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Sergeï Fedorov sur Le Sentier de la légende

10 août 2009

Après vingt ans passés aux Etats-Unis, Sergeï Fedorov a retrouvé sa terre natale, la Russie, laquelle était encore l’Union soviétique lors de son départ. Ce monstre sacré est actuellement au Sentier pour les Hockeyades.

Le Metallurg Magnitogorsk à l'entraînement, au Sentier.

Le Metallurg Magnitogorsk à l'entraînement, au Sentier.

«Le Metallurg Magnitogorsk n’a qu’un objectif: gagner tous les titres qui se présentent!» Valeri Belousov, entraîneur en chef du club russe, a le regard acéré et sait que perdre n’est pas une option. Le récent finaliste de la Ligue des Champions veut tout gagner et met tous les atouts de son côté, au point de s’assurer cette année les services d‘une véritable légende du hockey sur glace, peut-être un des dix meilleurs joueurs de tous les temps: Sergeï Fedorov, de retour en Russie après plus de vingt ans d’exil aux Etats-Unis. Après avoir quitté ce qui était encore l’Union Soviétique pour rejoindre Detroit et s’y forger un palmarès absolument monstrueux, Sergeï Fedorov (à prononcer «Fiodoroff») a en effet décidé de rejoindre cette année son petit frère Fedor, joueur du Metallurg. Entretien avec une légende de 39 ans, brièvement marié à Anna Kournikova, et dont la seule ligne manquante au palmarès est le titre de champion olympique.

La Région: Sergeï, après toutes ces années passées aux Etats-Unis, vous sentez-vous encore russe? N’avez-vous pas l’impression d’arriver dans un nouveau pays?

Sergeï Fedorov: Non, je me sens russe et fier de l’être. J’ai passé la première moitié de ma vie en URSS, la deuxième aux USA et aujourd’hui, je vis dans un nouveau pays, la Russie, mais je m’y étais déjà souvent rendu. J’aime ma terre et suis heureux d’y être revenu.

Une nouvelle ligue a vu le jour en Russie, la puissante et lucrative KHL. Pourra-t-elle concurrencer un jour la NHL?

C’est vraiment difficile à dire, mais le potentiel est énorme ici. La NHL est un énorme business, mais sur le plan du hockey, la KHL pourrait rivaliser assez vite. La qualité des joueurs est tellement invraisemblable en Russie…

Mais les jeunes joueurs russes pourront-ils rester au pays et ne pas être attirés par la NHL?

Je l’espère vraiment. Pour moi, l’idéal serait de partir vers 20 ans. S’ils veulent vraiment partir…

Sergeï Fedorov a marqué l’histoire du hockey sur glace

Sergeï Fedorov a marqué l’histoire du hockey.

Pourquoi être revenu au Metallurg, et pas dans un des clubs moscovites, vous l’enfant du CSKA?

Cela semble être une question difficile, mais en fait pas du tout. Le Metallurg est une organisation très professionnelle, qui sait prendre soin de ses joueurs. Ils ont montré qu’ils me voulaient vraiment et cela compte à mes yeux. Et jouer avec mon jeune frère est une vraie motivation. J’ai encore faim, croyez-moi!

Justement, les Jeux Olympiques, vous y croyez encore? Est-ce un objectif réaliste? C’est le seul titre qui vous manque…

Je vais tout faire pour être dans l’effectif de Slava Bykov en 2010. Mais la concurrence est tellement rude au sein de la Sbornaja et la règle est claire: si tu es bon, tu es pris. A moi d’être bon au début de l’année!

Que connaissez-vous du hockey suisse?

Oh, je suis un vrai passionné de hockey, donc je connais le hockey suisse. Mes camarades ayant joué dans votre pays m’en parlent et j’ai souvent joué contre des Suisses en NHL. Et Slava Bykov ne m’en dit que du bien…

Vous vous êtes engagé pour deux ans avec le Metallurg. Faites-nous rêver, vous signez en Suisse dans deux ans?

Mais pourquoi pas? (Rires)

Timothée Guillemin