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«Rester à Yverdon Sport est ma priorité»

18 avril 2019 | Edition N°2481

Kevin Martin se sent bien à YS, où il a trouvé du temps de jeu et le goût de la victoire.

Jeune gardien explosif, Kevin Martin est arrivé au stade municipal l’été dernier, après avoir connu la relégation avec le Lausanne-Sport. Les conditions ont bien changé pour celui qui a grandi à Cossonay, puisqu’il se retrouve à défendre les buts de la meilleure défense de Promotion League. Rencontre avec le portier de 23 ans avant le tant attendu derby de samedi, contre le leader Stade-Lausanne-Ouchy.

Kevin Martin, qu’est-ce qui vous a mené à Yverdon Sport?

Le Lausanne-Sport m’a demandé ce que je souhaitais faire à la fin de la saison dernière. Je voulais prioritairement jouer, ce qui n’était pas forcément dans les plans du club (ndlr: il avait disputé dix matches en Super League durant la saison, principalement barré par Thomas Castella). Yverdon Sport a pris contact avec le LS. J’ai d’abord rencontré Serge Duperret, puis le président et l’entraîneur. Je savais que ce serait compliqué pour moi de trouver une place de numéro 1 en Challenge League et le projet présenté m’a plu. Lausanne m’a ainsi prêté à Yverdon pour une saison. Mon contrat arrivant à échéance cet été, je serai libre.

Vous êtes ainsi venu à Yverdon pour vous relancer.

Je ne dirais pas pour me relancer, mais plutôt pour engranger de l’expérience, pour jouer, puisque je sortais de plusieurs saisons durant lesquelles je n’avais disputé que quelques rencontres. J’avais aussi envie de quitter ce cocon du LS, où j’évoluais depuis petit, et je désirais montrer mes qualités ailleurs. Yverdon Sport a constitué la meilleure solution. Je trouve d’ailleurs le club très professionnel par rapport à la ligue où il évolue. Les dirigeants font en sorte de mettre à notre disposition tout ce dont on a besoin. On a même commencé des séances de cryothérapie à Champagne.

Dans ces conditions, comment entrevoyez-vous votre avenir?

Je serai libre, tout est ouvert. Mais je me trouve dans un club sain, avec un bon coach et où on sent la direction derrière nous. Je m’y sens bien et j’ai vraiment envie de monter avec YS.

Yverdon Sport constitue, donc, la priorité?

Oui, rester au club est ma priorité. Je l’ai déjà fait savoir au club cet hiver, au cours de discussions. J’en ai aussi parlé avec mon agent et mes parents, et on pense que ce serait la meilleure solution. Je suis aussi quelqu’un de reconnaissant, et j’apprécie qu’Yverdon m’ait donné ma chance.

Sur le terrain, l’équipe n’a encaissé que douze buts en 24 matches cette saison. Comment expliquez-vous cela?

Premièrement, il s’agit vraiment d’une volonté du coach de faire travailler défensivement tous les joueurs. On le voit jusqu’à la pointe de l’attaque, où Ciarrocchi court beaucoup pour empêcher la relance adverse. Tous les joueurs font beaucoup d’efforts. C’est la première année que je me retrouve dans une telle situation, avec une défense si solide. Quant à moi, je suis conditionné à faire les arrêts nécessaires dans les moments clés, même si c’est plus simple, à mon sens, quand on doit enchaîner les interventions. Être prêt pour quelques parades seulement est un défi intéressant.

Vous avez été blessé durant sept rencontres à l’automne et votre doublure, Valmir Sallaj, a réalisé d’excellentes prestations. Avez-vous craint pour votre place de titulaire?

Gardien est un poste compliqué, car un seul joue. Valmir a vraiment réalisé de bons matches, d’ailleurs on n’a pas perdu de derbies à cette période. Bien sûr, je me suis posé un tas de questions, mais le coach m’avait témoigné sa confiance et m’a laissé le temps de me remettre complètement.

On entend souvent parler de votre stature (1m80). Cela vous dérange-t-il?

Ma taille a été un débat durant beaucoup d’années. Quand je suis arrivé en M14 à Team Vaud, j’étais plus large que long, mais j’ai eu la chance que, dans toutes mes équipes, mes coaches n’en ont pas tenu compte. Ils se sont fiés à mes performances. Ça a été plus compliqué pour moi avec les sélections nationales, puisqu’on m’a dit quelquefois qu’on ne me convoquait pas car j’étais trop petit. Ma taille n’est pas un sujet tabou et je ne m’en formalise plus. Au niveau international, plusieurs gardiens pas très grands, comme Keylor Navas et Yann Sommer, font de super carrières. J’essaie simplement de bien faire mon job, de compenser par ma détente et mon explosivité… et d’éviter de me faire lober une fois par match.

Dans les vestiaires, vous êtes souvent le premier à venir taquiner vos coéquipiers lorsqu’ils sont à l’interview…

(Rires) Qui vous a dit ça? Disons qu’on aime bien se chambrer un peu, car malgré le fait que le groupe est composé de joueurs qui parlent français, italien et allemand, l’équipe est très unie. Souvent, on ressort certains mots ou phrases des articles qui concernent l’un ou l’autre d’entre nous et ça nous met de bonne humeur. Il est important de rigoler!

Pour en venir au championnat actuel, l’équipe vient d’obtenir deux belles victoires lors des derbies contre Bavois et Nyon.

On a été un peu dans le dur en début de tour. La défaite de Breitenrain nous a remobilisés. On s’est dit qu’on ne pouvait pas perdre les derbies à venir, et on a montré plus de hargne. Notre force, au premier tour, était de presser haut nos adversaires. Ce qu’on a réussi à reproduire en commençant fort. On a retrouvé notre football.

Et samedi, c’est le duel contre le leader Stade-Lausanne-Ouchy qui vous attend…

Tout d’abord, il faut relever le fait que les Lausannois font une saison incroyable. Il n’y a pas d’autre mot. C’est compliqué pour nous, car on réalise aussi un très bon championnat. Si Stade s’impose, il fêtera le titre chez nous, et on ne veut pas ça. Surtout que les tribunes devraient être bien garnies. On se réjouit de ce match. Finalement, dans notre position, on n’a pas d’autre choix que de se focaliser sur un match après l’autre, car on se doit de finir 2es. On ne sait pas, ensuite, ce qui peut se passer avec les licences, autant pour le SLO que pour les formations de Challenge League.

Manuel Gremion