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Rideau !

2 avril 2014

Hockey – 1re ligue – Une dizaine de jours après la validation du maintien, le HC Yverdon est déjà en campagne de séduction pour construire l’effectif de la prochaine saison. Entre soulagement, déception et espoir, bilan d’un hiver difficile avec l’entraîneur, Jiri Rambousek, et le directeur technique, Christian Renaud.

Christian Renaud (à dr.) tire le rideau sur une saison que le HC Yverdon et Jiri Rambousek doivent oublier et, à la fois, garder à l’esprit pour ne pas revivre un tel scénario.

Christian Renaud (à dr.) tire le rideau sur une saison que le HC Yverdon et Jiri Rambousek doivent oublier et, à la fois, garder à l’esprit pour ne pas revivre un tel scénario.

La saison de tous les tourments est terminée. Malgré les innombrables déceptions, le final heureux -le maintien obtenu face à Villars- permet au staff de préparer la suivante en 1re ligue, un échelon que le HC Yverdon ne devrait jamais quitter. Mais que cet exercice fut rude, tant sur la glace que dans les coulisses de la patinoire de la Cité thermale ! Usés, mais motivés à recontruire, l’entraîneur, Jiri Rambousek, et le directeur technique, Christian Renaud évoquent les difficultés passées et les défis à venir.

La Région : Quel sentiment prédomine aujourd’hui, quelques jours après avoir obtenu le maintien.

Jiri Rambousek : Après avoir passé le pire mois de ma vie, toute cette pression est à présent retombée. Cette situation était beaucoup plus difficile à vivre que lorsque j’étais joueur. Il faut dire que c’est aussi ma première expérience en tant qu’entraîneur, je saurai certainement mieux l’appréhender quand j’aurai trente ans de carrière. Je ne ressens, par contre, pas beaucoup de satisfaction : à mon sens, on a fait le miminum pour sauver la saison.

Christian Renaud : C’est un immense soulagement de s’en être sortis. Il faut profiter de ce moment agréable, car on en a trop peu eus, mais on n’a pas le temps de se laisser aller. On est déjà au travail depuis quelques jours pour construire l’équipe pour l’hiver prochain.

 

Que retirez-vous de positif de cette saison ?

CR : Le gros point positif, ce sont ces jeunes qui ont pu gagner leur place de titulaires. C’est un objectif qu’on s’était fixé il y a trois ans, à mon arrivée, et c’est agréable de voir que cela se réalise.

JR : En plus, les juniors étaient mes joueurs avant que je ne reprenne aussi la première équipe. Ils sont douze à avoir participé au championnat de 1re ligue et ils ont toujours répondu présent. Je garde aussi, dans les points positifs de la saison, le comportement des deux gardiens (réd : Moritz Pfäffli, qui reste pour la saison prochaine, et Pascal Streit, qui s’en va), tant sur la glace que dans le vestiaire.

 

Avez-vous identifié les erreurs commises cet hiver ?

CR : On aurait aimé avoir une meilleure ambiance de vestiaire, on a essayé d’agir, mais que pouvions- nous faire, nous, en tant que coaches ? Le vestiaire, ce sont les joueurs qui le gèrent.

JR : C’est même la base d’un sport collectif. Mais je n’ai pas la réponse à la question. A-t-on commis des erreurs à ce niveau ? Je ne sais pas.

 

Christian Renaud, pensez-vous à présent que céder votre place d’entraîneur en chef en décembre à votre assistant était la bonne décision ?

CR : Oui, car il fallait une énergie nouvelle. La situation au classement était difficile à vivre pour moi, pur Yverdonnois.

 

Aurait-il même fallu le faire plus tôt, alors ?

CR : Non, je crois que ça s’est passé au bon moment. Je n’allais quand même pas abandonner après cinq matches. J’ai d’abord essayé de tirer tout ce que je pouvais de l’équipe.

 

Comment expliquez-vous la très grande irrégularité des performances ?

CR : C’est exclusivement mental. Physiquement, l’équipe était prête. Tactiquement, elle a beaucoup travaillé avec Jiri. Mais, voilà, on a encaissé plus de 50% des buts suite à des erreurs individuelles.

JR : Les joueurs ont trop souvent voulu essayer des choses, alors qu’ils n’avaient pas toujours les qualités nécessaires pour se le permettre.

