La conseillère nationale socialiste fribourgeoise Valérie Piller Carrard brigue le siège laissé vacant par la Verte Marie Garnier, à la suite du scandale de la Préfecture de la Sarine.
Une kitchenette pour enfants, des peluches, des dessins et des bricolages accrochés par-ci par-là et une planche à repasser près de la cheminée: dans cette maison villageoise, sise au cœur de Cheyres, rien ne laisse présager que la maîtresse des lieux est en pleine campagne électorale. En effet, la socialiste Valérie Piller Carrard est candidate pour succéder à Marie Garnier (Les Verts). Rencontre avec une femme dynamique qui, si elle est élue, souhaite maintenir l’équilibre politique.
Valérie Piller Carrard, vous êtes en pleine campagne électorale. Comment cela se passe-t-il?
Il y a beaucoup de choses à organiser, mais c’est d’autant plus stimulant que j’aie ma famille, mes amis et mon équipe de campagne qui me soutiennent dans cette aventure.
Votre expérience au sein du Conseil national est-elle bénéfique pour briguer un tel siège?
Certainement, d’autant plus que je suis membre de la commission des institutions politiques. Cette fonction m’a permis de créer des contacts. A travers ma candidature, je suis la plus armée pour le Conseil d’Etat.
N’est-ce pas ambitieux?
Non, je crois que les enjeux sont extrêmement importants, puisqu’il s’agit de conserver le troisième siège à gauche.
Justement, Marie Garnier a démissionné, à la suite des fuites d’informations au sein de la Préfecture. Cette affaire a-t-elle entaché la gauche?
(Elle réfléchit) Je suis persuadée qu’il faut aller de l’avant. Il y a une réelle menace en ce qui concerne l’équilibre politique avec l’alliance bourgeoise. Et il faut retrouver un certain calme.
Vous briguez le siège des Verts (ndlr: la députée verte Sylvie Bonvin-Sansonnens s’est aussi lancée dans la course). Ne craignez-vous pas de disperser les votes de la gauche au premier tour?
C’est le jeu démocratique. Je souhaite apporter mon expérience politique complète au sein du Conseil d’Etat avec les valeurs que je défends qui sont l’égalité, la justice sociale et la solidarité.
Le fait d’être une femme est-il un enjeu politique?
Dans cette campagne, c’est un avantage certain, car une femme apporte d’autres compétences et une sensibilité différente. Il me semble impensable qu’il n’y ait plus qu’un seul siège féminin à l’Exécutif cantonal (ndlr: la socialiste Anne-Claude Demierre).
En tant que femme, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées face à des pontes politiques comme le trio socialiste Berset-Levrat-Steiert?
Au contraire, c’est un atout de pouvoir côtoyer ces personnes. Lorsque je suis arrivée au Conseil national en 2011, ils m’ont soutenue et permis de créer de nombreux contacts avec les journalistes, notamment.
L’un de vos chevaux de bataille est la politique familiale, quels sont les visées dans ce domaine?
Je m’engage contre les inégalités sociales. De nombreuses familles de la classe moyenne vivent des difficultés financières. Les primes d’assurance maladie, par exemple, sont devenues une charge insoutenable. Le canton de Vaud a, par exemple, choisi de limiter les primes à 10% du revenu brut des ménages. Cela me semble tout à fait défendable.
Si vous êtes élue, vous reprendrez la Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts. Quelles sont vos compétences dans ces domaines?
Le fait d’être membre de la commission des institutions politiques au sein du Conseil national est certainement un point positif. Mon expérience en tant que conseillère communale au sein de l’Exécutif de Gletterens (ndrl: le Conseil communal est, dans le canton de Fribourg, l’équivalent de la Municipalité) m’a apporté de bonnes bases pour aborder les thématiques en lien avec cette direction, telles que les communes, les préfectures ou les forêts.
Vous l’avez dit, vous souhaitez maintenir un rapport de force équilibré. Le fait d’être une Broyarde s’inscrit-il dans cette veine?
La Broye est une région importante avec ses propres particularités comme l’intercantonalité. Sans le conseiller d’Etat Pascal Corminbœuf, par exemple, la question du développement des transports publics n’aurait pas évolué de la même manière.
Quel lien entretenez-vous avec le Nord vaudois?
Je suis très attachée à la Cité thermale, car j’y ai effectué mon apprentissage en tant qu’employée de commerce dans une régie immobilière. Et puis j’aime le centre historique de la ville.