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«Si tu veux critiquer, tu t’engages !»

25 novembre 2013

Le conseiller communal Pascal Gafner briguera, mercredi soir, la présidence centrale de l’Union sportive yverdonnoise. Portrait de ce trentenaire aux multiples casquettes.

Les délégués de l’USY décideront mercredi soir de l’avenir de Pascal Gafner.

«Non, ce n’est pas trop. Et puis si cela devait l’être un jour, je saurai faire des choix», assure Pascal Gafner, lorsqu’on lui pose l’inévitable question de savoir s’il est bien raisonnable d’ajouter un énième nouveau costume à sa garde-robe déjà bien fournie.

C’est que depuis quelques mois, le trentenaire, qui brigue désormais la présidence de l’Union sportive yverdonnoise (USY), multiplie les casquettes.

Professionnellement, d’abord. Relieur, imprimeur, calculateur et maintenant chef de projet technico-commercial au sein de l’imprimerie Cavin ; la jeune carrière de Pascal Gafner est déjà riche en expériences.

Comme autant de preuves de son incapacité à trouver le bonheur, autant de symptômes d’un éventuel syndrome d’instabilité ? «Pas du tout», explique celui qui depuis le déménagement de ses parents, venus de Vevey alors qu’il était âgé d’à peine une année, est Yverdonnois.

«Après avoir fait toutes mes écoles à Yverdon, à la fin de ma scolarité, je ne savais pas très bien ce que j’avais envie de faire. Alors j’ai fait plusieurs stages, dont un à l’imprimerie Cornaz. Là, j’ai découvert le métier de relieur. Cela m’a plu et j’ai donc décidé de faire mon apprentissage dans cette voie. Et puis, à la fin de celui-ci, une place d’imprimeur s’est libérée. Un métier qui, deux ans auparavant, ne m’intéressait pas forcément. A cause du bruit, des odeurs d’encre, entre autres. Mais désormais je connaissais mieux cette profession et l’entreprise. Alors j’ai décidé de compléter ma formation avec ce deuxième apprentissage d’imprimeur.»

Une seconde formation qui, une fois achevée, il complétera encore sur les bancs de l’Ecole technique à Lausanne. Et puis vint l’amour pour la politique. Comme ça, l’année de ses vingt-trois ans et sans que la «chose » ne l’ait titillé auparavant.

«En fait, j’en avais marre des problèmes de drogue et d’insécurité à Yverdon-les-Bains. Et puis, un jour, au marché, l’UDC m’a approché et m’a demandé si cela m’intéresserait de m’engager. Et c’est vrai que ce parti m’attirait avec ses images et ses slogans forts. Alors j’ai participé à quelques congrès et finalement j’ai rejoint la section locale», se souvient Pascal Gafner.

Quelques remarques

Un choix aussi, et surtout, motivé par l’une des maximes du jeune politicien : «Si tu veux critiquer, tu t’engages !» Mais reste la question du choix des armes. Pourquoi donc l’UDC, une formation à droite de la droite, lorsque l’on n’a guère plus de 20 ans ; un âge où, souvent, le coeur est encore à gauche.

«Comme je l’ai dit, j’aimais bien le côté fort de leurs images et puis je partageais leurs préoccupations. Surtout pour la ville d’Yverdon, car en ce qui me concerne c’est cela qui m’intéresse beaucoup plus que les combats au niveau cantonal ou national. Et, pour ce qui est de mon entourage, j’ai eu droit, c’est vrai, à quelques remarques du genre «quoi, toi à l’UDC, mais surtout au tout début. Mais j’assume. Beaucoup de mes amis étaient de droite, d’autres étaient de gauche, mais cela ne les empêchait pas de rester amis avec moi et, enfin, pour les quelques autres et bien… j’ai fait le tri». Un choix qui, en tous les cas, se sera avéré payant, puisqu’aujourd’hui Pascal Gafner est non seulement conseiller communal, siège dans plusieurs commissions, mais est également l’élu qui monte au sein de la section.

Tant qu’il y a quelques mois, la présidence du groupe lui a échappé de peu. «Par peur de certains de me voir tout changer, je pense », analyse celui qui, à terme, n’exclut pas une candidature à la Municipalité. «Mais ce n’est pas pour tout de suite et cela dépendra surtout de ma vie professionnelle », précise-t-il.

Un «échec» que Pascal Gafner tentera pourtant de transformer en victoire, mercredi soir, lors de l’assemblée de l’USY. «C’est vrai que le fait de ne pas avoir eu la présidence de l’UDC me permet de libérer du temps pour m’engager ailleurs. Je ne l’aurais pas fait sinon. Alors, lorsque j’ai appris que Daniel Jaccaud voulait passer la main, je l’ai approché et, après réflexion, j’ai décidé de tenter le coup.»

Cette décision, si elle peut surprendre, n’a pourtant rien de farfelu. Puisque dans le sport aussi, Pascal Gafner a visiblement su démontrer quelques qualités. Comme joueur de hockey, brièvement de boxeur, et, surtout, de karatéka au sein du Judo Kwai d’Yverdon-les-Bains, club dans lequel il est entraîneur et président.

«Une fonction qui m’a permis, et aussi grâce à mes différentes expériences au sein du Conseil communal et des commissions, de réorganiser le club avec succès, je crois», explique Pascal Gafner. Une réussite qu’il entend bien répéter au sein de l’USY. Pour autant que mercredi, les délégués réunis en assemblée extraordinaire décide de lui offrir… ce nouveau costume.

Raphaël Muriset