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Les sources du hameau sont à sec

6 décembre 2017 | Edition N°2139

Yvonand – Avec l’absence de pluie, les habitants de La Grand’Moille doivent s’approvisionner en eau dans le village voisin de Villars-Epeney.

La Commune et l’ECA souhaitent trouver une solution rapide au manque d’eau. ©Michel Duperrex

La Commune et l’ECA souhaitent trouver une solution rapide au manque d’eau.

Alors que le Département cantonal du territoire et de l’environnement vient de prononcer la fin de l’interdiction générale de pompage, entrée en vigueur en juillet dernier, le hameau de La Grand’Moille, situé sur la commune d’Yvonand, est toujours privé d’eau. Les sources qui alimentent les deux fermes sont sèches depuis le mois d’août.

Une situation de plus en plus critique pour les deux familles paysannes qui vivent à cet endroit. «Pour subvenir à nos besoins, il faudrait compter 100 litres par m2 par jour, mais on est très loin du compte», s’inquiète Ulrich Stegmann qui gère, avec sa femme, une exploitation de 45 bovins. «Depuis cinq ans, l’eau déclinait, poursuit Corinne Gallet, sa voisine. Mais on ne s’est pas alarmés plus que cela. C’est seulement cet été qu’on a pris conscience de la gravité de la situation.»

Pour palier ce manque d’eau, les deux familles s’approvisionnent quotidiennement à Villars- Epeney, avec 5000 litres d’eau pour les Stegmann et 1500 litres d’eau pour la vingtaine de génisses d’Yves Gallet. «Mais jusqu’à quand, s’interroge Cindy Stegmann. Le transport de l’eau n’est pas pratique et cela devient pénible sur le long terme.»

 

Des pistes de réflexions ?

 

Inquiets, les habitants ont alerté la Commune d’Yvonand, au début du mois de novembre. D’un point de vue légal, cette dernière n’est pas obligée d’approvisionner La Grand’Moille, puisque le hameau est situé sur un périmètre agricole.

François Noble, municipal tapa-sabllia en charge du dicastère des services industriels, et des collaborateurs de l’Etablissement d’assurance contre l’incendie et les éléments naturels du Canton de Vaud (ECA) se sont rendus, hier après-midi, auprès des habitants, afin de trouver une solution pour résoudre ce problème. «Nous n’allons pas les laisser sans eau, assure l’édile. Avec l’ECA (ndlr : le hameau doit également disposer d’une défense-incendie), nous avons entrepris les premières démarches d’une réflexion globale, mais la situation devient urgente.» Affaire à suivre.

 

La station d’épuration tapa-sabllia désuète

La Commune veut se connecter aux eaux staviacoises

 

Les Tapa-Sabllias devront se relier à un nouveau réseau d’eau. ©Michel Duperrex

Les Tapa-Sabllias devront se relier à un nouveau réseau d’eau.

Lors du Conseil communal d’Yvonand, qui s’est déroulé lundi dernier au forum du Collège En Brit, François Noble, municipal en charge du dicastère des services industriels, a informé les membres du Législatif que les discussions avaient repris avec la Commune d’Estavayer-le-Lac, afin de connecter les eaux tapa-sabllias aux eaux fribourgeoises.

A la suite de la fusion avec plusieurs autres communes, le projet de connexion des eaux était en stand-bye du côté de l’Association intercommunale pour l’épuration des eaux de la région d’Estavayer-le-Lac (ERES). «Nous avons simplement relancé l’association, puisque notre station d’épuration est trop petite et qu’elle n’est plus conforme à la réglementation en vigueur, confie Philippe Moser, syndic de la Commune d’Yvonand. A moyen terme, il faudra trouver une solution.»

Cependant, la vision de la Municipalité staviacoise a évolué, puisque cette dernière souhaiterait se développer d’un point de vue économique, avec notamment l’implantation d’une future industrie agro-alimentaire.

«Nous sommes en discussion avec la Commune d’Estavayer-le-Lac afin de nous relier à Cheyres», poursuit l’édile.

Si la Commune d’Yvonand devait construire une nouvelle station d’épuration, les coûts de cette dernière s’élèveraient à près de dix millions de francs, alors qu’elle en économiserait quatre, si elle se connectait à l’ERES.

Valérie Beauverd