séjour peut, parfois, durer plus longtemps que prévu.
Aucune limite
«Ce qui me plaît encore davantage, c’est lorsqu’on nous donne, deux ou trois fois par saison, des matches à arbitrer à Fribourg ou à Neuchâtel. Là, on a l’occasion de porter les couleurs du canton de Vaud et de montrer au reste du pays ce qu’on sait faire», lance celui qui compte bien ne pas s’arrêter la plus belle des distinctions en poche. «Même si c’est un grand honneur, ce titre ne change rien du tout, je suis exactement le même. D’ailleurs, je n’ai pas prévu de ranger les crampons de sitôt, surtout que l’ACVF a retiré la limite d’âge pour arbitrer. Donc, tant que je serai au niveau pour réussir les tests physiques auxquels on est astreints, il faudra faire avec moi.»