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Rentrée des classes pour les cinéphiles

3 novembre 2017 | Edition N°2116

Yverdon-les-Bains – La Lanterne Magique s’adapte aux tout-petits avec un nouveau concept pour les 4 à 6 ans. Explications, discussions et diffusions de court-métrages, tout a été conçu pour initier les enfants au septième art.

Adeline Stern, aussi appelée «Madame Lanterne Magique» sera la «ciné-exploratrice » des jeunes, dès samedi prochain, à Yverdon-les-Bains. ©Michel Duperrex

Adeline Stern, aussi appelée «Madame Lanterne Magique» sera la «ciné-exploratrice » des jeunes, dès samedi prochain, à Yverdon-les-Bains.

Une salle obscure : voici un nom peu rassurant pour un enfant qui ne sait ni ce que cela signifie, ni ce qu’il s’y passe. Alors, pour initier en douceur les tout-petits de 4 à 6 ans au septième art, La Lanterne Magique a créé, l’an dernier, une nouvelle formule : La Petite Lanterne. Après le succès rencontré dans sept grandes villes, le concept débarquera, dès samedi prochain, dans le Nord vaudois, à Yverdon-les-Bains. «Nous nous sommes rendu compte que les petits n’étaient pas bien servis au cinéma, témoigne Adeline Stern, initiatrice régionale du projet et responsable du cinéma Royal, à Sainte-Croix. Car les seuls films qu’ils peuvent regarder ne sont même pas adaptés : ils sont trop longs, trop hystériques et contiennent des références à des œuvres qu’ils ne connaissent pas. Comme les films d’animation et dessins animés modernes s’adressent autant aux adultes qu’aux jeunes, les enfants en bas âge ne peuvent s’approprier qu’une toute petite partie de l’histoire, et le reste du temps, ils sont largués.»

 

Découvrir des émotions

 

Avec les membres de l’association La Lanterne Magique, Adeline Stern, a donc réfléchi à un programme pour instruire les enfants trop jeunes pour intégrer la «grande» lanterne qui, elle, est prévue pour les 6-12 ans.

Concrètement, les têtes blondes apprivoiseront, avec leurs parents, la fameuse salle obscure durant une heure, six fois en deux ans. Une «ciné- exploratrice» commencera par poser quelques questions pour briser la glace et, ensuite, elle présentera un thème lié au septième art : le comportement à adopter en tant que spectateur, l’histoire du cinéma, l’utilité de la musique dans les films, les émotions suscitées par les images, les techniques de réalisation et l’importance de cet art à travers le monde. «Ce sera vraiment un moment magique pour les enfants parce qu’il fera nuit, il n’y aura qu’une petite lumière autour de laquelle on discutera et, ensuite, des extraits de films apparaîtront sur l’écran pour illustrer nos propos, raconte la Sainte-Crix. Et après seulement, nous projetterons un court-métrage et ils pourront vivre leurs premières émotions cinématographiques.»

 

Capables de tout comprendre

 

Le choix des petits films est donc essentiel pour attiser l’intérêt des cinéphiles en herbe. Et pour cette tâche, il n’y a personne de plus qualifié que La Lanterne Magique, puisque c’est elle qui sélectionne les films pour la plupart des festivals en Suisse. «On voit presque 500 court-métrages, donc à peu près tout ce qui se fait pour les enfants passe sous nos yeux, confie Adeline Stern. L’idée est de montrer le meilleur, mais pas forcément le plus facile. Car même à 4 ans, ils sont tout à fait capables de comprendre des thèmes aussi complexes que le divorce ou la dépression, si cela est bien amené, comme c’est le cas avec Le petit garçon et le monstre, par exemple.»

La Petite Lanterne débutera le samedi 11 novembre, à 11h, au cinéma Bel-Air, à Yverdon-les-Bains. Prix : 10 francs par spectateur, l’accompagnement d’un adulte est requis.

 

Un quart de siècle

 

Cela fait maintenant 25 ans que La Lanterne Magique fait voyager les têtes blondes d’un univers à un autre en leur faisant découvrir non seulement des films, mais aussi des émotions et des pans de notre histoire. Lancé à Colombier (NE), l’association réunit quelque 25 000 enfant, âgés de 6 à 12 ans, neuf fois par année, dans plus de 75 clubs, dont deux dans le Nord vaudois, à Sainte-Croix depuis 1994 et à Yverdon-les-Bains depuis 1995.

Christelle Maillard