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«Redonner vie au commerce du centre-ville»

24 avril 2025 | Texte: Jérôme Christen | Photo: Cyril Zingaro/Keystone
Edition N°La Région Hebdo No 8

Les milieux économiques et les commerçants yverdonnois défendent un parking souterrain de 1000 places à la place d’Armes. C’est, pour eux, une question de survie pour les commerces. Ils jugent flou le projet de leurs adversaires, partagés entre la vision de la Municipalité et celle des partis de la majorité rose-verte.

Pour la Société industrielle et commerciale (SIC) Yverdon-Grandson et environs et le Collectif aménagement et parking place d’Armes (CAPPA), la réalisation du parking souterrain présente de multiples avantages: en substance, ils jugent que leur projet est «concret et qu’il permet de valoriser la place d’Armes par son arborisation et sa végétalisation pour lutter contre les îlots de chaleur et de la rendre à la population». Ils ajoutent qu’il repose sur un financement de 55 millions, assuré par une convention signée devant notaire par des partenaires privés.  Président de la SIC, Pierre-André Michoud estime, a contrario, que «le contre-projet» n’est, à ce stade, constitué que d’une demande de crédit destiné à étudier ce que l’on va y faire, sans avoir la moindre trace de financement ».

Des visions contradictoires

Pierre Gasser, à la tête du CAPPA et par ailleurs président du Comptoir du Nord vaudois, ajoute que les arguments de leurs opposants sont contradictoires: «La Municipalité défendait un parking souterrain réduit et leurs conseillers communaux défendent un parking en surface en silo. Cette situation rend leurs intentions vagues et crée une confusion totale qui ne peut conduire qu’à une impasse pour de nombreuses années.»

Pour l’attractivité commerciale

La SIC et le CAPPA considèrent que leur projet est un maillon essentiel de la dynamique commerciale du centre-ville. Il est une condition nécessaire à son attractivité pour que la population de la région puisse avoir accès aux cabinets médicaux, logopédistes (et autres spécialistes), pharmacies, banques, assurances, avocats, préfecture, justice de paix, tribunaux et l’ensemble du tissu commercial.  Ils insistent sur «la dispersion des habitants dans une des régions les plus vastes du canton en termes de surface qui rend nécessaire l’usage des transports individuels motorisés, les transports publics ne permettant pas de répondre aux nécessités du quotidien ».

Pas de refus des autorités cantonales

Pierre Gasser a également tenu à démentir l’argument des opposants à l’initiative, selon lequel le projet n’aurait pas l’aval des autorités cantonales: «Les services de l’Etat de Vaud ont exigé des justifications des besoins et demandé des modifications. Le projet n’a jusqu’ici jamais été soumis à approbation et donc jamais été refusé par le Canton.»

Le chiffre de 1000 places n’est pas figé

Les représentants de la SIC et de CAPPA ont insisté sur le fait que leur initiative prévoit un parking «de l’ordre» de 1000 places en souterrain et 200 à 250 en surface, et qu’ils n’étaient pas figés sur ce chiffre qui constitue un plafond qui peut être adapté. A la question de savoir quel est le nombre de places en dessous duquel il ne faudrait pas descendre, ils ont répété qu’ils étaient ouverts à la discussion en tenant compte d’une part du maintien du nombre de places en surface et de l’évolution des besoins et des exigences cantonales.

A l’argument de l’impossibilité de pouvoir conserver une arborisation pleine terre, comme actuellement, les partisans de l’initiative CAPPA relèvent «qu’il est tout à fait possible de créer des fosses à des endroits déterminés».

Chasse à la voiture sans précédent

En conclusion, les représentants de la SIC et de CAPPA craignent une «mise sous cloche» de la ville d’Yverdon et déplorent «une chasse à la voiture sans précédent à laquelle se livre la Municipalité, en exploitant chaque opportunité de réduire le nombre de places de stationnement.» Ils parlent de travail de sape en citant le projet de la rue de la Maison-Rouge, le projet de requalification de la rue des Moulins et la menace qui plane sur la rue de la Plaine, qui ne bénéficie actuellement que d’un sursis intervenu au gré d’un compromis obtenu en lien avec la votation du 18 mai.