Rêve de F1
25 septembre 2024 | Texte: Yassin Doujai, La côte | Photo: Michel Perret, La côteEdition N°3795
En moins de cinq ans, Ethan Ischer a gravi les échelons de la course automobile à vitesse grand V. Actuellement en Formule 4, le Bavoisan espère accéder un jour à la catégorie reine.
Ethan Ischer a beau n’avoir que 17 ans, il a déjà l’étoffe d’un champion et est prêt à tout pour accéder à son rêve, qui n’est autre que de prendre part à la plus prestigieuse compétition automobile de la planète: la Formule 1.
C’est lors d’un pluvieux dimanche du mois de novembre 2019 que le sportif de Bavois, alors élève en secondaire, a eu le déclic. Captivé devant sa télévision par la victoire de Max Verstappen au Grand Prix du Brésil, le jeune garçon s’imagine déjà filer à plus de 200 km/h sur des circuits mythiques.
«Ce moment a été une révélation pour moi, confie-t-il. J’ai tout de suite su que je voulais devenir pilote et consacrer toute mon énergie à la réalisation de mon rêve.»
A la vitesse de l’éclair
Dès le lendemain, l’ado persuade ses parents de l’inscrire au karting de Vuitebœuf pour y faire ses premières armes. Lancé, à 13 ans, à plus de 120 km/h dans un kart, Ethan Ischer a trouvé sa vocation et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
Avec le soutien de ses proches, qui mettent tout en œuvre pour lui permettre de vivre à fond sa passion, il se montre supersonique sur la piste ainsi que dans son développement.
En seulement dix-huit mois, il passe au niveau supérieur et commence à récolter des succès significatifs en Formule 4. Vainqueur de la zone Europe centrale en 2023, il en est actuellement à sa troisième saison au volant de cette monoplace qui développe plus de 180 chevaux.
«Je suis très heureux de ma progression et je prends beaucoup de plaisir dans le championnat de F4 italien, l’un des plus relevés au monde», explique l’intéressé, qui espère que son premier podium de la saison, décroché au Mugello fin août, ne sera pas le dernier.
La tête sur les épaules, le Nord-Vaudois ne semble pas impressionné par l’immense machine qu’est le sport automobile. Habitué aux sollicitations médiatiques, il sait qu’il doit rester dans sa bulle et disposer d’un entourage solide pour avancer.
«J’ai la chance d’avoir une famille qui m’a soutenu dès le premier jour. C’est grâce à eux que je trouve un équilibre. Quand je ne suis pas sur les circuits, je travaille dans l’entreprise immobilière de mon père, ce qui me permet d’avoir une certaine routine», détaille celui qui a passé dix ans de sa vie à Morges avant de s’installer à Bavois.
Toujours en quête de sponsors pour financer des saisons qui nécessitent un budget de plusieurs centaines de milliers de francs, Ethan Ischer est conscient de sa chance et ne compte pas la laisser passer.
Travail, dévouement, compétence
Fidèle aux préceptes de son idole, le légendaire Ayrton Senna, le jeune pilote est lucide quant aux efforts qu’il doit accomplir avant d’espérer côtoyer les meilleurs de la planète: «La F1 est mon rêve ultime, et je vais tout faire pour y parvenir. Mais pour cela, il faut du travail et des résultats.»
Poussé par l’adrénaline que lui procure chaque dépassement, celui qui évolue au sein de l’équipe Jenzer Motorsport ne sait pas encore de quoi sera fait son calendrier 2025. En fonction de ses résultats, il aimerait concourir dans le prestigieux championnat de Formule 3, ou alors en US F2000, une catégorie américaine qui mène à l’IndyCar.
Cette saison, l’objectif d’Ethan Ischer est de finir dans le top 10 du championnat de F4 italien, condition indispensable pour attirer des sponsors et, qui sait, éveiller l’intérêt de prestigieuses écuries à la recherche des talents de demain.