CR : Cette irrégularité, on la ressentait même pendant les matches qu’on tenait, comme contre Saastal ou Saint-Imier, quand on menait au score, et qu’on a perdu. Mais Jiri et moi faisons partie de ce naufrage-là. Par ailleurs, je pense que le manque d’efficacité offensive a beaucoup pesé, surtout en début de saison. Combien de fois devions-nous gagner largement après le premier tiers ?

 

Comment faire pour retrouver le milieu, voire le haut, du tableau, tant on a vu qu’il est périlleux de devoir jouer les playouts ?

CR : Il y a cinq ans en arrière, il n’y avait ni Morges, ni Uni Neuchâtel, ni la Vallée à ce niveau. Trop d’équipes dans le périmètre se partagent les joueurs de la région. La preuve ? Alors qu’on a frôlé la relégation, tous nos joueurs ont été appelés par d’autres clubs ! Pour la suite, l’idéal serait de dénicher un ou deux gros poissons, puis de compter sur nos jeunes. Il est clair que, dans les années à venir, ce sera un challenge pour le HCY de jouer les playoffs, mais payer cher des joueurs n’est pas la politique du club. Du moins, tant que je serai là.

JR : A vrai dire, ça m’intéresse plus d’avoir une équipe soudée, avec des Yverdonnois, même si elle ne sera pas certaine de jouer les playoffs, que de finir sixième avec des gars qui coûtent cher. Le challenge sera alors de s’immiscer un peu plus haut dans le classement que ne devrait nous le permettre notre niveau.

 

Y a-t-il eu des erreurs ou des manquements dans le recrutement l’été passé ?

CR : C’est avant tout l’argent qui commande ! Cela dit, je pense que sportivement, avec les qualités pures de chaque joueur, on devait être en playoffs. Mais il y a toujours quelques gars dont on ne connaît pas le comportement dans le vestiaire au moment de les signer, malgré les renseignements que l’on prend, et qui déçoivent sur ce point. Je pense tout de même que si on avait pu avoir l’attaque de l’hiver précédent et la défense de cette saison, on aurait joué les playoffs.

 

Peut-on affirmer que l’équipe de cette saison manquait cruellement de talent offensif ?

JR : En tout cas dans l’efficacité. Par exemple, après avoir pourtant connu un début de saison difficile, Antoine Chabloz a finalement été le seul joueur à être toujours dangereux durant les playouts. Ce n’est pas suffisant. On n’a pas non plus assez joué physique à mon sens. Mais il faut être prêts à faire les efforts nécessaires pour cela.

 

Quelle corrections vont-elles être apportées dans la construction de la prochaine équipe ?

CR : Idéalement, j’aimerais pouvoir dénicher tout un bloc de qualité, mais cela va être hyper difficile. La deuxième variante est d’engager des gros bosseurs, un peu comme ceux qu’alignait la Vallée.

JR : On aurait besoin d’un défenseur capable de créer le jeu et de pouvoir compter sur un trio offensif qui fait la différence, comme l’ont la plupart de nos adversaires.

 

La relégation de Villars, un autre club du périmètre, libèret- elle quelques joueurs intéressants à vos yeux ?

CR : Non, car il semblerait que la plupart de l’équipe va rester.

 

Effectif 2014/2015 : du monde à trouver pour la saison prochaine

Six joueurs ont déjà annoncé qu’ils ne continueront pas au HC Yverdon la saison prochaine. Il s’agit de Pascal Streit (gardien, départ à Belp), de Valentin Betschart (défenseur, Belp), de Bryan Van Cleemput (attaquant reconverti défenseur, arrêt), de Vincent Deriaz (attaquant, Star Lausanne), d’Antoine Chabloz (attaquant, arrêt) et de Julien Christinaz (attaquant, arrêt à ce niveau, peut-être Vallorbe).

Autant dire qu’en plus de perdre du monde, le HCY perd quelques-uns de ses meilleurs éléments. Christian Renaud a du pain sur la planche. «On est sur beaucoup de pistes, des entrevues sont programmées, commente le directeur technique du club yverdonnois. Ce qu’on essaie de faire, c’est de former une équipe capable de viser la huitième place.» Les contacts ont été pris avec, pour la grande majorité, des joueurs de 1re ligue.

Pour le reste du contingent de la saison écoulée, les discussions sont en cours. Des palabres qui vont, donc, dans les deux sens, le club n’étant pas certain de vouloir conserver tout le monde. Les décisions dépendront donc des arrivées.