Randonnée – Les 23 et 24 septembre à Schaffhouse, l’Association des amis du sentier «Sur les pas des Huguenots et des Vaudois du Piémont» a fêté la fin du balisage du sentier entre Genève et Schaffhouse. Environ 300 personnes se sont retrouvées pour célébrer la fin de leur projet qui s’étend sur 250 km et aura duré dix ans.
«De nos jours, les personnes randonnent différemment. Elles ont envie de savoir qui elles sont, quelle est leur histoire. Je pense que ce sentier répond aux questions de certains et certaines et c’est pourquoi cela nous tenait à cœur de baliser le tracé», explique Claude Dizerens, président de la section vaudoise de l’association des Amis du sentier «Sur les pas des Huguenots et des Vaudois du Piémont».
En effet, «ce sentier de mémoire» comme l’appelle le président retrace les chemins empruntés par les familles protestantes persécutées fuyant le royaume de France aux XVIe et XVIIe siècles pour se rendre dans les pays réformés du nord de l’Europe.
«Ces personnes ont apporté beaucoup de savoir-faire, notamment dans le domaine de l’horlogerie, à une Suisse qui était pauvre à l’époque», raconte-t-il.
Par jour, 500 à 600 personnes entraient à Genève pour commencer leur périple à travers la Suisse. Dans le canton, leur route rejoignait celle des populations vaudoises du Piémont qui fuyaient les persécutions du duché de Savoie. «A cette époque, quitter Genève impliquait de se retrouver sur sol français avant d’atteindre le Pays de Vaud bernois», précise Claude Dizerens.
Dix ans de travail
Toutefois, cet itinéraire culturel reconnu par le Conseil de l’Europe a mis dix ans à être balisé. Depuis juin 2014, l’Association vaudoise des amis du sentier des Huguenots et des Vaudois du Piémont, créée à La Chaux sur Cossonay le 26 novembre 2013, a balisé le tracé de Coppet à Morges en 2016, puis de Morges à Concise par le Pied du Jura en 2018 et le tronçon de Morges à Morat par la Broye en 2020. Le tronçon passant par le Nord vaudois a été le dernier à être balisé.
Si le projet a pris autant de temps, cela est dû au repérage géographique et aux démarches administratives pour recevoir les autorisations auprès des cantons et de Suisse Rando. «Nous avons également reçu de l’aide financière de la part de nos sponsors et 100 000 francs de la part du Canton de Vaud pour les coûts de la maintenance du sentier», détaille le président. L’association a également utilisé une part de la somme pour publier le livre Sur les pas des Huguenots qui revient sur l’histoire de ces réfugiés.
Le sentier est accessible à tout le monde, notamment grâce à sa proximité avec les transports publics qui relient l’entièreté du tracé. «Tout le monde peut prendre le sentier et je pense que ça fait d’autant plus sens de nos jours avec l’arrivée de nouveaux réfugiés en Suisse», ajoute Claude Dizerens.