Regain d’attractivité locale

Les derniers mois ont été excellents pour l’hôtellerie suisse, avec une forte hausse de la fréquentation entre novembre 2024 et avril 2025. La tendance est similaire dans le Jura-Nord vaudois. Une dynamique qui annonce de bonnes perspectives pour l’été à venir.

Les derniers chiffres compilés par l’Office fédéral de la statistique (OFS) font état d’une saison hivernale exceptionnelle pour l’hôtellerie suisse. Entre novembre 2024 et avril 2025, 18,5 millions de nuitées ont été comptabilisées, marquant une croissance de 2,8%.

Le canton de Vaud a, lui aussi, enregistré une bonne croissance avec 1,23 million de nuitées. Soit une progression de 5% par rapport à l’hiver précédent, indique Statistique Vaud.

Le district du Jura-Nord vaudois parvient même à faire mieux que la moyenne cantonale. Toujours selon les chiffres de l’OFS, dans la zone «Yverdon-les-Bains région», qui correspond au district moins la vallée de Joux, 44 270 nuitées ont été enregistrées, contre 42 027 pour l’hiver précédent, soit une augmentation de 5,3%. (+9,3% pour la vallée de Joux).

L’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV) observe un «très bon début d’année» avec une hausse de 7,7% des nuitées en janvier et de 18,9% en février dans les hôtels et établissements de cure de la région d’Yverdon. Petite baisse toutefois en mars de 1,24%, principalement en raison du fait que les vacances de Pâques tombaient en mars en 2024. Le dynamisme est revenu en avril avec 7% de nuitées supplémentaires.

Parallèlement, si la durée des séjours est restée stable à l’échelle suisse (2,16 nuits en 2024 et 2,15 en 2025 en moyenne), elle a augmenté du côté du Nord vaudois, passant de 1,64 à 1,81 nuit en moyenne. Par ailleurs, la clientèle suisse reste stable dans le Nord vaudois. Elle représente les deux tiers des nuitées. En revanche, les marchés français, allemand, italien et espagnol sont en croissance. Fait intéressant, la clientèle étasunienne recule de 12,6% (soit 74 nuitées de moins), à contre-courant de la tendance nationale qui voit, elle, une envolée de 13,4% de clients américains.

La localisation joue un rôle

Une belle saison d’hiver en définitive pour les établissements de la région. «Cette tendance est particulièrement encourageante en période hivernale, généralement plus calme pour notre secteur», constate Patrick Zanello, directeur marketing & communication du Groupe Boas qui détient le Grand Hôtel d’Yverdon et le Grand Hôtel des Rasses. Ce dernier a d’ailleurs connu une croissance à deux chiffres, en particulier grâce au retour de la neige dès Noël.

Il faut toutefois signaler un contraste entre les hôtels de montagne et ceux établis en plaine. «La saison hivernale n’y est pas significative et concerne plutôt le Balcon du Jura», poursuit l’ADNV. En effet, du côté d’Yverdon, «l’hiver, c’est la basse saison et concerne principalement une clientèle d’affaire», indique Pierre-André Michoud, dont la famille détient les hôtels du Théâtre et de La Prairie au sein de la Cité thermale. Le président de la SIC constate pour sa part un «ralentissement, en partie dû aux crises actuelles et la faiblesse de l’euro qui ne facilitent pas le redémarrage en ce début d’année. Mais, globalement, les chiffres restent stables, sans gros boum.»

Autre son de cloche toutefois du côté de l’YParc Hôtel: «Nous avons un bon taux de remplissage depuis le début de l’année 2025. Nous ne pouvons cependant pas confirmer pourquoi, car notre clientèle est essentiellement business. Je pense que notre bonne localisation aide les clients à réserver chez nous», estime Florence Gschwind, responsable opérationnel de l’hôtel.

Pour le Grand Hôtel des bains, le nombre de nuitées est resté stable cet hiver par rapport à l’année dernière. Une performance selon Patrick Zanello: «En effet, une partie de l’hôtel est en rénovation depuis début 2024, réduisant mécaniquement notre capacité d’accueil.»

Confiance pour la saison estivale

Concernant l’été à venir, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) prévoit une hausse des nuitées de 0,7% par rapport à la dernière saison estivale en Suisse. De quoi se montrer confiant aussi dans nos contrées? «Les chiffres globaux de la région témoignent d’un regain d’attractivité locale. Nous avons confiance dans la poursuite de cette dynamique à l’approche de la saison estivale», poursuit le CMO du Groupe Boas.

Et en effet, la saison à venir semble bien se profiler avec un mois de juin déjà encourageant. «Juin commence presque à ressembler au mois de décembre, observe Pierre-André Michoud. Il y a pas mal de choses qui s’organisent avant le début des vacances, ce qui génère des nuitées.» Il compte notamment sur un afflux de clients alémaniques: «La section Nord Vaudois, Broye de l’Association romande des hôteliers a tenu un stand durant quatre jours au Cycle Week de Zurich dernièrement. On y a rencontré beaucoup de succès. Notre région tire son épingle du jeu par son offre d’activités outdoor, dont le vélo. C’est une destination, à seulement deux heures de train de Zurich, qui a beaucoup titillé la curiosité du public. On attend donc pas mal de retombées.»