Donner la parole aux personnes concernées. C’est exactement ce qu’a fait le Canton de Vaud dans le cadre de sa politique Vieillir2030 en créant un Conseil consultatif des seniors.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique cantonale de la vieillesse Vieillir2030, un Conseil consultatif des seniors (Cocos) a été mis en place. Organe de gouvernance unique en Suisse, il est constitué de citoyens et de citoyennes âgés de 65 ans et plus et habitant dans le canton de Vaud. Ce sont là les seuls critères à remplir pour en faire partie.
Ainsi, les personnes intéressées avaient jusqu’au 15 avril 2024 pour déposer leur candidature. Le Conseil constitué en septembre 2024 a d’abord procédé à une phase de réflexion sur la manière dont il devait être mené. Le 31 janvier 2025, il a officiellement dévoilé ses objectifs et missions.
Pas tout à fait laissé au hasard
L’appel à candidatures pour intégrer le Cocos a suscité un véritable engouement, puisque plus de 480 personnes y ont répondu. Un tirage au sort a ensuite eu lieu, en faisant en sorte de respecter au mieux la parité des genres et des lieux.
Ainsi, il y a deux représentants (un homme et une femme) pour chacun des dix districts du canton. Les régions de Lausanne et Nyon, en raison de leur taille, ont respectivement quatre et trois représentants. Siègent encore un membre sans district et un président, Dominique Kohli, agriculteur à Bussy-Chardonney et ancien vice-directeur de l’Office fédéral de l’agriculture. Un total de 25 personnes donc, avec 12 femmes et 13 hommes. Il est important de souligner que les membres ont tous eu des parcours de vie divers et variés. Désignés pour une législature de deux ans, les membres pourront reconduire leur mandat une fois. «Une temporalité qui semble juste en fonction de l’âge des participants», souligne Dominique Kohli.
Dina Merkli, ancienne juge cantonale, est l’une des représentantes du Nord vaudois. Interpellée par l’appel à candidatures du Canton, elle s’est portée volontaire immédiatement. «Je m’intéresse au vieillissement, qui est en règle générale une étape incontournable de la vie pour tous. J’ai du reste déjà été confrontée à cette thématique avant d’être moi-même senior, à savoir dans le cadre de mon ancienne activité de juge cantonale vaudoise. Je souhaite être, au sein du Conseil consultatif, la voix des seniors de ma région.»
Donner son avis sur son avenir
«C’est l’occasion – unique en Suisse – pour les seniors, qui représentent à peu près 20% de la population vaudoise, d’être consultés directement et de faire entendre leur voix librement», explique Dina Merkli.
Ils pourront notamment se prononcer sur des mesures cantonales, participer à des groupes de travail thématiques et à des projets de recherche, contribuer à l’organisation des conférences et finalement décerner un prix. Bien que consultatif et donc non décisionnel, le Conseil est en mesure d’interpeller les élus sur les questions qu’il juge importantes. À titre d’exemple, «à l’occasion d’une rencontre avec Madame Ruiz, Cheffe du Département de la santé et de l’action sociale, le Conseil lui a fait part de ses préoccupations concernant la pauvreté d’une partie des seniors du canton», explique Dina Merkli.
C’est parti !
Après une phase de réflexion sur l’identité et les fonctions du groupe, puisqu’il fallait «construire quelque chose qui n’existait pas avant», comme le souligne Dominique Kohli, le Cocos peut fonctionner.
Au programme de l’année, le Cocos est en train de préparer la prochaine conférence de la Journée internationale des personnes âgées qui aura lieu le 1er octobre 2025. Il réfléchit à l’appel à candidatures pour le « Prix seniors », qui entend récompenser des actions citoyennes et intergénérationnelles en faveur des seniors. Le Conseil est également en train d’organiser une première session locale avec des communes, des associations et des seniors pour discuter du déploiement de Vieillir2030. Enfin, il met en place des conférences de formation et d’information pour les seniors du Canton, comme le liste l’ancienne juge cantonale.
Des projets pour le Nord vaudois
Le Nord vaudois ne sera pas oublié. Dina Merkli fait d’ailleurs partie d’un groupe de travail qui se penche sur «un projet régional du Réseau Santé Nord Broye qui vise, en substance, la création d’une base de données de l’offre socio-sanitaire», comme elle l’explique elle-même. Affaire à suivre.