Nord Vaudois – Depuis 2003, le site smartvote.ch donne la possibilité aux électeurs de comparer leurs idées à celles des candidats. L’élection au Grand Conseil vaudois, le 30 avril prochain, fait évidemment partie du panel proposé. Petit tour d’horizon.
Pour certains d’entre nous, au moment de choisir la liste à glisser dans l’enveloppe de vote, un minuscule doute s’insinue parfois dans nos choix. Depuis plusieurs années maintenant, chaque électeur a la possibilité de se rendre sur le site smartvote.ch pour découvrir quel candidat lui ressemble le plus. En ces temps d’élection pour le Grand Conseil vaudois, l’outil peut s’avérer utile pour affiner ses choix. Toutefois, du côté de la plate-forme, on insiste pour que cela demeure un coup de pouce. «Seuls 6 à 8% des utilisateurs reprennent exactement les recommandations sur leur bulletin, explique Léo Benmenni, répondant pour la Suisse romande. Nous déconseillons cette manière de faire. Smartvote ne doit pas demeurer l’unique critère de choix.»
Questionnaire complet
Sur l’écran d’accueil, l’internaute choisit l’élection qui l’intéresse, puis se voit proposer deux questionnaires : un court (31 questions), un autre, plus exhaustif, à 57 questions. Au fil de ses réponses, et de la pondération de celles-ci, il se construit un profil qu’il pourra ensuite comparer à celui des candidats qui ont désiré jouer le jeu. Les questionnaires traitent des thèmes qui constituent potentiellement des enjeux lors de l’élection à venir. On commence, par exemple, par «Etat social, famille et santé», puis on enchaîne avec «Ecole et formation» pour arriver au budget cantonal après avoir été cuisiné sur l’environnement, la justice, la police et les relations extérieures notamment. Une fois le questionnaire rempli, vous pouvez découvrir la liste des candidats qui s’approchent le plus de vos convictions. Graphiquement, les réponses sont illustrées grâce à une toile d’araignée qui s’étend sur des axes représentants les thèmes abordés (ci-contre).
Grâce à la «smartmap» (ci-contre), l’électeur peut se situer par rapport à tous les candidats de son district sur des axes conservateur-libéral et gauche-droite. Du côté des candidats, la majorité jouent le jeu et répondent aux questions. Pour l’arrondissement d’Yverdon-les-Bains, sur les 84 candidats en lice, 60 ont mis en ligne leurs convictions via Smartvote, ce qui représente 71%. Le pourcentage de participation au niveau cantonal est également de 71% (637 candidats sur 898). «Je suis favorable à cet outil, même si quelques questions peuvent paraître tarabiscotées, détaille Pierre Dessemontet, candidat socialiste et géographe. Par contre, poursuit le municipal d’Yverdon-les-Bains, les politiciens n’aiment en général pas trop être forcés à répondre par un «oui» ou un «non», car il n’y a pas la possibilité d’argumenter si la question s’avère complexe, ou à tiroirs. Par ailleurs, la représentation en deux dimensions souffre de l’absence d’un axe qui prendrait en compte les considérations écologiques.» L’édile admet toutefois que Smartvote demeure une possibilité intéressante pour les jeunes candidats qui disposent ainsi d’une possibilité de se faire connaître et de se profiler clairement sur l’échiquier politique.
Une histoire de copains
Smartvote, c’est d’abord une histoire de copains d’école argoviens. En 2001, Jan Fivaz et Daniel Schwarz ont l’idée de créer cette plate-forme qui prendra corps deux ans plus tard avec comme objectif d’augmenter à la fois la transparence avant les élections, la qualité de l’information et la participation électorale. Depuis sa création, Smartvote a couvert plus de 170 scrutins dans toute la Suisse.