S’évader dans la nature avec des chèvres

Romainmôtier – Une habitante du village organise des promenades commentées en compagnie de caprins. La jeune femme rêvait, depuis plusieurs années, de proposer cette manière originale de s’aérer qui plaît aux familles.

Babar, que l’écorce rend chèvre, a dû être remis à l’ordre.

A peine sorti de son parc, Calan, le «cancre» du troupeau, rechigne quelque peu à suivre le mouvement. Tandis que le gourmand caprin se délecte d’une touffe d’herbe verte dépassant du tapis de neige mouillée, ses trois congénères ont déjà craqué pour le lierre présent en abondance autour des arbres du ruisseau qui coule en contrebas.

Le décor est familier pour les caprins de Jeanne-Charlotte Bonnard, pièces maîtresses de promenades organisées, depuis l’été dernier, dans ce coin de vallon du Nozon, sous l’intitulé «Balades à pas de chèvres». Le prochain rendez-vous est, d’ailleurs, programmé dimanche.

La jeune femme a tissé des relations fortes avec ses animaux.

La géographe de formation explique que sa démarche est le fruit d’un nouveau départ. «Dans le cadre de mon métier de base, j’ai travaillé dans différents bureaux et, en 2010, alors que j’avais 30 ans, j’ai décidé de tout plaquer pour aller passer un été à l’alpage avec des chèvres, au Tessin.» C’est lors de sa retraite en altitude qu’elle prend connaissance, par le biais d’un article de presse, de balades avec ces animaux mises sur pied dans le Toggenburg.

Le concept l’interpelle. Elle le garde dans un coin de sa tête, tandis qu’elle travaille pour un projet d’agriculture contractuelle de proximité. Son rêve commence à se concrétiser avec l’acquisition de deux représentants du troupeau de Cédric Chezeaux, de Juriens. Brenin -le chef du troupeau actuel- et Babar. Ces deux boucs castrés sont rejoints, au printemps de l’année dernière, par deux autres mâles, Schmussi et Calan, tous deux issus de races indigènes rares (chèvre d’Appenzell pour l’un, Capra Grigia, pour l’autre).

Les balades en compagnie de Jeanne-Charlotte Bonnard et de ses compagnons permettent aux familles de passer un moment ludique dans la nature, aux environs de Romainmôtier. «Je parle de mon troupeau, de la hiérarchie qui s’y est mise en place, mais aussi de l’évolution de la façon d’exploiter la forêt à travers l’histoire. C’est une approche pédagogique par la nature, pour laquelle je bénéficie de l’appui de l’Office du tourisme régional», précise la mère de famille.

Des événements «Balade et contes» et «Balade et fromage», en collaboration avec la fromagerie de Juriens, sont aussi proposées. «J’aimerais également développer l’aspect thérapeutique de ces randonnées à l’intention d’institutions spécialisées», conclut Jeanne-Charlotte Bonnard, qui continue, en parallèle, à travailler sur mandat en tant que géographe.

Plus d’infos sur: https://www.yverdonlesbainsregion.ch/fr/P15092/balades-a-pas-de-chevres?group=1547.