Le Service pénitentiaire du Canton de Vaud a organisé une journée de recrutement.
A l’heure où le Service pénitentiaire se prépare à une grande phase de développement, une journée de recrutement a été organisée pour la première fois samedi dernier à la grande salle de Valeyres-sous-Rances. Vingt candidats, dont six femmes, ont passé des épreuves tout au long de la journée.
«Le but n’est pas de se calquer sur la police, mais bien de revoir notre méthode de recrutement», explique Sébastien Devaux, directeur des ressources humaines du Service pénitentiaire (Spen) vaudois.
Tout a débuté par une séance publique d’information – elle n’était pas obligatoire –, puis par un appel, auquel pas moins de 240 candidates et candidats ont répondu. «On cherche une capacité à être agent de détention», relève le responsable RH.
La vingtaine de candidats retenus pour cette première journée – elle sera suivie de quatre autres tout au long de l’an prochain, elles aussi précédées de séances d’information – ont commencé par un test de français. Dans le cadre de leur travail, ils seront appelés à rédiger des rapports, susceptibles de passer ensuite dans les mains des acteurs de la chaîne pénale.
Réactivité et maîtrise
Sur la lancée, ils ont participé à un test destiné à éprouver leurs capacités physiques dans une situation de stress. Le parcours préparé par deux agents chevronnés – 23 collaborateurs du Spen ont accompagné cette journée – reproduit une situation qui peut survenir en milieu carcéral: intervenir en urgence dans une cellule située à l’étage, avec un appareil respiratoire et une valise sanitaire, tout en gardant la tête froide, puis porter secours à une personne, en l’occurrence il s’agissait de mouvoir un mannequin de cinquante kilos, et, après avoir donné le mot et chiffre code, il fallait encore placer des écrous dans des tiges filetées de diamètre différent. Ce dernier poste permet d’éprouver la dextérité des candidats: un surveillant doit, dans une situation d’urgence, trouver rapidement la bonne clé dans son trousseau.
Un ouvreur de qualité
Le conseiller d’Etat Vassilis Venizelos, en charge du Spen, n’a pas hésité à mouiller son maillot. Il a effectué le parcours en moins de trois minutes, encourageant et félicitant ensuite les autres candidats. En nage, le conseiller d’Etat yverdonnois relevait que ce gymkhana était bien plus exigeant qu’il ne l’avait imaginé: «Cela demande une gestion de l’effort, de la mémoire et de la concentration. J’ai été surpris par l’effort physique. Avec une charge de dix kilos, cela fait travailler la pompe.»
Et Vassilis Venizelos de saluer «la volonté des candidats de s’engager pour la communauté». Il relève aussi que c’est un vrai métier qui nécessite de prendre en compte les aspects sociaux et de réinsertion: «Un agent de détention ne sert pas seulement à ouvrir et fermer les portes.»