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«Sur ces lignes, c’est 100% de perte»

16 septembre 2015

Grandson – Des filets de protection d’une vigne ont été enlevés. Résultat: le raisin a été mangé par les oiseaux. Plainte sera déposée sur fond de controverse entre écologistes et vignerons.

Le président de la Cave des viticulteurs de Bonvillars, Daniel Taillefer montre des grappes dont les raisins ont été entièrement mangés par les oiseaux. © Michel Duperrex

Le président de la Cave des viticulteurs de Bonvillars, Daniel Taillefer montre des grappes dont les raisins ont été entièrement mangés par les oiseaux.

Daniel Taillefert ne cachait pas son courroux, hier après-midi. En effet, un ou des individus ont levé les filets de protection de l’une des vignes de son fils, sur le territoire de Grandson. Sur quatre lignes, le raisin a été entièrement mangé par les oiseaux. «Sur celles-ci, c’est 100% de perte», soupire le président de la Cave des viticulteurs de Bonvillars. Il promet de déposer une plainte pénale.

Mais au-delà du manque à gagner financier, c’est le geste -avoir volontairement enlevé les protections- qui l’exaspère le plus. Si Daniel Taillefert ne veut accuser personne, il ne peut néanmoins pas s’empêcher de penser aux associations écologistes qui militent contre la pose de ces filets, qui causent, selon elles, la mort de nombreux animaux (La Région Nord vaudois du 19 août).

«Installer ces filets coûtent 1000 francs par hectare, sans compter la main d’oeuvre, explique l’agriculteur-viticulteur de Fiez. Nous les posons donc uniquement là où c’est indispensable, comme ici cette vigne de Grandson, qui est entourée d’arbres». Ailleurs, sur des parcelles moins exposées, l’homme utilise des systèmes d’effarouchement acoustique.

Daniel Taillefert reconnaît qu’il retrouve parfois des cadavres d’étourneaux dans les filets. «Mais pas plus d’un ou deux sur une année et sur tout le domaine, précise-t-il. Les chats en tuent plus que nos filets.» Et de conclure: «Les oiseaux ont le droit de vivre, mais les vignerons aussi».

Yan Pauchard