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Romainmôtier voit l’horizon 2020 s’éloigner

23 août 2013

Annoncé avec un certain fracas en mars 2011, l’ambitieux projet lié au développement de la commune et, plus globalement, du Vallon du Nozon, ne fait plus parler de lui. Le point de la situation.

Le bucolique village de Romainmôtier fait l’objet d’un projet d’envergure toujours d’actualité mais dont l’ambition intiale en terme d’échéance a dû être nettement revue à la baisse.

En cliquant sur l’onglet «nouvelles» du site Internet consacré au projet Romainmôtier 2020, on constate que la dernière publication date du 28 avril 2011. L’ambitieux programme qui visait à investir 53 millions de francs entre 2009 et 2020 dans des chantiers de diverses natures sur le périmètre de la commune et dans la région environnante a-t-il donc été relégué aux oubliettes?

Même s’il admet que le dossier téléchargeable sur le portail de l’Office du tourisme local propose une vision «un peu idéaliste», Fabrice De Icco, syndic de la commune et fer du lance de l’opération, affirme que Romainmôtier 2020 est toujours d’actualité.

Investissement réaliste mais à trop court terme

«L’investissement de 53 millions est réaliste si l’on prend en compte tous les objectifs mais l’échéancier était trop optimiste. Une bourgade de 500 habitants n’a pas les moyens d’une grande ville. Nous devons faire les choses de manière réfléchie. Il s’agit ici d’une planification sur les 20 à 25 prochaines années», précise le syndic de Romainmôtier.

A l’heure actuelle, environ 1,5 million de francs ont été injectés dans le projet qui en est au stade de l’étude dans tous les domaines qu’il englobe. «Rien de concret n’a encore été lancé. Tout ne va probablement pas être réalisé», ajoute Fabrice De Icco.

Toujours à l’ordre du jour, l’écoquartier inclus dans le dossier initial a fait l’objet d’un concours international d’architecture qui a réuni 27 propositions. Sa réalisation dépend du plan général d’affectation encore à l’étude.

L’hôtel sur la balance

Des offres sont attendues concernant la mise en place d’un système de chauffage à bois pour conduire à l’autonomie énergétique de Romainmôtier et la décision de construire ou non un hôtel découlera des résultats des investigations sur sa faisabilité et sa pertinence.

La rénovation des infrastrucures existantes, telles que la cantine de Champbaillard ou des projets portant sur des appartement, des salles de classes et des salles de séminaire sont au programme.

Opérationnel depuis 2010, le Musée Romainmôtier revisité sera fermé en fin d’année pour réaménagement et redimensionnement. S’agissant de la mobilité, plusieurs mesures (vélos en libre service et amélioration des axes pédestres, notamment) sont étudiées.

Des résultats déjà visibles

Egalement incluse dans le projet Romainmôtier 2020, l’ouverture d’un centre d’art contemporain s’est traduite par la création de L’Espace de Andrés-Missirlian en 2010.

Hormis le syndic de Romainmôtier, le comité de pilotage englobe la municipale Agata Jaxa, l’économiste de la construction Michel Coubès, Alison Rowles-Anobile, la syndique de Croy Catherine Rochat et Dominique Faesch, la directrice du tourisme régional.

Fabrice De Icco ajoute que la commune de Romainmôtier-Envy et, de manière indirecte, les autres communes du Vallon du Nozon sont aussi parties prenantes d’un projet pour lequel environ 1,5 million de francs ont été investi depuis 2010.

 

Le projet Romainmôtier 2020 est jugé un brin mégalomane

Les gens du coin sont perplexes

Deux réactions dominent très clairement dans les témoignages des différentes personnes de Romainmôtier et du Vallon du Nozon interrogées au sujet du projet en cours. D’une part, les chantiers annoncés lors du lancement de ce dernier, tout particulièrement en ce qui concerne la construction de l’hôtel, sont trop ambitieux. D’autre part, l’évolution de Romainmôtier 2020 n’est pas connue.

«Construire un hôtel de 100 places à Romainmôtier, c’est un peu trop mégalo», commente l’intendant de la Maison du Prieur. Une observation partagée par Cédric Rey, tenancier de la Rôtisserie Au Gaulois qui précise toutefois que l’offre en matière d’hébergement mérite d’être développée: «Des gens me demandent tous les jours où trouver des chambres d’hôtes l’été», indique-t-il.

Patrick Rohrig, tenancier du Saint-Romain, avoue avoir été surpris de l’ampleur d’un projet désormais plus du tout évoqué dans les discussions des clients.

Non renseigné, au même titre que le syndic de Bofflens, Christophe Le Nédic, et les autres interlocuteurs, sur l’évolution de Romainmôtier 2020, le syndic de Premier, Etienne Candaux, estime que la commune clunisienne revêt surtout un attrait touristique de passage.

 

Ludovic Pillonel