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Ses dessins l’emmènent à Milan

27 octobre 2015

Yverdon-les-Bains – L’illustratrice Yasmine Vanderauwera a porté fièrement les couleurs du pays à l’exposition universelle, mardi dernier.

Yasmine Vanderauwera à l’exposition universelle, en train de réaliser un dessin sur carte postale. © Gabriele Merlo, DFAE, Présence suisse

Yasmine Vanderauwera à l’exposition universelle, en train de réaliser un dessin sur carte postale.

La dessinatrice Yasmine Vanderauwera a foulé, mardi dernier, le sol du pavillon suisse, à l’exposition universelle Expo Milano 2015. Elle raconte, la voix teintée d’une riche émotion et non sans une certaine fierté, son expérience italienne, six jours après. «J’ai fait un selfie dans les toilettes de l’exposition», avoue-t-elle même avec humour.

Si l’artiste trentenaire a arboré les couleurs de la Suisse, elle en a représenté la région du Léman en particulier, puisque le pavillon national a accueilli, du 17 au 22 octobre, une «semaine lémanique». Dans ce cadre, une «journée des illustrateurs» a mis en avant, le 20 octobre, des dessinateurs liés aux villes de Genève et de Lausanne. «Puisque j’enseigne à l’Ecole romande d’art et communication à Lausanne, et que mon éditeur est à Genève, j’ai été repérée comme représentante adéquate des deux villes», explique-t-elle. Quatre autres illustrateurs romands étaient également de la partie: Pierre Schilling, Tatiana Nazarova, Barbara Meuli et Hélène Becquelin.

Un «sacré challenge»

Sur place, l’équipe a vécu une expérience hors du commun. Placés sur une scène, deux à chaque table, les dessinateurs ont livré une performance qui s’est apparentée tant à une épreuve sportive qu’à un spectacle musical. En effet, durant deux périodes d’une heure et demie, ils ont dessiné, rempli, coloré et dédicacé sans relâche, accompagnés de musique, tout en étant retransmis en image sur un écran géant. «J’utilisais 24 stylos à la minute», raconte Yasmine Vanderauwera, regagnée par l’excitation du moment, avant de calculer une moyenne de moins de quatre minutes par dessin. C’était un «sacré challenge», confie-t-elle.

Pour ce marathon du dessin, le thème de l’alimentation a été choisi, en résonnance directe avec le sujet de l’exposition universelle, «Nourrir la planète, énergie pour la vie».

La joie du contact

Si Yasmine Vanderauwera est habituée aux séances de dédicaces -elle en comptabilise une vingtaine en début 2015-, elle a vécu, mardi dernier, sa première session sur scène. Et l’écran géant a, conte-t-elle, décuplé l’émotion de l’instant: «à l’écran, vous voyez cent personnes réagir, en même temps, à votre dessin. L’impact est très fort».

L’illustratice, basée à Yverdon-les-Bains, est très attachée au contact avec ses lecteurs. Elle explique que son métier, elle le fait «pour toucher les gens, et c’est magique quand on peut les rencontrer en direct. On peut voir l’effet que ça leur fait». Effet qui peut parfois être puissant, puisque l’artiste raconte avoir entendu des visiteurs pousser des cris d’admiration alors qu’elle dessinait, au pavillon suisse.

Un projet plus grand

Alors que ses collègues ont pris le chemin du retour à la fin de la journée qui leur était consacrée, Yasmine Vanderauwera est, elle, restée un jour de plus dans la ville italienne. C’est accompagnée de sa GoPro, de son iPhone et d’un cartet de notes qu’elle a vécu son mercredi, dans les gigantesques halles de l’exposition universelle. En effet, l’illustratrice a décidé de ne pas revenir les mains vides, tant l’expérience était exceptionnelle. «C’était une si grande nouvelle pour moi de représenter la Suisse là-bas, que je me suis dit que j’allais partager ça avec tout le monde», raconte-t-elle. «Frustrée» de ne pas pouvoir emporter «tout le monde» dans sa valise, elle a alors eu l’idée de réaliser un documentaire illustré sur ce qu’elle a vécu, une sorte de «carnet de voyage».

De retour à la Cité thermale, elle a sollicité le Service de la culture de la Ville. En demandant «laissez-moi emmener les Yverdonnois avec moi», Yasmine Vanderauwera a manifestement réussi son coup, puisqu’elle est actuellement en discussion avec le service, en vue d’un soutien à son projet de reportage illustré.

Agathe Seppey